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EAN : 9782246831280
208 pages
Grasset (06/03/2024)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Le livre s’ouvre en 1960, à Mascara, petite ville des hauts-plateaux de l’Algérie française, avec l’inauguration d’un cinéma trop luxueux pour ce monde en sursis. Ce cinéma, le Vox, c’est le père du narrateur, Edmond, qui l’a bâti à grands renforts d’enthousiasme, de naïveté et d’illusion. On doit y projeter « Moby Dick », le film de John Huston – mais comment montrer la beauté sous un ciel voluptueux, quand la violence, la haine et la folie des hommes se déchaînen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Des souvenirs lumineux, douloureux, émouvants qui osent enfin se dévoiler, une pseudo biographie consacrée à son père, le tout compose un roman où vérité solaire et fiction ténébreuse, et inversement, se croisent harmonieusement, je reprends ce qu'en dit l'auteur :
- « Quel sera le taux de menteries dans les affirmations, insinuations, divagations ici contenues…
- Tout est ici, et sera vrai… C'est à dire presque vrai, très vraisemblablement, nuancé, historiquement avéré, hypothétique, à peine rectifié à la marge… Au départ, j'envisageais un tiers d'exactitudes, un tiers d'exactitudes malmenées par le temps, un tiers de mensonges rigoureusement véridiques [...] mais, à chacun de ces tiers, se sont ajoutées des sous-divisions réservées à l'imagination, à l'énergie narrative, à la nostalgie, à l'accentuation dramatique, à la mémoire vaniteuse ou volontairement dépréciative, à la volonté de prendre une revanche sur une réalité insuffisante. »
le père, Edmond, grand propriétaire terrien, décide, en 1960, derniers temps de l'Algérie française, de construire un cinéma d'avant-garde dans sa petite ville de l'Oranie, Mascara, (ville natale d'Abd el Kader, et plus tard... d'Alain Afflelou!) à quelques cent kilomètres de la préfecture Oran. Ce sera le Vox (Plusieurs cinémas arboraient cette enseigne en Algérie, et désormais en France, quelques salles indépendantes s'honorent de ce vocable latin). Pour l'inauguration c'est Moby Dick de John Huston, un film de 1956, d'après le roman éponyme d'Herman Melville qui sera projeté. Ce choix n'est pas anodin, l'acteur principal qui incarne le capitaine Achab est interprété par Gregory Peck, Edmond en est un sosie presque parfait.
Le drame qui marque l'inauguration de cette salle de spectacle n'est qu'un évènement de plus dans cette guerre pour l'Indépendance de l'Algérie, un parmi tant d'autres qui poussera la famille Enthoven (patronyme d'origine hollandaise) à l'exil.
Je n'étais pas sans penser que ce film distingué par Jean-Paul Enthoven l' était aussi par le fait de vouloir rendre hommage à Albert Camus, dont le fantôme sympathique vient hanter quelques passages du livre.
Quand j'ai présenté ma conférence sur les multiples sources d'inspiration de la Peste de Camus, j'ai précisé que Camus avait aussi lu Moby Dick, que dans ses Carnets, il avait noté toute une série de pages (120,121,203,310,415,522…). La lutte entre le capitaine Achab et le cachalot blanc, symbolise celle du Bien contre le Mal, l'absurde et la révolte, et après tout, aussi, quelque part, l'histoire de l'Algérie.


Émue par cette lecture, j'ai profondément aimé la nostalgie qui se dégage de ces lignes, l'humour acéré qui cache tant de choses, la part de courage de l'écrivain pour affronter, d'une façon romancée ses souvenirs, pour « assumer cette part de moi que j'ai vainement tenté d'expulser, me réconciliant avec tout le tintamarre d'une enfance […] je me dirai ne te plains pas cher moi, cher sympathique JP défunt de Mascara, chéris cette tranche pittoresque d'ancienne vie, cet autrefois qui en vaut bien d'autres, car c'était bon à vivre tout ça, et peu commun..".
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critiques presse (3)
LeFigaro
22 mars 2024
Dans un récit autobiographique, le narrateur navigue entre le présent et une enfance en Algérie.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LePoint
18 mars 2024
Entre hier et aujourd'hui, des touffeurs d'un Maghreb natal jusqu'a Paris, le narrateur trouve la juste cadence pour son récit secret.
Lire la critique sur le site : LePoint
Lexpress
11 mars 2024
L’écrivain dandy se souvient d’une enfance dans l’Algérie encore française, épisode primitif qu’il a longtemps tenté d’occulter.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- C'était qui Camus ?
- Un homme magnifique, un grand esprit, un dragueur qui ne résistait pas aux jolies filles… Camus, c'était l'homme le plus vivant que j'aie jamais rencontré… Ah, si on l'avait écouté ! Et si on avait été plus nombreux à lui ressembler un peu... C'était mon ami... Il aimait la philosophie, le soleil, la mer, le théâtre... Le contraire d'une mauvaise personne, comme dirait Edmond... Un type adorable qui aurait pu réconcilier tout le monde... Il a même eu le prix Nobel, mais ça n'a servi à rien... Et puis, l'année dernière, il est mort dans un accident de voiture... Il me manque... Il manque à tous les gens qui ont aimé ce pays et qui savent qu'ils devront le quitter...
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A propos de Giono (encore un Jean), il m’arriva jadis, par enthousiasme et melvillisme incandescent, de lui rendre visite à Manosque, grâce à l’entremise de la fille d’un notaire local à qui il témoignait de la sympathie et dont la rumeur provençale laissait entendre qu’elle était peut-être sa fille...
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[…] Les livres sont, comme Dieu pour ceux qui ont la chance d’y croire, des assurances vie, des boucliers magiques, des cuirasses, des remparts à l’abri desquels on peut parfois ne pas mourir...
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Videos de Jean-Paul Enthoven (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Paul Enthoven
Le philosophe, écrivain et réalisateur Bernard-Henri Lévy est également le fondateur de la revue "La Règle du jeu" : c'était il y a plus de 30 ans, en 1990.
Fondé avec un groupe d'écrivains et d'intellectuels du monde entier, tels que Jean-Paul Enthoven, Susan Sontag, Salman Rushdie ou encore Mario Vargas Llosas, cette revue se donne pour ambitions d'intervenir dans les débats de l'époque. Comment ces derniers ont-ils changé avec le temps ?
Bernard-Henri Lévy était l'invité des Matins de France Culture le 4 février 2022, pour parler du dernier numéro de "La Règle du jeu" et nous donner son avis sur Zemmour, Poutine et la Chine. _____________
Découvrez tous les invités des Matins de Guillaume Erner ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins
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