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sur 2042 notes
La virtuosité de John Fante vient de sa manière de jongler avec, d'un côté, la gravité voire le tragique des destins et des contextes sociaux qu'il évoque et, de l'autre, l'humour qu'il ne cesse de semer dans ses lignes et qui habite Arturo lui-même, son héros ; « anti-héros » diront certains, « double » diront d'autres, les deux peut-être, si cela peut être.
La force de ce roman, je dois bien le dire, ne m'est pas apparue immédiatement... j'ai arpenté ses premières pages sans enthousiasme, pensant lire un énième roman sur le désir d'écrire et ses vicissitudes . Mais je ne regrette pas d'avoir insisté : certains passages sont de petits morceaux de bravoure. Et si, en bon nietzschéen, Fante n'a que faire de la psychologie, ses personnages ne manquent pas d'épaisseur, grâce à un art consommé, par un style tout en touches précises, d'en rendre les qualités les plus signifiantes : en quelques traits habillement tracés, quelques points savamment piqués, on les voit aussi bien qu'on les entend, on les toucherait presque, comme on les devine, comme on les sent... de même que l'on perçoit le monde, la société autour : celle qui consacre la compétition de chacun contre chacun, avec pour toute récompense argent et distinction... et tant pis pour l'amour.
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Quel livre ! Autobiographique bien sûr (Arturo Bandini, c'est lui !), autour des premières années d'écrivain de John Fante, mais rendant compte aussi des sources d'inspiration de l'auteur et notamment de sa muse Camilla Lopez, malgré des relations tourmentées. le tout dans une langue et un style faisant penser à Louis-Ferdinand Céline (Voyage au bout de la nuit en 1932, Mort à crédit en 1936) ou, plus encore, à Jack Kérouac (Sur la route, 1957). Ce n'est certes pas un road trip, l'ensemble se passant à presque entièrement à Los Angeles, mais c'est tout de même un itinéraire, celui de la maturation d'un grand écrivain. On ne s'ennuie pas un seul instant.
Nous avons là, en 1939, dès avant la seconde guerre mondiale, un précurseur de la "beat generation".
Demande à la poussière est le troisième des quatre romans du "cycle Bandini", avec Bandini, La route de Los Angeles, Rêves de Bunker Hill.
À lire absolument. Traduction Philippe Garnier
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J'ai lu ce roman d'une traite quasiment, j'ai bien aimé, mais je ne pense pas qu'il me laisse un souvenir impérissable. C'est le début de la vie d'écrivain et de la vie amoureuse d'Arturo Bandini, fils d'immigré italien qui est décrite ici. Une période faite de galère et de misère. Il possède une vie intérieure très riche, il en est presque mythomane et rêve beaucoup. C'est encore un enfant qui expérimente à tout va et en tire la substantifique moelle dans son roman.
En vérité j'ai peu à dire de ce roman, j'ai apprécié sans plus et je n'en garde pas un souvenir ému. C'est bien écrit, bien enlevé, mais je m'attendais à autre chose au vu de l'intense préface de Charles Bukowski.
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Bandini doit vivre avant d'écrire et l'un semble aussi difficile que l'autre. Dans la première moitié du livre, on voit le personnage fantasque bloqué de tous bords tous cotés, rien ne fonctionne avec les femmes, il est incapable de garder son argent les rares fois où il en a, n'a aucune inspiration pour accoucher d'une deuxième nouvelle. Il reste tout de même lucide sur son incapacité à devenir “le plus grand écrivain que le monde ait jamais connu.” tel qu'il le souhaite tellement. Ces errances le mène à droite et à gauche sans jamais déclencher l'étincelle salvatrice et on se prend à se demander si sa quête débouchera un jour.

