Urbex, tome 2 : Douleurs fantômes

Dessin jeune, traits dynamiques, couleurs vives et très tranchées : on vise un public ado.
Le scénario ? Il s'appuie sur un présupposé que je trouve particulièrement inepte.
Ce n'est pas de l'Urbex pur et dur, comme on peut le trouver dans d'autres bandes dessinées, prétexte à des enquêtes plutôt classiques.
Ici, l'auteur nous gratifie des théories sur la Psychogénéalogie...
Genre : vous traînez des problèmes de santé en relation avec quelque chose de similaire s'étant produit dans votre passé familial.
J'avais eu l'occasion de commenter un écrit de la psychologue Anne Ancelin-Schützenberger à ce sujet que j'avais trouvé particulièrement peu convaincant.
Soyons clairs : il n'y a aucune théorie sérieuse la dessus et inutile de m'expliquer dans les commentaires que je suis intolérant, injuste, mal informé etc...
Libre à vous d'adhérer mais si vous êtes sceptiques, scientifiques, alors vous considérerez probablement
que c'est de l'eau de boudin quasi ésotérique très à la mode comme peut ou a pu l'être l'occultisme et autre alchimie etc...
Donc puisque cette BD est construite la-dessus, à vous de voir si c'est votre tasse de thé. Moi pas, d'où mon avis.

Le premier tome met en scène nos deux héros, Alex, ado un peu gauche, pas très populaire au lycée et fou d'urbex et son amie Julie qui le suit dans toutes ses explorations partagées sur leur réseau Instagram. Partis pour découvrir l'intérieur d'une vieille villa art déco abandonnée, ils vont faire une expérience troublante empreinte de paranormal : deux fantômes, deux soeurs jumelles, habitent encore la maison qui semble modulable à l'infini par l'esprit de ses jeunes occupantes. Pièces et escaliers s'élargissent ou se distordent sous leurs pas et bientôt, les deux ados se découvrent capables de prouesses physiques anormales : sauts gigantesques et escalades périlleuses. Continuer l'urbex devient problématique. Les visions fantomatiques s'imposent bientôt dans tous les lieux explorés. Alex et Julie se pensent investis de la mission d'aider ces âmes errantes à trouver la paix.
On s'attache bien vite à nos deux jeunes héros et l'intrigue nous happe au sein des pages de cette BD qui satisfera autant dans ses rebondissements les jeunes lecteurs que les plus âgés qui y trouveront une dimension psychologique plus profonde. Bref, encore une jolie réussite pour monsieur Dugomier !
Dans le second tome, Alex et Julie malgré leurs peurs et les visions cauchemardesques qui surviennent pendant leurs explorations de lieux abandonnés, décident de continuer à rendre visite aux jumelles de la villa Pandora qui semblent vouloir leur délivrer un message. Ils se découvrent bientôt une grand-mère en commun, ce qui chasse tout espoir d'Alex de trouver en Julie une petite copine ! Cette dernière souffre dans ce second tome de cauchemars effrayants qui viennent la hanter et qu'elle a du mal à oublier d'autant qu'une sourde douleur au bras leur fait écho la journée. Les humiliations d'Alex au lycée s'intensifient d'autant qu'Anthony, l'un des leaders de la bande des harceleurs va s'imposer dans le duo qui l'unit à Julie. Ce second tome, plus complexe, tisse des liens inattendus entre les personnages et opacifie leurs relations et leurs rapports aux autres et à leur passé. le lecteur toujours en suspens cherche avec avidité des explications que le tome 3 final devrait lui apporter.

Une BD pour les ados plutôt fantastique (avec une scène bien gore... j'en ai des frissons...).
Je pense que ce tome peut se lire indépendamment du premier étant donné les quelques références au tome précédent.
Pour ce tome 2, encore beaucoup de lieux visités. J'ai bien aimé cette variété, mais en même temps, comment font les personnages pour avoir autant de possibilités de visites de lieux urbex dans leur coin ? Je suis assez dubitative.
J'adhère moins à la pseudo histoire d'amour adolescente, mais c'est au coeur des préoccupations ado, donc, pourquoi pas.
Cette fois-ci l'urbex mène les ados à s'intéresser à leur généalogie, et j'ai trouvé marrant ce lien avec la psychogénéalogie, même si je doute que les ados y comprennent quelque chose... J'aurais préféré qu'ils explorent leurs sensations d'urbexeurs que leurs visions ou sentiments adolescents.
Côté fantastique, celui-ci surgit dès le début, mais, personnellement, je trouve assez bizarre que les apparitions ne surviennent que lorsque les personnages font de l'urbex...

Une BD où l'urbex est prétexte aux explorations plus intérieures de l'être humain, avec une bonne dose de surnaturel !

C'est une bd qui s'adresse au plus de 12 ans c'est un contexte de réflexion sur le poids du passé et de la famille. C'est intéressant qu'elle ait été choisie par les collégiens, à la lecture on en comprend l'attrait pour ces jeunes car c'est un âge ou on se cherche et ou on essaye de s'émanciper des parents. Urbex ne donne pas de réponses mais plutôt des ressources de compréhension sur ce que l'on est au fond de soi avec les stigmates de nos parents.
Je trouve qu'avec ce roman, Vincent Dugomier, nous montre tout son talent de scénariste.
Avec des thèmes qui vont du harcèlement à l'abandon, sans oublier de passer par la romance, l'amitié et bien sur la transgression.

Un deuxième tome prometteur et tout aussi mystérieux que le premier. J'apprécie vraiment l'ambiance assez sombre autour de l'enquête des secrets de ces séances d'urbex. le côté fantastique prend un peu plus le pas sur le cadre purement urbex, et l'histoire s'étoffe un peu, avec une histoire reconstituée à chaque séance d'urbex.

L'histoire se complexifie, et des liens se tissent qu'on n'aurait pas forcément envisagé à la lecture du premier volume.

Malgré tout, je n'ai pas totalement compris l'intérêt de l'intégration du personnage d'Anthony qui pour le moment est loin d'être un personnage très intéressant, et n'apporte pas grand-chose, si ce n'est une romance qui arrive bien trop vite et de façon superficielle.

A voir la suite.