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EAN : 9782072857904
336 pages
Gallimard (03/09/2020)
3.09/5   11 notes
Résumé :
Le Mur entre le Mexique et l'Amérique a été construit, mais le flot migratoire ne tarit pas pour autant et de nombreuses patrouilles armées surveillent la frontière. Bellacosa, courtier en machines-outils du côté américain, accompagne un soir le journaliste Paco Herbert dans un mystérieux banquet où l'on sert, moyennant des sommes folles, des espèces animales disparues, ressuscitées par un procédé appelé filtration. Paco entraine Bellacosa dans son enquête sur ce tr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour cette découverte !

Après 14 ans d'absence, la collection "La Noire" des éditions Gallimard a fait son retour en mars 2019. le collection a vu passer de très grands noms du roman noir pendant son existence et j'ai donc accueilli son retour avec joie. Pour information, Gallimard prévoit trois à cinq titres par an et on ne peut que s'en réjouir quand on connaît le niveau d'exigence et de qualité des romans publiés dans cette collection. Quelques uns sont donc déjà sortis depuis mars 2019 mais c'est bien avec ce roman de Fernando A. Flores que je renoue avec la collection.

Les retrouvailles sont plutôt réussies avec ce roman atypique qui mélange plusieurs genres. C'est un roman noir (évidemment) mais aussi un roman d'anticipation voir carrément de science-fiction. Ce mélange est dosé avec une belle subtilité et ça fonctionne très bien. Je suis un bon test puisque je ne lis pas beaucoup de science-fiction bien qu'il m'arrive quand même d'en ouvrir un de temps en temps (et d'aimer ça). le mélange fonctionne donc car aucun genre n'empiète trop sur l'autre, l'équilibre est quasi-parfait.

Après, il ne faut pas se le cacher, l'auteur part loin, trèèèèès loin même. C'est un peu perché, assez décalé mais c'est diablement efficace. Cela tient surtout à l'ambiance que l'auteur arrive à déployer grâce à sa très belle écriture (et bravo pour la traduction de qualité qui offre un excellent rendu).

Le rythme est assez lent, il y a bien quelques temps morts, l'auteur allait peut-être un poil trop loin pour moi surtout sur la fin du roman mais globalement j'ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui sort clairement des sentiers battus et qui devrait taper dans l'oeil des amateurs du genre cherchant un peu d'originalité.

Derrière le magique, le mystique même parfois, la science-fiction, le côté décalé, il y a aussi une vraie réflexion sur notre société d'aujourd'hui et son évolution. le sujet des crises migratoires est au centre du roman, tout comme celui des ressources de la planète et de l'alimentation. Ce livre est donc très loin d'être hors-sol et on sent derrière un réel engagement pour certaines causes ou du moins un recul sur notre manière de vivre actuellement et sur certaines valeurs.

Un roman qui fait un peu figure d'OLNI (objet littéraire non identifié) au sein de la collection "La Noire" de Gallimard. Mes retrouvailles avec cette collection sont réussies, bien que je ne m'attendais pas à un roman de ce type. Il n'empêche que c'est original, le mélange des genres fonctionnent à la perfection, l'écriture tout comme l'ambiance sont très soignées et les réflexions sur certains grands sujets d'actualité sont présentes en toile de fond. Ça ne plaira sûrement pas à tout le monde, tant c'est particulier, mais ça mérite clairement de tenter cette lecture, originalité garantie !
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J'ai reçu ce roman grâce à @MasseCritique, et aux @EditionsGallimard et là, vraiment c'est une Masse critique 100% coup de bol pour moi !

@Leslarmesducochontruffe de @FernandoAFlores est un petit bijou !


Je l'ai lu avec lenteur pour mieux en profiter.
Selon ma subjectivité il pourrait être aussi bien classé dans la littérature mexicaine en tant que roman, que dans la case polar où il se trouve actuellement.

J'ai adoré ce roman. le personnage principal, Bellacosa, au fur et à mesure de la lecture devient de plus en plus complexe et intéressant autant qu'attachant. Autour de lui, une pléiade de personnages forts, qui nous font découvrir à la fois la réalité des mexicaines et mexicains du sud et ceux arrivés au Texas, et celle de la frontière entre les deux.

