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4,21

sur 2043 notes
“Le désert serait toujours là, blanc, patient, comme un animal à attendre que les hommes meurent, que les civilisations s'éteignent et retournent à l'obscurité.”


Quelle lecture! Ce livre se boit d'un trait, c'est une claque.
Il m'a autant plu que L'attrape-coeurs de Salinger, dévoré de la même façon, et auquel on peut le comparer pour le style (langage apparemment familier avec des éclats de poésie, monologue intérieur du personnage principal...)
Arturo Bandini vient du Colorado : il a publié une nouvelle dans un magazine et il est persuadé d'être un grand écrivain. Il se regarde vivre tout en vivant de manière insouciante, sans le sou et, dès qu'il a de l'argent, il le dépense et le gaspille.
Il reste dans sa chambre d'hôtel à Los Angeles, écrit des courriers à son éditeur qu'il admire, et son talent, finalement, le dépasse...
Il rencontre une Américaine d'origine mexicaine, Camilla Lopez, dans un bar où le café est très mauvais. Leur rencontre est électrique, ils se parlent mal, on ne peut pas se douter qu'Arturo en tombera amoureux, à sa façon.
Voici quelques morceaux choisis, citations ou extraits. Je ne reproduis pas la fin, mais la dernière page est digne des plus grands romans, par l'émotion et la beauté qui s'en dégagent...
Il faut le lire, ne serait-ce que pour ce titre si beau, pour les pages où se nichent toutes les poussières dont celles aussi des déserts.

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Nul doute que certains exégètes ont cherché à déterminer dans quelle mesure Arturo Bandini, le personnage principal de Demande à la poussière était ou non un avatar de John Fante .

Pour ma part, j'ignore si les errements de cet anti-héros sont ou non le reflet plus ou moins déformé et/ou déformant de la vie de John Fante mais je suis certain que la fresque fracassante des frasques d'Arturo Bandini ne vous laissera pas indifférent.

Mégalomane et manquant de confiance en lui, agressif et replié sur lui-même, impulsif et velléitaire, vindicatif et compréhensif, fils indigne et fils prodigue, Arturo Bandini est tout et son contraire. Autrement dit il est humain.

Cet apprenti écrivain qui débarque de son Colorado natal pour tenter sa chance dans la poussière de Los Angeles est donc du coup tout à la fois insupportable et touchant.

Tombé follement amoureux de Camilla, une jeune serveuse qu'il n'hésite pas à qualifier de princesse mexicaine et à demander en mariage après seulement quelques jours, il ne cesse pourtant de l'humilier avec des propos injurieux voire racistes alors qu'il parvient peu de temps après à mettre à distance le fait que ce qu'il lui impose est proche de ce qu'il a subi en tant qu'immigré italien.

La théorie du désir triangulaire développée par René Girard dans Mensonge romantique et vérité romanesque, l'approche de Denis de Rougemont de l'amour courtois qui se nourrit des obstacles ne suffiront pas à cerner ces valses hésitations entre passion et rejet, ces tentatives de se contenter de merle faute de grive, ces jeux de dominos amoureux qui feraient passer Oreste pour une comédie.

Car sans être systématiquement imprévisible, Arturo Bandini est parfois véritablement étonnant tant dans la cruauté que dans la compassion.

Le tout dans un contexte où chacun tire le Diable par la queue et se demande avant tout comment il va pouvoir payer son loyer ou s'acheter un morceau de viande, où chacun cherche à emprunter trois francs six sous à des voisins qui vivent eux-mêmes d'expédients

Pas étonnant que Charles Bukowski affirme y avoir trouvé une partie de son inspiration !

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Bonsoir, je viens de terminer la lecture de ce petit bouquin. Une écriture fluide,on ne voit pas passer le temps. C'est l'histoire d'Arturo Bandini écrivain habitant los Ángeles en Californie. Il tombe amoureux de Camila une fille mexicaine un peu dérangée... Cet auteur m'a fait enormement sourire avec ses pages. Intéressant et pas d'histoire d'amour traditionnelle. La préface a été rédigée en 1979 par Bukowsky. Il s'agit d'un livre paru en 1939. Mais en tous les cas actuel.
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« Demande à la poussière » — dont la préface fut rédigée par Bukowski — fait partie de ces livres qui ont inspiré la « beat generation ». Je lui ai trouvé des qualités, et certains défauts.

