Ce tome 5 édité en 1977 et intitulé "Le Monde Lavalite" commence 12 jours après la confrontation finale du tome précédent : Kickaha, Anania, les Seigneurs Orc le Rouge et Urthona ainsi que McKay le tueur à gage afro-américain ont été projeté dans un bien étrange monde prison : en effet, le monde lavalitte a été conçu comme une lavalight et sa géographie et sa climatologie peuvent changer à tout instant, complètement et radicalement. Des populations d'origine indo-européenne condamnées au monadismes doivent ainsi faire avec un environnement changeant, une faune craintive et une flore particulièrement vindicative !
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La dynamique de groupe est tendue car chacun attend la première occasion de trahir les autres membres du groupe, donc les alliances de circonstances sont légion et aussi changeantes que le monde dont lequel ils ont naufragé : on est dans "Koh-Lanta" version le chou, la chèvre et le loup... Toujours est-il que le destin sépare à nouveau les amants maudits et que dans une ambiance préhistorique très Rahan /
Tarzan que c'est chacun de leur côté qu'ils refont le coup du Gambit de Dieu entre chefs, shamans, et traditionnels crevards qui enragent de ne plus être le centre de gravité de leur communauté. Malgré tout on assiste à une course contre la montre : le premier arrivé au palais volant d'Urthona a gagné ! Et force est de constater que la prose de
Philip José Farmer qui a toujours été inspiré par
Edgar Rice Burroughs se fait dans ce tome très vernienne : l'auteur est fanboy du créateur de Tazarn, Barsoom et de la Terre Creuse, mais ses amours pour
Jules Verne viennent en seconde place : tout le monde soupçonne Kickaha d'avoir du sang thoan dans les veines, et quand celui-ci refait sa généalogie on pourrait penser que celui-ci provient d'un dénommé Phileas Fogg qui aurait épousé une princesse indienne ^^
Cela aurait pu et cela aurait dû être un bon voire un très bon tome, mais la double phase Gambit de Dieu n'est pas optimisée car écourtée, et ensuite la gestion des personnages est incomplète. L'auteur construit quelque chose de très intéressant avec le personnage de McKay qui ayant toujours été victime de racisme sur Terre découvre que quelle soit la couleur de peau pour les suprématistes Thoans tout le monde est égaux dans médiocrité, et que quelle que soit la couleur de peau pour les indigènes préhistoriques tout le monde est égaux dans l'adversité. Alors que la question des droits des minorités est d'une vif actualité, c'est pour McKay une sorte de libération sinon une sorte de rédemption. Sauf qu'il se débarrasse du personnage... L'auteur construit également quelque chose de très beau avec la vieille Shaobam abandonnée par sa tribu car inutile en raison de ses incapacités physiques mais qui l'espace de quelques semaines revit en mettant ses capacités intellectuelles au service de Kickaha et d'Anania tout en sachant qu'elle est reste proche de sa fin. C'est une séquence d'une poignante humanité sur le passage de témoin entre les générations. Sauf qu'il se débarrasse du personnage...
Le final est dans la lignée des autres tomes de la saga : dans la palais volant d'Urthona on assiste à de nouveaux escape games avant la confrontation finale pleine de suspens, de tension et de twists car on ne sait pas qui d'Orc le Rouge ou d'Urthona a survécu et s'oppose aux amants maudits. Et je ne parle même pas du mystérieux anglais du XVIIIe siècle qui a a ce stade du récit n'est qu'un putain de foreshadowing lostien ^^