Mais mieux... Au delà de la réalité, Fernando À Flores mêle avec maestria, des inventions relevant effectivement du réalisme magique avec ce qu'il a à dire de ces réalités, et c'est un bonheur pour une amoureuse comme moi de Gabo @GabrielGabrielMarquez et les autres, de retrouver sous la plume d'un auteur actuel cette vision artistique littéraire, et cette façon d'être au monde qu'est le réalisme magique.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture aussi, parce que, contrairement à ce que la 4ème de couverture peut laisser entendre, on n'est pas dans un roman empli de violence et de descriptions glauques.

Même si l'auteur n'évite pas certaines situations, il a une certaine élégance, et rien ne m'a été trop difficile à lire.
Le récit mêle avec maestria la réalité societale et politique de cette zone frontière et l'anticipation, c'est très réussi.

J'ai aimé aussi le côté très documenté mais pas étalé de ce roman.
Et j'ai beaucoup aimé les personnages ce qui n'est pas rien lorsqu'on lit un roman !

Bellacosa rencontre un journaliste du côté des juste, Paco Herbert, ils vont se rapprocher de plus en plus au cours de l'intrigue, et croiser des personages hauts en couleurs, tels Colleen Rae serveuse et chanteuse, Rosita del Escalon vieille indienne chamane aranana, son frère oswaldo à qui il arrive une sorte de châtiment incroyable, que Rosita del Escalon délivrera, les fantastiques '' recrues fantômes '' groupe armé luttant contre les cartels, puisque les cartels existent et sont encore tout puissants.

Au milieu de tout ces puissants cartels, des mexicains essaient de vivre, travailler, cultiver la terre, ce qui est devenu tellement compliqué. Et dans l'histoire de ce roman, des laboratoires fous financés par les cartels créent des créatures de toutes pièces sans aucune éthique pour des riches désoeuvrés.

Et ça traverse toute cette histoire.

On apprendra que le cochon-reptile (ou cochon truffe) était, mais tout reste à vérifier, un animal chimérique des indiens arananas, qu'il est essentiel au récit de ce roman, et que ce roman incroyable et très réussi est empli d'imaginaire, de cuisine mexicaine, de lieux, de symbolique et est à mon goût, une réussite totale.

Bonne lecture !
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Mais que j'aime cette collection La Noire de Gallimard, belle, exigeante, profonde et surprenante !

Autant de qualificatifs qui s'appliquent à l'extraordinaire "Les larmes du cochontruffe" de Fernando A. Flores. Il y a dans ce récit beaucoup de mystère, d'étrange, de magie, mais aussi et surtout l'expression de sentiments d'une profond humanité. Difficile de décrire la fascination ressentie à la lecture de ce roman. C'est comme une chanson douce et nostalgique qui tourne en boucle et entête.

À découvrir.

#LesLarmesDuCochontruffe #FernandoAFlores #LaNoire #Gallimard #lecture #livres #chroniques

Le quatrième de couverture :

Ce n'est pas un mur, mais deux qui séparent le Texas du Sud du Mexique sous le regard perçant des Protecteurs de la frontière.
Les cartels alternent exécutions sommaires, intimidations et représailles avec la même violence que les narcotrafiquants d'aujourd'hui. À cette différence près que leur fructueux trafic porte désormais sur les têtes réduites d'indigènes et les objets d'art amérindiens.
Dans ce monde de demain dominé par la corruption, la cupidité, le racisme et les inégalités, Bellacosa, veuf désabusé, recherche son frère, probablement victime d'un enlèvement. En compagnie du journaliste Paco Herbert, qui enquête sur un autre marché scandaleux, il assiste à un banquet clandestin et hors de prix où l'on sert des espèces animales disparues, reproduites selon un procédé appelé la Méthode. Ils y rencontrent le cochontruffe, inoubliable créature, mythique et hautement symbolique.