Premièrement, la structure du récit et l'adoption du langage parlé conférent un rythme dynamique à l'histoire. Cela donne « des tripes » à l'oeuvre ; et, comme il s'agit d'un héro vulgaire et marginal, le ton souligne sa déchéance.
Ensuite, des rêves — ou des délires — se mêlent à la narration ; et l'on apprend qu'à posteriori que ce ne fut pas la réalité. C'est un effet de style peu utilisé, et fort bien maîtrisé ici. Notamment, quand Arturo se construit une réalité d'auteur accompli, alors qu'il ne produit encore rien. Je pense surtout à ces dialogues internes, où Arturo se sent voler parce que sa nouvelle du « petit chien qui riait », et celle de « la colline » sont publiées. Ces passages, où je me suis reconnu, lorsque j'ai l'impression d'avoir accompli quelque chose de grandiose. J'y ai trouvé une authenticité touchante.

Ce qui m'a déplu, en revanche, c'est la banalité du fond.
Je m'explique : ce genre de récit correspond souvent à ce que l'on essaie d'écrire lorsque l'on a rien à raconter. Même si l'on peut dire qu'il s'agit du livre de quelqu'un en recherche de soi, et que les errements sans but font partie de l'histoire ; j'ai trouvé que cela tournait tout de même en rond.
Comme il s'agit du premier livre que je lis de cet auteur, je mets cette remarque au crédit de ma découverte ; j'aurai peut-être un avis différent lorsque j'aurai lu le reste de son oeuvre.

En bref, John Fante est auteur qui écrit en dehors des structures académiques ; on peut le lire pour se sortir la tête des classiques.
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John Fante est un écrivain dont j'admire réellement la capacité à faire une chose que j'ai toujours trouvé difficile : rendre intéressant des personnages qui sont à tout point détestable. Et dans ce roman, mieux que dans n'importe quel autre, car il va le sublimer avec une histoire d'amour. Et quand John Fante écrit l'amour, ça sonne comme du Bukowski mêlé de roman noir. Et il est bougrement fort sur les deux points, en plus !

J'ai trouvé dans ce roman une image à contre-pied du rêve américain : le narrateur/héros étant détestable tout du long, bien que l'on comprenne l'origine de ce caractère, et que l'on soit attaché a lui. Bandini est un personnage désagréable que l'on a envie de voir gagner au final. Sans pour autant que je ne sache pourquoi, quelque chose sonne si juste dans sa façon d'être que l'on ne peut qu'être avec lui. Et tout du long, je me prenais à souhaiter qu'il réussisse à être heureux, ne serait-ce qu'un peu. John Fante raconte les malheurs de son personnage d'une façon qui laisse planer l'ombre de la fatalité, une destinée où Arturo Bandini ne peut pas être heureux, coincé entre ses rêves fous et sans aucun intérêt (puisqu'il n'a aucun autre but en soi que la richesse et la gloire, sans la moindre idée de ce qu'il ferait s'il y accédait), alors qu'a ses côtés se profilent les ombres d'une réalité sordide, crue et sans concession pour tout les humains. Une réalité qui est un fardeau pour lui. Bandini ne pourra jamais se débarrasser de ce qu'il a vécu, malgré ses efforts desesperés pour s'extraire de tout ceci. Il restera marqué par la fange dont il vient. Et cela donne une dimension héroïque à ce personnage détestable.
Le propos est articulé autour de cette double histoire de quête de richesse et d'amour involontaire. Car Bandini ne cherche pas l'amour, quand bien même celui-ci s'invite chez lui. Et c'est là la beauté de ce livre : la façon dont il ne peut gérer ses propres émotions, sa propre vie qu'il veut régler comme il l'entend uniquement. Mais l'humain échappe à toute règle, même celle que l'on s'impose ...

