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EAN : 9782917897294
136 pages
Editions Presque lune (30/09/2017)
3.21/5   58 notes
Résumé :
Qui a dit que les gens ordinaires n'avaient pas d'histoire ? Certainement pas cet auteur de l'’Illinois né en 1989 qui, dans ce recueil à la facture graphique plus que séduisante (et glaçante), explore la psyché de la classe moyenne américaine en exposant la banalité de son quotidien. Banalité apparente d'un sitcom - comme son titre semble l'indiquer - mais qui laisse se dévoiler la richesse et la complexité des sentiments. Dans ce premier roman graphique, l'auteur ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Voici ce qui est écrit en quatrième de couverture, et pour une fois, c'est intelligent (trop rare pour ne pas le souligner) :
“Qui a dit que les gens ordinaires n'avaient pas d'histoire ? Dans ce roman graphique étonnant, Nick Drnaso explore en profondeur et avec subtilité la psyché de la classe moyenne américaine en exposant son malaise profond et insidieux. Un malaise générateur de fantasmes malsains, sans doute lié au vide existentiel inhérent à cette Amérique des banlieues lisse et sans histoire, consumériste et désenchantée, voire désoeuvrée…”
C'est exactement ça, tout y est moyen, sans âme, artificiel. le style de graphisme est froid, schématique, couleurs pastels, trait raide, comme pour prendre une distance, à la manière de Chris Ware (Mr Cardigan, Rusty Brown), d'ailleurs ce dernier s'est empressé d'y reconnaître son disciple.

Je me suis trouvé devant ces petites histoires plus ou moins anodines, rassemblées en un tout, comme face à une oeuvre du mouvement minimaliste*, provoquant une impression d'ensemble oppressante. Dans le récit, les émotions sont nivelées par le bas, seule celle du lecteur est susceptible de surgir. Tout semble plat, les petites histoires de famille ou d'amitié quelconques cotoient le drame, sans hiérarchie, créant une ambiance glauque, presque angoissante, mettant le pire, c'est à dire l'agression, sexuelle ou crapuleuse, au même niveau de condamnation par le puritanisme ridicule de cette société, une relation homosexuelle entre deux adolescentes, la branlette du petit frère, une arnaque publicitaire, et ce qu'il en ressort, c'est le manque de relations, de culture, de créativité, d'invention de cet univers vide comme ses dialogues.

Beverly est une critique froide du désenchantement de cette culture sans âme, reliant le Pop Art au Minimalisme dans une oeuvre forte et radicale.

*Le mouvement minimaliste ne rejette absolument pas l'émotion, bien au contraire, rien à voir avec le Feng Shui.
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En quelques nouvelles, Nck Drnaso autopsie la triste monotonie de la classe moyenne banlieusarde américaine.
Des gens ni riches, ni pauvres.
Des ados désoeuvrés.
Des personnages qui pourraient presque être des personnages de sitcom basique, s'il leur arrivait quelque chose.
Si la triste monotonie d'une vie sans sel pouvait se rompre.
L'ennui est central dans ce livre.
Un ennui sourd et déprimant.
Non pas parce qu'il est porteur de malheur, mais parce qu'il est d'une vacuité absolue.
Nous en venons à espérer que le pire se produise.
Que la violence se déchaîne.
Que ce gamin paumé avec ses parents en pélérinage sur leur lieu de mariage et sa grande soeur qui s'amuse aves d'autres garçons devienne le serial killer que ses pensées refoulées laisse entrevoir.
Que cette femme au foyer, contactée pour être spectateur-témoin d'une nouvelle sitcom, se précipite dans la salle de bain pour vider les flacons d'anti-dépresseurs, de somnifères et de coupe-faim...
Rien ne se passe.
L'ennui, sans fin.
Encore exacerbé par un graphisme volontairement peu séduisant. Personnages massifs et peu expressifs, décors très géométriques, bien rangés comme un lotissement pour cadres moyens.
Ce n'est pas un livre pour tout le monde. Dans son genre, il est très réussi et sa sélection pour le festival d'Angoulême est amplement méritée.
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Impressionnant.
J'avais le sentiment que la BD depuis quelques années était autocentrée.
Les propositions novatrices étant rares.
Nick Drnaso apporte un regard nouveau et surprenant.
Plus épuré que Joost Swarte ou Ever Meulen, le trait de Nick Drnaso ne retient que l'essentiel : les éléments contributifs à la narration.
La gamme chromatique en couleurs pastel est superbe.
Sous d'heureuses apparences s'expriment les malaises des jeunes de la middle class américaine.
Un regard sensible sur une jeunesse invisible.
Si Nick Drnaso est dessinateur, il est aussi scénariste, la symbiose parfaite entre fond et forme.
Bravo à Renaud Cerqueux pour sa traduction. À la lecture, j'ai cru que l'album avait été écris en français !
Traduire une BD est un rude exercice : respecter le nombre de signes originaux pour être contenu dans la bulle tout en ne trahissant pas le ton rédactionnel est un challenge.
Un roman graphique subtil, léger, profond.
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Malgré son prix récolté à Angoulême, je n'ai vraiment pas accroché sur cette BD. L'auteur a bien su mettre en place une ambiance de malaise, parfois glauque, mais la lecture est fastidieuse je trouve. Les liens entre les différentes histoires ne sont pas forcément tout le temps évidents et j'avoue que je n'avais pas vraiment envie de faire l'effort de revenir en arrière pour y voir plus clair.
Même si je loue la satire sociale livrée par l'auteur, je me suis plutôt ennuyée à la lecture.
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Recueil de plusieurs nouvelles qui nous montre des scènes du quotidien. Un groupe d'adolescents qui semble faire un T.I.G., une ménagère de 50 ans dont la candidature a été retenue par une chaine TV pour faire partie d'un groupe témoin, une famille qui part en vacances avec son ado… Tout est épars et finalement, assez rapidement, on comprend que nous assistons à la vie d'une seule et même famille.