C'est ici que le réalisme magique rejoint le roman noir.
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Je n'ai pas du tout accroché, globalement, à ce livre; c'est peut-être de la science-fiction, ou plutôt du n'importe quoi...
Quelques passages, comme la mort du frère, m'ont interpelé, mais dans l'ensemble... bof ! Un indice indique d'ailleurs l'intérêt que le livre a soulevé: le nombre de citations...

Je ne recommanderais pas la lecture de ce livre, car je n'en vois pas l'intérêt; trop de thèmes abordés, et aucun véritablement traité.
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Voilà bien une histoire aussi surprenante que le cochontruffe croisé entre ces pages. On est en droit de se demander si l'auteur était sous l'emprise d'une substance hautement hallucinogène pendant son processus d'écriture, car cette histoire est plutôt barrée.

Dans cet univers décalé il nous emmène dans le futur, à travers une double enquête qui nous conduira vers un banquet privé très bizarre où le gratin s'adonne à divers pratiques on ne peut plus étranges. Peut-être souhaitait-il dénoncer le danger qui nous guette face aux clonages d'espèces disparues, un genre de mise en garde sur les dérives de certaines pratiques pour assouvir les lubies des riches,.

J'ai peut-être bien raté quelque chose en chemin ?

Hélas les les larmes du cochontruffe n'ont pas réussi à m'attendrir, et c'est plutôt un peu perdue que j'ai terminé cette lecture. Il est clair que je ne m'attendais pas à trouver ce genre d'histoire dans cette collection.

Surprise je l'ai été mais pas du côté escompté. Je n'irai pas jusqu'à verser une petite larme de regret mais presque.

Un rendez-vous manqué avec la noire c'est plutôt rare, mais voilà c'est fait…

Chronique complète sur mon blog Dealerdeligne sur WordPress via le lien ci-dessous
Lien : https://dealerdeligne.wordpr..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Une fumée verte répandit dans la pièce un parfum d'infini qui donnait à penser que le bâtonnet avait été taillé dans l'arbre de vie de la Création. Il le plaça sur le bloc d'onyx, puis rassembla dans ses mains la rosette d'agave bleu, le quartz du Bengale, la dent du coyote des plaines et le quartz rose. Il mit les morceaux de roche dans une coupe contenant du sel rose de l'Himalaya, afin de purifier leur énergie. La dent, elle, fut déposée sur le rebord de la fenêtre pour absorber la lumière froide du soleil. Il entreprit ensuite d'astiquer au moyen d'un chiffon imbibé d'huile d'amandes douces une vieille pièce d'argent mexicaine à l'effigie du prêtre Miguel Hidalgo. Il nettoya également les lunettes de soleil de sa femme, les figurines de lion et de singe en marbre, puis fit tinter l'une des clochettes grises que Lupita avait distribuées aux gens, une semaine après la mort de leur enfant.

Lorsque l'émotion menaça de le submerger, il se rendit à la salle de bains pour prendre une longue douche chaude.
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Bellacosa appréciait ce long-métrage. C'était la deuxième fois qu'il tombait dessus à l'antenne, mais il avait toujours raté le début. La peinture de la misère dans les vieux films lui rappelait sa propre enfance à Reinahermosa. Peu importait qu'il s'agisse d'une oeuvre italienne, allemande, sué doise ou japonaise. La pauvreté, spécialement dans les films des deux décennies précédant et suivant la Seconde Guerre mondiale, avait quelque chose de viscéral et d'universel. Un jour, il en avait vu un qui se déroulait dans un quartier misérable de Tokyo, une histoire de meurtre. Il avait eu l'impression de connaître l'odeur de ces décors dévastés, ces bas-fonds, ces immeubles en ruine, ces enfants qui cherchaient des bagues précieuses dans les tas d'ordures. Si les acteurs avaient été mexicains, il aurait juré que c'était un film qui décrivait sa propre jeunesse.
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Peu à peu, sa fille et sa femme disparues s’immiscèrent dans ses pensées. Il se rappela ce qu’un vieil ami lui avait dit à propos du deuil, quand ils avaient enterré Yadira : les défunts continuaient de suivre les vivants jusqu’à la fin de leurs jours, trouvaient le moyen de se signaler, de leur tendre la main.
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