Ce roman a une grandeur d'âme incomparable, entre les errances du personnage qui le rendent détestable et que l'on se prend à aimer, ou à plaindre; et les considérations de John Fante sur un monde qui lui a fait perdre les illusions et les rêves. La réalité du mythe américain qu'il nous présente semble proche de celles des romans noirs, représentant une société qui ne donne nullement envie d'y vivre. Et pourtant elle est diablement réelle.
C'est tout cela mélangé qui fait un si bon livre de Demande à la poussière : le talent de Fante mis au service d'une histoire qui nous embarque réellement. Et cette fin douce-amer, mélange d'une réussite et d'un raté, donne un ton aigre-doux au récit. En le refermant, il reste un peu de ce désert californien dans l'esprit, ce lieu où tout est voué à mourir et disparaitre, Bandini avec tout le reste ...
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J'ai vraiment aimé. J'ai été transportée dans l'univers du livre, un univers lourd, poussiéreux et paradoxalement chaleureux... Ce livre est doté d'une simplicité touchante et une profondeur poignante,le genre de lectures qui ne laissent pas indifférent.
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Los Angeles. Un homme seul, fauché, traverse sa vie le nez en l'air, à l'affût des autres autant que de lui. Il s'appelle Arturo Bandini. Il a quitté le Colorado qui l'a vu grandir mais, pensant que Los Angeles lui offrirait un avenir meilleur, il a fait ses bagages et quitté ses parents. Depuis qu'il vit en Californie, il loge dans un petit hôtel tenu par une veuve. Il est tout aussi miséreux qu'avant mais ici, l'espoir reste permis… l'avenir d'un jour meilleur.

« Los Angeles, donne-toi un peu à moi ! »

Cette page de Wikipedia explique que : « Bandini a tenu le rôle de l'alter ego de Fante dans quatre de ces romans (qui constituent « la saga d'Arturo Bandini ») : Bandini (1938), La Route de Los Angeles (par ordre chronologique, ce roman est le premier écrit par Fante, mais il n'a été publié qu'en 1985), Demande à la poussière (1939), et enfin Rêves de Bunker Hill (1982) ».

Demande à la poussière (titre original : Ask the Dust) est donc un roman qui mêle fiction et autobiographie. le personnage principal est un jeune homme issu d'un milieu modeste et originaire du Colorado dans lequel l'auteur projette ses souvenirs, ses doutes, ses expériences…

Evidemment, comme j'ai l'esprit de contradiction, cela aurait été trop simple que je commence par Bandini… Qu'à cela ne tienne, cette absence de connaissance sur les antécédents d'Arturo Bandini ne m'a pas gênée… je ne peux pas en dire autant du style de Fante. Son écriture est quasi instinctive, elle laisse la place belle au ressenti du narrateur. Elle sort des tripes et décrit un homme en proie à des accès de violences et/ou à des sautes d'humeur totalement imprévisibles. Bandini est un écrivain déraciné, victime d'une panne d'inspiration qui le met à mal, en difficulté dans son lien aux autres, à la sexualité mal assumée. Un homme singulier, ni antipathique ni très attachant. La narration au « Je » rapproche un peu le personnage de son lecteur mais cela ne suffit pas à créer de l'engouement. Certaines de ses préoccupations ont su m'interpeller, je suis restée assez spectatrice de ses déboires et de ses vaines agitations. Un sanguin qui agit sans trop réfléchir, presque incapable d'anticiper les choses, de les organiser. Je retiendrais de cet homme sa capacité à se nuire bien qu'il le fasse sans préméditation. Pourtant, il fascine et suscite un curieux sentiment d'attraction-répulsion.

Ma première tentative de lire ce texte ne m'a pas emmenée au-delà d'une quinzaine de pages. le deuxième essai fut concluant sans que pour autant je trouve du plaisir durant la lecture. le récit riche en thématiques (précarité, prostitution, précarité, sexualité, alcoolisme, processus de création artistique…) et laisse le lecteur libre d'interpréter à sa guise.
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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Dans l'Amérique de la Grande Dépression,

Arturo Bandini, fils aîné de Svevo et Maria, a laissé son Colorado natal. A vingt-ans, il déambule dans les rues de Los Angeles avec des rêves de gloire plein la tête. Il se dit écrivain et s'imagine des scénarios où sa renommée serait saluée, applaudie. de beaux costumes, de belles voitures, l'hôtel grand luxe et des femmes (estampillées Amérique) toutes énamourées. A la bibliothèque municipale où il passe son temps, il rêve de voir son futur livre côtoyer les plus grands. Lorsqu'on est désargenté et qu'on ne peut rien faire, ce lieu est un bon refuge.
Arturo aurait pu rester dans sa famille et suivre les traces de son père. Là-bas, même si le travail et l'argent font défaut, il y a toujours un plat de pâtes en sauce au centre de la table. Cependant, il aime écrire et sa première nouvelle a été éditée. "Petit chien qui riait" a été le déclencheur de cet envol et la confirmation de ses espérances sur son devenir.