Le dessin rectiligne, propre, enfantin… il m'a tenue en respect. L'apparence proprette des dessins est spéciale. Voir évoluer ces petits tonneaux sur pattes dans des couleurs simplistes est une expérience particulière. Ces personnages assez stoïques et inexpressifs m'ont peu intéressé. Ils en disent à la fois trop et trop peu à l'aide d'échanges trop souvent expédiés. Des personnages sur le fil. Pendant un long moment, j'ai imaginé que le pire allait arriver et quand il arrive, c'est sous forme d'hallucinations… nous invitant à imaginer le pire. Ambiance malsaine. Rebondissements inexistants. Vies banales.

Société de consommation, adolescence, relations humaines, libido adolescente, vie de famille, pulsions, instinct, drogues et alcool … Nick Drnaso manque d'un peu de folie, d'une petit quelque chose esthétique qui pourrait séduire mes pupilles.
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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critiques presse (3)
BoDoi
30 novembre 2017
La divergence entre l’aspect imperturbable des personnages, la mise en scène décalée et les faits racontés fonctionne à merveille. Et quand on sait que Berverly a été écrit par un tout jeune auteur de 25 ans, on comprend que le meilleur reste à venir !
Lire la critique sur le site : BoDoi
Liberation
31 octobre 2017
Première bande dessinée de Nick Drnaso, un Américain de 28 ans qui maîtrise parfaitement l’art de créer le malaise et de l’étirer à travers un trait de crayon épuré et des situations dissonantes qui laissent respirer les silences étouffants.
Lire la critique sur le site : Liberation
ActuaBD
20 octobre 2017
"Beverly", description glaçante des fantasmes et des peurs de l'Amérique périurbaine, révèle un talent rare et une belle maîtrise narrative comme graphique.
Lire la critique sur le site : ActuaBD

Videos de Nick Drnaso (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nick Drnaso
Dans le 151e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Les fidèles, album que l'on doit à Ben Gijsemans et aux éditions Dargaud. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l'album Acting Class que nous devons à l'artiste américain Nick Drnaso et aux éditions Presque lune - La sortie de l'album Frontier que l'on doit à Guillaume Singelin, album sorti aux éditions Rue de Sèvres sur le label 619 - La sortie de l'album Le dernier quai que l'on doit à Nicolas Delestret et aux éditions Grand angle - La sortie de l'album Replay, mémoires d'une famille, album que l'on doit à Jordan Melchner et aux éditions Delcourt dans la collection Shampooing - La sortie de l'album Judee Sill, album que l'on doit au scénario de Juan Díaz Canales, au dessin de Jesús Alonso Iglesias et c'est édité chez Dupuis dans la collection Aire libre - La réédition de l'album Le déclic, album que l'on doit à Milo Manara et aux éditions Glénat
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