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EAN : 9782372606264
288 pages
Palémon éditions (25/02/2022)
3.83/5   6 notes
Résumé :
Avec ces mémoires, d'un intérêt patrimonial certain, Jean Failler livre un formidable témoignage plein d'émotion de la vie en Cornouaille entre 1940 et 1960, de Quimper (sa ville) à Douarnenez (son port) en passant par Plonéour-Lanvern (sa campagne).
On se délecte de ses récits épiques, de ses souvenirs attendris, qui rappellent sans nul doute ceux de Marcel Pagnol ou de Pêr-Jakez Helias.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Jean Failler raconte son enfance à Quimper, entre 1940 et 1960.
Il y vit avec ses parents. Son père deviendra poissonnier.
Il passe ses vacances entre ses deux grand-parents.
A Douarnenez chez le grand-père marin pêcheur ou à Ploneour—Lanvern, chez le grand-père travailleur agricole.
Une enfance riche et heureuse, bien que modeste.
Je suis surprise qu'il ait gardé autant de souvenirs.
Il a de la chance ; c'est une richesse.
Le style est agréable et riche en détails.
Après des débuts comme poissonnier aux côtés de son père, il deviendra le romancier de polars bretons prolixes que l'on connaît.
J'ai choisi ce livre car Jean Failler est l'ami d'un ami et j'ai déjà lu quelques uns de ses sympathiques policiers.
Ce fut une lecture agréable, surtout connaissant bien les lieux cités..
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J'ai abandonné la lecture des aventures de Mary Lester au 37e épisode …
J'en ai donné la raison :
« L'intrigue....maintenant, c'est la Gué guerre des polices encore et toujours...
Les personnages....maintenant, on a l'impression de se retrouver avec une petite vieille qui rabâche ses rancoeurs et ses rancunes sur la vie. C'est plein de lieux communs, de préjugés vite faits et vite dits, de banalités dignes d'un mauvais café du commerce... La ballade en Bretagne, le plaisir de découvrir un petit coin où l'on aimerait bien aller faire un petit tour....maintenant, cela pourrait se passer n'importe où, l'atmosphère du lieu nous laisse complètement indifférent.... »
A trop tirer sur la corde, je ne prends plus de plaisir !
J'avais apprécié les deux premiers livres écrit par notre écrivain poissonnier qui était une belle façon de nous raconter l'histoire (la Fontenelle : seigneur de l'île Tristan et l'ombre du vétéran), je suis tombée par hasard sur ses mémoires … l'occasion de revoir mon jugement ?
Pourquoi pas !
Un bon bol de nostalgie, le Quimper d'hier se dévoile devant nos yeux, pour moi qui n'ai qu'un souvenir touristique de la ville d'aujourd'hui c'est un peu difficile pour s'y retrouver. Mais qu'importe on se ballade de quartier en quartier.
L'écriture est simple mais efficace et élégante.
Peut-être qu'un jour je retournerai vers Quimper au travers du deuxième tome (s'il est publié) de ces mémoires ?
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Une matinée de pêche.

j'ai sept ans, une culotte courte, des sandalettes, une chemisette de coton bleu et une vareuse confectionnée par grand-mère dans le tissu de pantalons de réforme.
Elle est bleue aussi cette vareuse, mais de plusieurs bleus différents car chez Mélanie, rien ne se jette ; le moindre carré de tissu encore utilisable trouve sa place entre les doigts habiles de grand-mère.
Dans ma vareuse, des pièces de coton presque neuves, coupons âprement négociés au marché du lundi, en côtoient d'autres qui, pour avoir longtemps servi, sont complètement délavées. L'assemblage a été découpé par grand-mère sur la table de la cuisine et soigneusement assemblé sur sa Singer à pédale. Comme dit grand-père, "ça, c'est pas une vareuse de touriste !"
Je descends allègrement les marches usées des escaliers de granit du Rosmeur, creusées en leur milieu par les boutoù coat des ouvrières de l'usine Capitaine Cook.
Comme toujours en cette saison, elles ont travaillé jusqu'à une heure avancée de la nuit car, dixit le patron de l'usine, "le poisson commande". En cette fin d'été, la sardine et le maquereau se pressent en rangs serrés dans la baie. Par la fenêtre ouverte sur la touffeur de la nuit, le Rosmeur s'est endormi dans le grondement sourd des machines, les sifflements de la vapeur s'échappant des étuves et surtout dans les chants montant des ateliers.

