J'ignore si ce livre s'adresse à un public en particulier (urbanistes paysagistes, amoureux des jardins publics, parisiens flâneurs dans les espaces de verdure de la capitale), mais je le trouve merveilleusement bien écrit.
J'en suis arrivée à lui, indirectement (ou plutôt directement), grâce à
Linda Lê, avec laquelle
Claude Eveno a signé le livre
Memento mori.
J'ai ensuite choisi, pour découvrir son écriture, le petit mais fort dense livre intitulé
histoires d'espaces, qui se lit nettement plus lentement.
Ce deuxième titre a attiré ensuite mon attention, par sa quatrième de couverture. J'adore les flâneries teintées de réflexions historiques, littéraires et même architecturales. En ce sens, c'est un livre exceptionnel, mais je n'ai pas le bagage culturel, notamment des connaissances de la région parisienne et de son Histoire, pour tout savourer. Aussi, je me suis laissée charmer surtout par les descriptions de la nature, les commentaires en marge des illustrations et par le phrasé enveloppant de l'auteur. Une langue exquise doit faire le délice de tout traducteur ou d'un lecteur assidu quelconque.
Le livre s'achève, fort pertinemment, avec une belle considération de Véronique Rossignol : « Celui qui se dit depuis toujours “tiré à hue et à dia entre les images et les mots” commençait chaque rentrée scolaire par lire aux nouveaux étudiants de l'École nationale supérieure de la nature et du paysage à Blois, où il a enseigné l'histoire des jardins pendant treize ans, un extrait d'
Enfance de
Nathalie Sarraute, “une merveille de traduction par les mots de la chose regardée”, qu'il cite dans Un monde avant. » (Livres Hebdo)