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Jacques Finné (Traducteur)
EAN : 9782714313126
616 pages
José Corti (07/03/2024)
4.08/5   51 notes
Résumé :
Si les romans de Joseph Sheridan Le Fanu (Irlandais, 1814-1873) sont tombés dans l'oubli, Uncle Silas, toujours réédité, n'a jamais cessé de répandre son charme maléfique. Ce portrait d'un être exceptionnel (dans le pire sens du terme), cette intrigue servie par une construction savante et méticuleuse font d'ailleurs dire à son éditeur américain, dans son introduction, combien il envie le lecteur qui aborde cette histoire pour la première fois.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
le vampire sans dents

L'Oncle Silas me paraît être une préfiguration de Dracula, de son personnage. Il est décrit comme à demi-vivant ou comme vivant par erreur, tandis qu'il semble déjà appartenir à un autre monde, "sans une goutte de sang sous la peau".
De sa tombe métaphorique, il continue d'exercer son pouvoir, sa séduction, dans une sorte de télépathie qui ne dit pas son nom.

le roman est enchanteur et dérangeant.
Enchanteur parce que l'atmosphère, si mystérieuse et lugubre (gothique) est également la toile de fond d'une véritable énigme, tenant peut-être moins à l'auteur et au motif du crime qu'à sa mise en oeuvre.
Dérangeant parce qu'il reflète exactement les mentalités victoriennes, celles d'une société fortement hiérarchisée où la noblesse et la haute bourgeoisie méprisent le plus tranquillement du monde ceux qui les entourent. La peur et le racisme sont le moteur ordinaire des jugements concernant toute personne de plus basse condition et tout étranger..

À titre personnel, je referme ce livre moins contente que prévu..
Mon dérangement tient sans doute à cette sorte de "conformisme", qui séduit aussi, malheureusement, qui rassure ceux qui s'y tiennent ou l'exercent..
(Car c'est aussi un étrange pouvoir que celui qui n'existe pas vraiment)
Je serais aussi hypocrite que Silas si je déniais sa puissance narrative au livre mais c'est à tel point qu'à la fin, on ne veut plus que lire le mot "fin" et terminer cette histoire.

(Que ceux qui comprennent la référence de mon titre lèvent le doigt !
Il faut chercher ailleurs que chez Bram Stoker)


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Ce roman reprend bien des ingrédients du roman noir et il rend souvent hommage à Anne Radcliffe : de sombres manoirs à l'abandon au milieu d'une nature redevenue sauvage, de longs corridors, des pièces qui servent de prison, des servantes qui ressemblent parfois à des sorcières et au milieu de ce dédale qui semble grouiller de spectres et de nécromants une jeune Héroïne encore ingénue. Si le décor ne cesse de susciter l'angoisse et le mystère, « L'oncle Silas » n'est cependant pas un roman fantastique, mais bien un thriller étourdissant à l'intrigue des plus réalistes, l'histoire d'un complot et de ses menées sordides, avec ses ambiguïtés et ses rebondissements. Mathilde a été élevée par son père, un riche propriétaire qui mène sur ses terres, depuis la mort de sa femme, une vie austère. A sa mort Mathilde est confiée, selon la volonté du défunt, à son oncle Silas. Celui-ci vit désormais à Bartram Haugh, un vieux domaine délabré du Derbyshire. Toute sa vie a été émaillée de scandale, on le soupçonna même d'avoir commis un meurtre pour faire face à ses dettes de jeu. C'est donc encore avec une grande suspicion qu'on regarde cet homme qui passe pour un damné, et ce même après qu'il eut renoncé à une vie mondaine en se convertissant à la religion. Sera-t-il dès lors pour Mathilde un tuteur bienveillant qui cherche, comme l'espérait son frère, à réhabiliter son nom ou le monstre sans scrupule à qui on prête toutes les infamies ?
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Un de mes auteurs préférés du genre. Rien de tel que de lire un bon gros roman gothique pendant les vacances d'été. Je me suis régalée l'an passé avec le Moine et Les Mystères d'Udolf. Cette année, je me suis lancée dans L'Oncle Silas qui est paru plus tard que ces romans et qui en est un prolongement.


