On avait la vie, la mer, Marseille aussi de
Elisabeth Fabre Groelly aux éditions Ex aequo
Un roman qui ne laisse pas indifférent car il se déroule dans un collège à Marseille et raconte le parcours de certains élèves et de leurs enseignants.
C'est un beau témoignage, récit choral émouvant où plusieurs personnages s'expriment, enseignants, élèves, texte plutôt rare, écrit comme une enquête pour retrouver tous les élèves d'une classe de 3e, les réseaux sociaux aidant...
J'ai bien aimé la personnalité de ce professeur, Patrick Whispeley, étudiant le caractère de ses élèves qu'il inscrit sur des carnets. Il quitte l'enseignement subitement et sans donner de raison pour devenir psychiatre, ce qui ne semble pas étonnant vu le personnage.
Histoire vraie ou fiction ? Certaines personnalités m'ont beaucoup plu comme celle des élèves Jade, Julie Anne, Jusie etc Les expressions des ados qui m'ont rappelé mes années collèges, les élèves amoureuses de leur professeur et inversement, les liaisons parfois au sein du monde de l'enseignement.
Les personnalités et caractères des élèves sont bien croqués.
Dans ce texte, de nombreux thèmes abordés comme la vieillesse à travers la jeunesse, le thème du décès, de la maladie...Je ne sais pas pourquoi j'ai pensé à Visconti, pas autant que dans "Mort à Venise", mais le fait pour le professeur à la retraite de retrouver ses élèves et à travers eux sa jeunesse et son amour va dans ce sens...
Donc un chouia de Visconti par sa façon de décortiquer la personnalité des élèves et d'y mêler ses sentiments intimes, ses silences lors de la rencontre avec la mystérieuse voix intérieure de Lisa, professeur d'anglais qui raconte.
Un condensé de 40 années à l'écoute des élèves d'un collège de Marseille, hors cliché, et bien entendu du théâtre, de la poésie, des déplacements... Merci à
Elisabeth Fabre Groelly d'avoir écrit de façon inhabituelle sur l'enseignement, un encouragement pour tous ceux qui aiment leur métier.