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EAN : 9782226245625
230 pages
Albin Michel (30/01/2013)
3.36/5   7 notes
Résumé :


Après Le couple brisé, de la rupture à la reconstruction de soi et Ensemble mais seuls, apprivoiser le sentiment de solitude dans le couple, Christophe Fauré aborde une autre des difficultés du couple : l’infidélité et le choc que sa découverte représente, tant pour le partenaire trahi que pour l’infidèle.

Avec l’équilibre exceptionnel dont il a fait preuve dans Le couple brisé, il aborde ce qui se passe chez l’un comme chez l’autre, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est parti d'une soirée anodine, entre collègues, ou je n'étais point convié, alors j'ai été promener mon ennui ailleurs et quand je suis rentré, il y avait tous les collègues et surtout le collègue, celui qui revenait souvent dans les conversations, celui qui sort du lot, celui qui fait bander ta jalousie, alors souvent tu désamorces tes inquiétudes par l'humour… mais pas ce soir-là, non ce soir-là, j'avais pigé que j'allais être cocu très bientôt…

C'est le début de l'engrenage, de la parano maladive, de la jalousie malsaine, au bout de 16 piges la passion s'érode, la routine quotidienne, la lassitude se tirent la bourre, ta môme te bouffe un temps de dingue, on s'aime sans être amoureux, on se parle sans communiquer, on s'entends bien, on se complice dans la fusionalité, on s'est acquis au fil des années, mais la surprise n'existe plus, perdue quelque part dans le temps qui égraine son ennui sur un conte de fée dont tu n'es plus le héros…

L'infidélité des autres te fait sourire, amuse tes fantasmes, parce que des doutes, toi aussi à un moment tu les as eus, t'as joué avec, t'as chatouillé cette envie de caresser l'interdit moral pour te sentir un peu désirer, rassurer ton ego… et puis ça te passe finalement, t'as rien dit parce que tu t'es rendu compte que le coup de bite n'en valait pas les souffrances alors t'as pas franchi la ligne blanche, tu t'es retenu juste à temps, mais pas vu pas pris, personne n'en souffre et la vie est belle...

Mais un jour c'est toi qui prend le truc en pleine gueule, après des mois de doutes, ou tu devinais chaque mensonge, ça se passait devant ta gueule, mais tu préfères t'enfermer dans un déni à la con, n'imaginant pas une seule seconde que ce soit possible, notre si belle histoire, c'est juste deux potes voilà tout… c'est terrible, tu deviens une pauvre petite fille apeurée devant son rêve de princesse :

« Miroir miroir qui est la plus belle ? »

J'ai le lave-vitres dans une main, un bout de sopalin dans l'autre, je me regarde là dans le miroir avec cette gueule mal rasée, je suis en train de récurer mes illusions, j'ai perdu mes couilles, ma dignité, ma fierté, je suis descendu au fond de la déchéance, m'agrippant comme un acharné à un passé révolu…

Les aveux sont terribles, acculée devant l'évidence de tous ces mois de maladresses, de déni, de culpabilité, chacun craque, se virilise pendant quelques minutes pour déballer l'inimaginable.

« je l'aime…il m'aime » putain de merde ils s'aiment…

Là tu te fais honte, je vous jure on tombe dans le pathétique, l'adulte perd ses repères, redevient un enfant, une petite chose fragile, mais tu gardes quelques valeurs auxquelles tu tiens, pas d'insulte, par de violence, juste des larmes, t'as pas encore le recul, pendant quelques minutes t'envisage des trucs un peu douloureux pour ta personne, mais bon t'es pas suicidaire dans l'âme, t'y penses, tu l'envisages, mais tes couilles n'ont pas ce courage-là, alors t'essaie les médocs pour adoucir , mais la dépression ce n'est pas ton truc non plus, les drogues pour apaiser un peu la colère, ouais mais je ne connais pas de dealer….

« Bon bah bon courage alors… »

Moi j'ai besoin de donner du sens aux choses, c'est difficile de devenir du jour au lendemain l'erreur de casting, la mégère, l'emmerdeur, alors j'écume tout sur le sujet… j'ai réussi à comprendre par moi-même, à respecter son histoire sincère, belle, mais je vomis la manière… Les images t'enfoncent dans le dégout de toi, tu te dénigres jusqu'à plus de larme, tu perds cette confiance fragile, cette insouciance, tu perds l'envie, et l'envie d'avoir envie…

Alors ce bouquin, il ne prend pas partie, il explique, il te donne des pistes de réflexion, il ne condamne pas, ne juge pas, parfois un peu dur car le trompé prend la réalité de la vie sans les câlins, et la tendresse qui te manquent cruellement, une histoire d'amour qui se cristallise dans cette euphorie interdite, sans le quotidien, angélisé par ce manque de passion qui s'éternise dans l'oubli, tu deviens le bourreau d'une histoire qui ne t'appartient pas, exclu par la routine et l'ennui, tu peux être quelqu'un d'exceptionnel, ta vie de couple peut se complaire dans un bonheur éphémère sans emmerde, sans engueulade, avec les petites attentions, la douceur, la bienveillance, le respect…

Malgré tout parfois on a envie d'ailleurs, d'autre chose, d'une herbe plus fraiche, de se retrouver, sans imaginer les souffrances, ni les conséquences…

Et puis l'ambivalence des sentiments se mêle à tout ce gâchis, comment réapprendre à s'aimer, à se toucher, comment vivre avec cette maturité si brutale, t'étais bien dans ton monde, enfant aimé, prince comblé, qui suis-je maintenant, le père de notre enfant, le bon pote, la situation, le souvenir, et lui qui est-il ? le héros, le prince, l'amour…

Les non-dits, la tristesse, les doutes, la culpabilité, les souffrances s'invitent à une situation bancale que je préférais il fut un temps buccale et anale... Mais la vie réserve sont lot de surprises…

Alors serais-je capable d'aimer à nouveau quand en l'espace d'un an tu es passé de cet enfant insouciant et naïf à cet adulte dont le sourire s'est effacé devant la réalité crue et amère d'une histoire d'amour dont je ne suis plus le héros.

A plus les copains
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L'infidélité et tout ce qu'elle véhicule après coup révèlent la fragilité de chacun, son besoin d'être aimé, reconnu, d'exister dans le regard de quelqu'un – que ce soit celui de son (sa) partenaire ou d'une autre personne…
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