La métamorphose de Catherine est stupéfiante !
Quatrième d'une fratrie de dix enfants, elle a été élevée dans une famille très pieuse, fréquentant le milieu catholique traditionaliste. A la vingtaine, après trois années passées en faculté de médecine, elle s'oriente vers la vie monastique, où désormais elle portera le voile des soeurs bénédictines. Ainsi, de Catherine, elle deviendra Soeur Marie Pia. Malheureusement pour elle, dans ce couvent en vase clos, la Mère supérieure se comporte en vrai tyran, jusqu'à user et abuser de sa position hiérarchique. le harcèlement moral se met en place, au détriment du bien-être spirituel, physique et psychologique des soeurs du monastère. Et quand la coupe est pleine, la dépression arrive inexorablement pour Soeur Marie Pia. le déclic se fait : trop, c'est trop ! Elle décide de tout quitter et de reprendre sa liberté en redevenant Catherine. Ou plus exactement en devenant la vraie Catherine, celle en adéquation avec son "moi" le plus profond et le plus sincère.
Au fil des pages, on suit ainsi pas à pas, et de façon chronologique, la vie de Catherine. Et autant dire qu'elle est loin d'être banale !
En attaquant cet ouvrage, je m'attendais à en apprendre davantage sur la vie monastique, la manifestation de la foi, l'appel de la vocation... J'ai été quelque peu frustrée par ces manquements. Et au final, je suis ressortie de ma lecture avec autant voire plus de questions qu'au début ! Quelle frustration...
Par exemple, je n'ai pas bien saisi pourquoi Catherine a laissé ses études de médecine entamées par vocation, pour dévouer son existence à Dieu, qui a priori n'était en rien sa vocation. Je n'ai pas compris non plus pourquoi avoir choisi cet ordre religieux qui s'avère être très fermé : personne n'entre ni ne sort ! Autre questionnement, après son exclautration, Catherine ne veut plus entendre parler ni de Dieu, ni de messe, ni de religion... Est-ce une perte de sa croyance ou un rejet de la religion suite au harcèlement enduré !? Voici en substance une partie des interrogations que ce livre a suscitée en moi.
Au-delà de cet aspect, j'ai beaucoup aimé découvrir cette histoire de vie singulière, et le personnage de Catherine qui a l'air d'avoir une sacrée (sans jeu de mot !) personnalité. Assurément, c'est un livre inspirant à parcourir.
Commenter  J’apprécie         10
J'ai reçu ce livre dans le cadre de la masse critique.
J'en avais fait la demande car la couverture, le titre et le résumé me plaisaient bien.
Je n'ai pas été déçue par ce choix.
L'auteure se livre sur sa vie.
Tout au long du roman, nous la suivons depuis son enfance jusqu'à aujourd'hui.
Elle nous raconte le pourquoi de son engagement dans les ordres mais également ce qui a fait qu'un jour elle a décidé de reprendre sa vie en main et d'enfin apprendre à connaître qui elle est réellement.
Le titre de ce livre correspond totalement à ce que vous découvrirez sur la vie de cette femme.
Un livre que je recommande aux personnes qui aiment les récits de vie.
Commenter  J’apprécie         40
Lecture bouleversante. Je n'aurais pas de moi même acheter ce livre. Un nouveau départ après tant d'années de souffrance. Beaucoup de resuliance de remise en question. Ce livre vaut d'être connu e et lu. Et pour finir qu'elle parcours elle a du traverser.
Commenter  J’apprécie         50
Citations attribuées à d'autres auteurs.
"Oser sa vie, c'est ouvrir son cœur, ses bras. C'est dire oui, malgré l'inconnu, c'est accepter de prendre la route, sans carte ni boussole, pour le plaisir de marcher, d'aller de l'avant, d'aller à la rencontre de soi, des autres et du monde."
Jean Debruynne
"Exister est un fait ; vivre est un art."
Frédéric Lenoir dans "Petit traité de vie intérieure".
"Mon âme pleure dans un corps qui gémit."
Anne Lécu dans "Des larmes".
"L'être humain a peur de la vie et il est surtout en quête de la sécurité de l'existence. Il cherche, tout compte fait, davantage à survivre qu'à vivre. Or survivre, c'est exister sans vivre... et c'est déjà mourir."
"Si tu arrives à dominer ta peur, plus rien ne t'atteindra... Le chemin de la vie c'est de passer de la peur à l'amour."
Frédéric Lenoir dans"L'Oracle della Luna".
"Ce dont le monde a le plus besoin aujourd'hui c'est que l'on fasse pleuvoir sur les hommes quelque chose qui ressemble à un chant grégorien."
Saint-Exupéry, dans "Lettre au général X, 30 juillet 1944.
"Lorsque les mots ne viennent plus au bord des lèvres, ils s'en vont hurler au fond de l'âme."
Christian Bobin
"Le choix d'une liberté n'est pas aisé à faire lorsque l'on est soi-même sous l'emprise de faux-semblants."
Thérèse Renaud
"La vie mettra des pierres sur ta route, à toi de décider si tu en feras un mur ou un pont."
Coluche
"Ne pas se moquer, ne pas se lamenter, ne pas détester mais comprendre."
Spinoza
"Faire des plans sur l'avenir c'est aller à la pêche où il n'y a pas d'eau ; rien ne se passe jamais comme tu l'as voulu ou craint."
Christiane Singer
Inconsciente du danger, j'obtempère docilement. Immédiatement l'injonction d'être religieuse s'impose à mon esprit avec une telle insistance que je décide de tout envoyer promener et de rentrer "au couvent"! J'en ai assez d'être tiraillée entre mes études et le remords de ne pas obéir à cette voix intérieure. Cela n'a rien de raisonnable ni de sage. C'est un coup de tête! Pourtant il va me mener quarante ans dans un monastère…
Je vais donc arrêter ces études que j'aime, mais surtout pas sur un échec. Je réussis mes examens en juin.
Que s'est-il passé? Je ne comprends toujours pas aujourd'hui l'origine de cette injonction intérieure! (p. 42)
Et puis tourne dans ma tête cette idée étrange, il faut l'avouer… Je ne peux supporter la pensée qu'une âme sera damnée, éternellement, parce que je n'ai pas voulu faire le sacrifice de ma vie à Dieu. Quelle puissance de l'imaginaire! Est-ce que je crois vraiment, dans une sorte de délire de toute puissance, inconscient bien entendu, que le sort éternel d'une âme dépend de mon sacrifice?
Quand elle me demande quelque chose, je ne sais plus que penser, ce qu'il faut dire ou ne pas dire, faire ou ne pas faire. Lui plaire devient mon seul but ; je me sens toujours coupable de quelque délit que j'ignore. Elle utilise le chaud et le froid pour affaiblir mes résistances. Parfois, elle me dit qu'elle veut me voir sans préciser le jour ou l'heure, ni le motif ; je ne pense plus qu'à cela et me demande ce que j'ai encore à me reprocher. Déstabilisée, je tombe sous son emprise.
Je commence à réaliser combien j'ai souffert pendant des années. Vivre, est-ce souffrir ? Une question très vague, vaporeuse, lointaine mais bien présente tente d'émerger de la brume. Pour moi, la souffrance est encore l'essence de la vie sur terre.
Échange avec Catherine Draveil : « Métamorphose : Du couvent à la vraie vie. »