Les doutes sont fréquents quand on a le ventre vide et que le loyer de la chambre reste impayé. Il recherche l'inspiration dans l'apprentissage de la vie, mais partagé entre son éducation religieuse et sa soif d'expérience, il tâtonne sans décrocher d'idées. La liberté n'est pas si facile à acquérir.
Alors que ses incertitudes le démoralisent et qu'il projette de retourner chez lui, il reçoit de sa mère quelques dollars qui lui permettent de rester encore dans la cité. Ses pas le mèneront vers un bar où Camilla, une jeune mexicaine, travaille comme serveuse.
Elle n'a pas la peau blanche d'une Américaine, elle est trop voluptueuse, mais elle devient sa princesse Maya et l'objet de ses fantasmes.
C'est peut-être à travers elle qu'il trouvera la grâce des mots ou qu'il se perdra.

J'ai lu précédemment "Bandini", chronique familiale qui mettait en scène les parents d'Arturo. Les personnages avaient le piquant et le charme de leurs origines italiennes. Malgré leurs faiblesses et leurs manquements, j'avais eu de la sympathie pour eux.
Déjà Arturo se détachait du lot et ne m'inspirait que peu d'attirance. Dans cette évolution, je le trouve toujours désagréable, plein de défauts, et pourtant il a cette lumière héritée de ses parents.
Livre semi-autobiographieque, l'auteur se fond en Arturo. de cette époque, il n'avait pas encore son arrogance et ses vices ("jouisseur, menteur, joueur, alcoolique…"). Il avait la passion de l'écriture, une hérédité de conteurs, et un appétit énorme pour les choses de la vie.
Dans une ville touchée par la crise, des quartiers pauvres, des gens nécessiteux, Arturo continue à rêver. Il a la jeunesse et l'inconscience. Sans le sou et dépensier dès qu'il en a, il vit dans l'instant sans jamais s'inquiéter vraiment du lendemain ; folie ou ignorance, naïveté ou simple incapacité à être autonome.
Vingt ans et toute l'instabilité, les angoisses, de son âge, il vacille entre des scrupules dus à son éducation catholique et une grossière insolence. Arturo se montre timoré pour les affaires amoureuses et se comporte bêtement ; macho, goujat, fabulateur…
C'est dans les moments où il trahit une candeur qu'il est le plus attendrissant… quand il veut faire lire ses écrits, lorsqu'il veut séduire…
Avec Camilla, il découvre un univers méconnu. L'amour, la générosité, la bienveillance, embellissent son âme. Elle devient sa muse. Mais la passion a aussi ses failles, violentes et dévastatrices. L'expérience sera inoubliable et amère car si Camilla représente une part de la quintessence qu'il recherche, elle est aussi faite de ténèbres et de mystères. Elle est une jeune femme éphémère…

Une lecture sur l'initiation et la naissance d'un grand écrivain. Sensualité et émotions…
Je vous invite à la lire.
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Dans Demande à la poussière, par le biais de son alter ego, Arthur Bandini, John Fante décrit les bas fond des Etats Unis.
Arthuro Bandini est un immigré italien obsédé par l'écriture et les femmes. Après avoir quitté sa famille et publié une nouvelle ; il passe son temps à écrire pour se faire publier à nouveau et prouver à sa famille qu'il a réussi. Il se retrouve alors à Los Angeles dans un petit appartement miteux. Il fait croire à tout le monde qu'il est en train de publier un best seller et tombe amoureux d'une jeune serveuse mexicaine qui se fout de lui...
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Roman initiatique sur un jeune écrivain sans le sou, assez irresponsable, qui se retrouve à Los Angeles pour vivre de ses écrits, cet ouvrage nous raconte principalement son histoire d'amour avec une certaine Camilla, une serveuse américano-mexicaine pour laquelle il éprouve les plus vifs sentiments, qui ne sont pas réciproques hélas. L'écriture est très intéressante, souvent comme du langage parlé, mais parfois plus sophistiquée, voire poétique, le scénario est quant à lui plutôt marquant, surtout quand on met en parallèle l'insignifiance des rêves du personnage principal et le grand destin tragique auquel il a droit.
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