La narratrice a 18 ans. Elle est orpheline de mère, vit avec son père dans un château. Il engage comme gouvernante Mme de la Rougierre, une Française louche et qui semble vouloir du mal à la jeune fille. A la mort de son père, elle est confiée à son vieil oncle Silas qu'elle n'a jamais vu et qui vit reclus depuis qu'on l'a accusé d'un meurtre.
On retrouve le même ton, moins plaintif cependant, que celui de l'héroïne de Radcliffe, mais il se passe moins de choses, l'ambiance n'est pas aussi sombre et les événements mystérieux moins nombreux.
Mr Ruthyn, le défunt, est swedenborgien. C'est un mouvement religieux qui développe l'idée que notre monde n'est que le reflet du monde réel qu'on ne voit qu'après sa mort. (...)
Lien : http://edencash.forumactif.o..
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« L'esprit est un organe différent le jour et la nuit. »

Avec malice, ce livre est toujours à la tangente entre humour et horreur, fantastique et réel trop indicible, amour et malheur, richesse et pauvreté, dignité et perversité, vie en société et isolement, intelligence et idioties, langage châtié et roturier, certitude et doute. Il mérite à coup sûr le détour si on est prêt à prendre du temps pour savourer sa galerie de personnages dont on sent intuitivement que, pour chacun, l'auteur s'est attaché à dépeindre les traits.
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Fantastique... tout simplement. Un chef d'oeuvre du genre. Je ne me suis pas ennuyée une seconde.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi est-il si difficile de résister à cette forme féminine de l'ambition qui se nomme curiosité ? Savoir est une puissance et la puissance quelle qu'elle soit est le but éternel des aspirations humaines. Quand il s'y joint l'intéret indéfinissable d'un roman et l'attrait du fruit défendu, le vertige devient complet.
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Voyez comment un enfant ensommeillé s’arrange pour repousser l’inévitable moment d’aller au lit. La petite créature a les yeux qui se ferment, il faut sans cesse la secouer pour l’empêcher de sombrer dans un sommeil qui lui tend les bras. Rester éveillé, pour le bambin, est une douleur. Il est mort de fatigue, il pleurniche, il fait le bête, et pourtant il implore un délai, ne veut pas aller se coucher, jure qu’il n’a pas sommeil, même au moment où la mère le prend dans ses bras pour l’emporter, déjà endormi, dans la chambre d’enfant. Il en va ainsi de nous, vieux enfants de la terre, du grand sommeil de la mort, et de la nature, notre tendre mère. On se sépare de la conscience avec la même mauvaise grâce, tant l’image est, jusqu’au dernier moment, intéressante, et l’oiseau que l’ont tient dans la main, même malade et perdant ses plumes, a plus de prix que tous les brillants habitants des buissons. On se met stupidement sur son séant, en bâillant et clignant des yeux, et la scène entière se brouille devant nous, tandis que les histoires et les mélodies se noient dans le bruit des vents et des eaux lointaines. Ce n’est pas encore l’heure. Nous ne sommes pas fatigués. Encore une heure, et, protestant ainsi contre le lit, nous fermons les yeux pour sombrer dans le sommeil sans rêves que la nature assigne à la fatigue et à la satiété. 
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Le soleil était très bas, à ce moment, et des ombres bleues s'allongeaient, rendues plus froides par le splendide contraste qu'elles formaient avec le ciel ensanglanté.
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Parfois, je me disais que son esprit était dérangé. Comment expliquer autrement ces effroyables jeux d'ombres et de lumière qui passaient sur son visage ? Je discernais, me semblait-il, de la honte, de la crainte même au-delà du chatoiement de son sourire forcé.
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Je sais que je ne puis trouver mes mots pour donner une idée de cette apparition, toute de noir et de blanc, semblait-il, vénérable, sans une goutte de sang sous la peau, le regard de feu, de puissance et une expression étonnante sur le visage - dérision ou angoisse, cruauté ou patience ?
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Video de Joseph Sheridan Le Fanu (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joseph Sheridan Le Fanu
BANDE ANNONCE - "Carmilla" - LE FANU & MAZZANTI .BANDE ANNONCE - "Carmilla" - LE FANU & MAZZANTI Collection Métamorphose - Éditions Soleil EN LIBRAIRIE LE 8 OCTOBRE 2014 © ÉDITIONS SOLEIL / MAZZANTI À l?occasion du 200e anniversaire de la naissance de le Fanu, Isabella Mazzanti illustre de façon sensible, sombre et romantique « Carmilla », une ?uvre majeure de la littérature vampirique du XIXe siècle, métaphore implacable de l?amour interdit. Bram Stoker reconnaîtra plus tard la dette qu?il a envers son compatriote lors de la parution, en 1897, de « Dracula », roman devenu culte.
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