Peter Esterhazy est un auteur que je viens tout juste de découvrir. J'admets d'emblée que son style ne me rejoint pas beaucoup mais je suis curieux de nature alors je persiste et je me suis lancé dans d'autres de ses romans. Dans Les verbes auxiliaires du coeur, l'auteur revient sur la mort de sa mère. À travers des souvenirs réels et fictifs (surtout fictifs ?), il retrace des moments-clés, permettant de saisir un peu mieux sa personnalité. Malheureusement pour moi, je ne connais pas assez l'auteur pour tous les saisir et pour pouvoir les apprécier à leur juste valeur. C'est que c'est une expérience étrange, que ce roman. Sans véritable début, milieu ou fin. N'ayant pu m'accrocher à quoi que ce soit de durable (chaque fois que je croyais pouvoir suivre un fil quelconque, je me retrouvais perdu assez rapidement), mon intérêt s'est amenuisé. Quand j'ai refermé ce livre – heureusement assez court – j'ai été bien en peine de me le résumer. Une collection de moments. Il y a bien le jour de la mort de la mère, celui de son enterrement, des souvenirs antérieurs qui remontent à la mémoire, les réactions à tout cela, celles de la fratrie aussi, etc. le tout dans le désordre. Un hommage à sa mère, à la figure de la mère. Surtout, ces moments sont l'occasion pour Esterhazy pour rendre hommage à d'autres grands noms de la littérature. Son roman est apparemment truffé de citation (truquées) d'une bonne vingtaine d'écrivains. Toutefois, la plupart sont passées inaperçues avec moi. Mais bon, ne dit-on pas que les génies sont incompris ? le tout est peut-être trop expérimental pour moi. Quand je lis, j'aime bien être transportés, je veux bien vivre des expériences mais plus à ma portée. Il y a tant à lire et les exercices de style ne comptent pas parmi mes priorités. Ceci dit, les fans inconditionnels de l'auteur aimeront sans doute.