Avec sa jolie couverture forestière me rappelant l'univers de la sorcière aux champignons, manga trop choupi que j'adore,
L'encyclopédie féérique d'Emily Wilde m'a de suite tapée dans l'oeil et tant pis si je savais que je pourrais avoir du mal avec le texte parce qu'en général ce qui sort chez Sabran comme chez
De Saxus, ça passe 5% des cas et ça casse 95% du reste >< J'avais envie de découvrir cet univers merveilleux.
J'ai eu confirmation qu'en tant qu'autrice confirmée de Young Adult, ce n'était pas sur la plume d'
Heather Fawcett que j'allais miser malheureusement. En effet dès les premières pages, j'ai senti comme un blocage, une barrière m'empêchant de vraiment pénétrer dans l'univers, qui se veut pourtant si charmant, d'Emily Wilde. La volonté affichée de l'autrice de nous noyer sous des concepts merveilleux pour cacher un peu le vide de son histoire m'a vraiment dérangée, tout comme sa plume faussement travaillée qui sonnait faux chez moi qui suit habituée à en lire des bien plus lyriques et riches. Mais qu'importe, j'étais partie à l'assaut de cet univers et je ne voulais pas rester sur le carreau !
J'ai donc persévéré car après tout l'idée de suivre quelqu'un comme Emily, partie dans un petit village perdu du nord pour collecter des informations sur un genre particulier de fées pour enrichir le dernier chapitre de sa somme encyclopédique et être enfin reconnue comme spécialiste, ça ça me parlait tout à fait ! J'ai beaucoup aimé ce personnage qui n'entre pas dans les cases. Elle ne se force pas à être amicale si elle n'en a pas envie. Elle ne se force pas à côtoyer les gens si elle préfère sa solitude. Elle ne vous fera pas de compliment si ce n'est pas mérité. Elle est entière et honnête ce qui m'a plu d'emblée. J'ai ainsi apprécié d'arpenter la nature à ses côtés et de voir peu à peu se dessiner une infime intrigue au milieu de toutes ces données féériques.
Car nous sommes ici dans un étrange mélange, un récit à la fois très cosy, qui m'a rappelait des mangas comme Soupinou ou Un dragon dans ma cuisine, mais aussi des récits policiers toujours cosy comme Agatha Raisin, et pour finir où une touche de romance en mode slow slow slow burn vient s'ajouter par la suite. Des ambiances, qui, a défaut de proposer un fil d'intrigue passionnant, étaient charmantes et reposantes. Surtout que bien que la romance ne promettent pas de faire des étincelles de désir, elle fut quand même des plus savoureuses à suivre grâce à la personnalité haute en couleur du prétendant : le professeur Wendell Bambleby, qui contrairement à notre héroïne préfère en faire le moins possible pour se faire le plus mousser xD Des opposés que tout attire et qui ne peuvent s'empêcher de s'envoyer des piques mais en toute bonne intelligence avec un flegme très british ! Singulier, je vous dis.
Je me suis ainsi retrouvée partagée. J'aimais suivre les échanges savoureux de nos deux protagonistes. J'aimais les voir évoluer dans leur petite bicoque perdue au milieu de la forêt où je m'imaginais parfaitement l'ambiance très cosy de l'affaire avec cette nature luxuriante autour dont on nous a richement parlé. Par contre, j'ai souffert d'un ennui abyssal en terme d'intrigue. Je n'ai pas beaucoup aimé les trop nombreuses entrées à l'encyclopédie d'Emily qui émaillaient le récit. J'ai trouvé cela pédant et pesant. Ses recherches m'ont vite lassée car c'était plus un catalogue qu'autre chose, elles ne servaient pas vraiment le récit. Et quand une intrigue est apparue, elle m'a paru bien mince et prévisible, je dois l'avouer, sans grand intérêt et déjà vu mainte fois dans les histoires de fées. En cela, cela m'a rappelé exactement la façon de procéder de certains cosy mystery avec lesquels je n'ai pas accroché justement parce que je les trouvais vides. Zut ! Mais je sais que cela vient aussi de moi car j'ai vu nombre de lecteurs apprécier avec enthousiasme cette légèreté de l'oeuvre, sa petite dose de noirceur et d'espièglerie propre au peuple visité et les nombreuses entrées permettant de faire connaissance avec eux, ou encore la relation qui se noue avec les habitants du village, sans oublier ce professeur à contre courant à la langue acérée autant qu'au charme ravageur.
Seulement à moitié séduite par les promesses d'Emily Wilde, me voilà confronté à une décision : poursuivre en ayant l'espoir d'une nouvelle intrigue plus dense et moins encyclopédico-féérique dans les prochains tomes de cette trilogie ou en rester là et regretter quand même ses personnages atypiques dont j'ai aimé les échanges piquants. Vu la beauté de l'objet, je risque de me diriger vers la première option à mes risques et périls mais je vais peut-être revoir mes aspirations à la baisse.
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