Or c'est un événement inattendu, un tremblement de terre, qui va provoquer en quelque sorte un chemin de Damas. Son attitude générale va changer, même si le fond reste identique, une aventure fera débloquer sa plume et il finira par publier non seulement une deuxième nouvelle mais aussi un roman! On est toutefois loin d'une classique fin heureuse. Bandini se transforme peu à peu, devient plus humain en quelque sorte, assez en tous cas pour tenter d'aider vraiment Camilla, à sa manière. La personnalité ambivalente de Bandini, l'écriture acidulée de Fante et les drames humains en jeu m'ont impressionné et convaincu de poursuivre l'exploration de l'oeuvre de cet auteur atypique.
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Après l'avoir laissé prendre la poussière 20 ans dans ma bibliothèque, j'ai enfin lu ce très beau livre de John Fante, demande à la poussière. Ce roman est une perle de la littérature américaine. Une écriture directe et prenante, qui relate l'histoire d'un trio amoureux. Difficile de se croire dans les années 1930 tellement tout est déjà dit avec brio sur les laissés pour compte du rêve américain.
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Roman plein de vie, de tendresse et de cruauté, une histoire d'amour et de désespoir du côté des vaincus de naissance. Arturo Bandini, double de l'auteur, narre les angoisses de l'écrivain en quête de son livre. Pas d'existentialisme à la Parisienne mais l'existentiel authentique à cent pour cent.
A lire.
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Los Angeles dans les années 40, Arturo Bandini, double de Fante, a quitté sa famille et vit dans une chambre d'hôtel, sans le sou, en cherchant à devenir écrivain. Il fréquente ses voisins d'hôtel et une serveuse de bar, Camilla. Cela sent la poussière et la chaleur de Californie, le déracinement et la solitude. Les descriptions sont excellentes, les métaphores très réussies et c'est plein d'humour. Une lecture agréable.
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Dans les années trente, Arturo Bandini a quitté son Colorado natal pour la Californie pour réaliser son rêve : devenir un grand écrivain. Dans ses bagages, sa première nouvelle publiée...

C'est donc l'histoire d'un tout jeune homme, d'origine italienne (il a gardé des traces de son éducation catholique) , de ses espoirs et de ses doutes, de ses amours contrariés avec sa « princesse maya », une serveuse de bar mexicaine. Un écrivain à la personnalité complexe : baratineur et content de lui jusqu'à devenir carrément odieux mais en même temps angoissé, manquant totalement de confiance en lui, pathétique ...humain, quoi ! Tout le talent de John Fante est de nous faire vivre ce personnage tout en dressant un portrait très sombre du Los Angeles des quartiers miteux et de la misère sociale.
On a souvent dit que Arturo Bandini était une sorte d'alter ego de Fante, dans sa personnalité, ses rapports avec son éditeur, ses débuts en littérature.

Cela faisait longtemps que je voulais découvrir cet auteur , voilà qui est fait ! Pas de coup de foudre ( l'histoire avec Camilla est un peu trop répétitive à mon goût ) mais suffisamment d'intérêt pour poursuivre ma découverte avec d'autres romans.
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Résumé: Arturo Bandini, un jeune homme qui rêve de devenir écrivain, et qui d'ailleurs a déjà publié une première nouvelle, est venu s'installer à Los Angeles. Il y survit tant bien que mal, entre la difficulté d'écrire, ses difficultés financières, sa difficulté de relations avec les autres et avec lui même. Il fait la rencontre de Camilla, une serveuse mexicaine...

Mon commentaire: Résumer ce livre est en fait une tâche quelque peu vaine. Ce ne sont pas les événements qui sont importants, mais la façon dont le héros, qui ressemble terriblement à l'auteur ressent et vit les choses. D'une sensibilité exacerbée, manquant de confiance en lui, essayant de donner une image valorisante de lui même d'une façon qui frise souvent le ridicule, se réfugiant dans l'imaginaire, le héros est humain, crédible de bout en bout.

La fin du livre est bouleversante, lorsque Arturo se défait de toutes ses poses et essaie de sauver Camilla.
 
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C'est en excellente compagnie que je me suis embarquée pour Los Angeles sur les traces d'Arturo Bandini : nous y retrouvons le héros de Bandini, plus âgé ayant quitté sa famille pour la grande ville et ses promesses.

Il y attend la gloire, après avoir publié une première nouvelle prometteuse : "le petit chien qui riait". Tirant le diable par la queue, il vit d'expédients, cumulant hôtel miteux et nourriture de fortune.

Les jours fastes, l'inspiration lui sourit et l'espoir d'un chèque se profile à l'horizon. Vient alors le temps des dépenses sans compter, une période qui passe malheureusement trop vite...

Au fil de ses errances, Arturo rencontre Camilla : elle est serveuse dans un bar démodé et sera sa princesse Maya. C'est un café infâme qui marque la naissance de leur relation agitée : il lui donnera le ton, sombre et amer.

Après nous avoir présenté sa famille dans Bandini, John Fante revient ici sur ses années de jeunesse dans un texte qui bruisse de vie, de colère et de folie. le ton est caustique, souvent pessimiste, parfois rageur, ...


Arturo est un héros impossible : féroce et irrespectueux, il n'en est pas moins touchant. Il s'enflamme et semble prêt à détruire dans la seconde ce qu'il a construit. Cette dualité se retrouve tout au long du récit, prêtant par là-même aussi bien aux rires qu'aux larmes, assurément un texte qui ne peut laisser indifférent.
Lien : http://nahe-lit.blogspot.be/..
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