"Saluez, riches heureux,
Ces pauvres en haillons,
Saluez ce sont eux,
Qui gagnent vos millions."
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Il en était donc revenu presque intact. Presque... Gazé à l'ypérite à Verdun, il y avait gagné une vue troublée et des yeux constamment larmoyants, ce qui avait irrémédiablement gâché ses talents de tireur d'élite. Bien sûr, comparé à ceux qui avaient perdu un bras, une jambe, voire la vie, c'était presque bénin et ces maux n'avaient pas justifié l'octroi d'une pension qu'il avait d'ailleurs négligé de demander. Ne sachant ni lire ni écrire et ne parlant que breton, comment aurait-il pu plaider sa cause auprès d'une administration peuplée de petits chefs imbus de leur supériorité sur ces misérables ploucs ?
Il retrouva donc avec satisfaction la petite maison de garde de sa chère Naïg, qui devait lui donner cinq autres enfants. Mon père eut la chance de fréquenter l'école laïque jusqu'à l'âge de douze ans. C'était une époque où les gens de sa condition ne trainaient guère sur les bancs de l'école, surtout quand on était l'aîné d'une famille où une dizaine de bouches bien endentées attendaient leur pitance deux fois par jour. D'ailleurs, pour la plupart de ses condisciples, l'école était un insupportable pensum et ils préféraient mille fois travailler aux champs qu'ânonner l'alphabet et suer sur les quatre opérations.
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.Peu à peu le paysage s'éclaire.
Le soleil perce derrière le Menez Hom.
Le vieux mont , érodé par des milliers d'années d'existence se pare d'une tunique pourpre q'un pâle soleil levant illumine d'une lumière rasante.
Il est vêtu de bruyères en fleurs qui déclinent toute la palette des mauves , du prune foncé au rose évanescent
Le ciel ,presque blanc , derrière la crête rondie, bleuit t insensiblement au dessus de nos têtes.
La mer devient verte puis blanche lorsque les bancs de blode(*) entourent le bateau

.attaqués par les prédateurs que sont les bars et les maquereaux , ils sautent les uns sur les autres au point qu'on ne voit plus l'eau .
Les goélands , les mouettes s'abattent sur cette mane sans se préoccuper de la présence des pêcheurs .
On les voit enfourner ce petit poisson affolé à grands coups de bec à moins d'un mètre du bateau .
Leur œil rond , méchant, me fixe avec insolence.
En allongeant le bras , je pourrais les toucher, mais leur bec acéré est bien trop redoutable pour que j'y risque la main.
Le bruit de leurs cris aigres, de leurs battements d'ailes est assourdissant .
Grand Père saisit le grand haveneau planté verticalement à l'arrière du bateau et et en un seul coup , il est chargé à craquer .



Le soleil est maintenant complètement passé par-dessus la crête du mont, il a pris une belle couleur d'or et commence à chauffer sérieusement .


'(* ) , blode : petit poisson de la famille des sardines qui voyage en bancs serrés et sert de pâture aux poissons carnassiers .


p.153
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Pour nos anciens, les enfants ont tout à apprendre de la vie, ce sont donc des ignorants…
Pff... fis-je vaguement vexé, il ne sait même pas lire!
Non, reconnut mon père, il n'a jamais eu le temps d'apprendre... mais il sait tant d'autres choses que tu ne sauras, toi aussi, qu'à la fin de ta vie...
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Video de Jean Failler (1) Voir plusAjouter une vidéo

"Poissonnier écrivain à Quimper" - Interview de Jean Failler
Rencontre avec Jean FAILLER qui alterne entre son métier de poissonier et celui d'écrivain. Il parle de la difficulté d'être édité et de son choix pour le roman noir. Christian Rolland est allé rencontrer ses clients à la poissonnerie.
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