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Toni Cecchinato (Traducteur)Nicole Colchat (Traducteur)
EAN : 9782381980393
110 pages
L'Arche Editions (06/05/2022)
4.25/5   6 notes
Résumé :
Dans le commissariat central de Milan, un « Fou » donne du fil à retordre à un agent de Police et au Commissaire Bertozzo : ils se livrent à un interrogatoire que le « Fou » démonte peu à peu, les déstabilisant et dévoilant peu à peu toutes les facettes de sa personnalité et de ses déguisements (juge à la Cour de cassation, capitaine de police puis évêque) pour faire éclater la vérité au grand jour. « Voyez mon dossier médical ; j’ai déjà été interné seize fois… et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Cette pièce, inspiré d'une affaire bien réelle, a été écrite en un temps record (à peine un mois), quasiment sur le vif, suite à la mort suspecte d'un cheminot anarchiste dans un commissariat. Au cours de son interrogatoire le 15 décembre, Giuseppe Pinelli, soupçonné d'avoir participé à l'attentat à la bombe de la Piazza Fontana le 12 décembre 1969, meurt d'une chute du quatrième étage d'un commissariat de Milan. L'enquête conclut au suicide de Pinelli. Dario Fo mélange cette histoire avec celle d'un émigré italien anarchiste, Salsedo, qui, en 1921, tomba par la fenêtre du commissariat central du New York. La police déclara qu'il s'agissait d'un suicide mais l'enquête permit de découvrir que les policiers avaient jeté Salsedo par le fenêtre.
L'actualité italienne de l'époque était tendue, c'était le tout début des «années de plomb». Dario Fo n'a pas eu besoin de faire beaucoup d'effort pour rendre comique et absurde les arguments de la police pour se disculper car les dépositions des policiers étaient proprement ahurissantes et invraisemblables.
Un fou, déjà arrêté de multiples fois, toujours pour histriomanie (maintenant on dirait que c'est un caméléon) se retrouve au commissariat et se fait passer pour un juge auprès du préfet et du commissaire. Ensuite, avec leur complicité, il se fait passer pour un expert du laboratoire de la police et même pour un évêque.
Le fou, sorte de Revizor, devient le génial révélateur des explications emberlificotées de la police, il met à nu et tourne en dérision leurs arguments. Il joue le rôle d'un bouffon, révélateur des petits arrangements des uns et des autres, des interactions sociales, des faux-semblants, y compris quand il interpelle les spectateurs.
C'est jubilatoire, en particulier la scène où le fou félicite l'agent qui affirme avoir attrapé l'anarchiste par un pied pour l'empêcher de tomber, preuve à l'appui, puisqu'une chaussure lui est restée dans la main. Peu importe que l'anarchiste ait ses deux chaussures aux pieds en touchant le sol ! Peut-être avait-il trois jambes et portait-il trois chaussures (« de la part d'un anarchiste, on peut s'attendre à tout ») ? A moins que l'agent, très rapide, n'ait dévalé l'escalier pour enfiler au vol la chaussure du suicidaire au passage du troisième ou du deuxième étage ? Ou alors l'anarchiste avait deux chaussures au même pied, l'une étant une sorte de galoche, de couvre-chaussure à l'ancienne (« les anarchistes sont en effet beaucoup plus conservateurs qu'on le pense ») ?
Cette lecture m'a donné envie de me replonger dans le reste du théâtre de Dario Fo. C'est subversif et militant, les notes qui accompagnent le texte sont bien utiles, mais le texte peut tout à fait se lire sans avoir tous les détails du contexte, c'est burlesque, digne à la fois d'Ubu et de Guignol et l'écriture est légère. Si ce n'était écrit on pourrait croire que le fou improvise !
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Voici un livre que j'ai pris par hasard, en préparant notre voyage en Italie, parce qu'il parlait de ce que certains nomment encore "bavure policière", ici dans un contexte de revendication sociale.
Allons droit au but, comme l'OM : cette pièce est un régal d'humour absurde et cynique. J'ai adoré le propos, qui prend sa source dans un événement réel : un anarchiste, suite à une GAV, decide de se suicider en sautant du 4eme étage du commissariat. Quelle tragédie, chante le corps répressif ! Quel curieux timing, grincent les camarades.

A travers ce bout d'histoire, si tristement banal selon l'époque, Dario Fo aborde en vrac les luttes sociales, la justice, les violences policières, la corruption, le pouvoir de l'argent, la démocratie... Passer par le théâtre est je trouve un excellent choix. Point de description, ici le coeur du propos est le dialogue, ciselé, et la tourmente des personnages placés devant leurs contradictions.
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A travers le personnage du "Fou", la satire du prix Nobel de littérature, écrite en 1970, est percutante et semble malheureusement avoir été écrite hier.
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Piece de theatre.
Un fou diplômé :17 interpellations pour fausses identités, et aucune condamnation reconstitue, en trompant un commissaire et un juge, la mort accidentelle d'un prévenu anarchiste lors d'un interrogatoire.
Pièce militante, la lecture est aisée, plaisante un comique theatral s'en dégage .
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Eh bien, non. Il fallait foutre la pagaille, par tous les moyens : pour que les gens oublieux, qui lisent peu et mal- et uniquement les salades qu'on veut bien leur servir- en viennent à savoir comment l'Etat peut organiser un massacre et puis gérer les lamentations et l'indignation, remettre des médailles aux veuves et aux orphelins et organiser des funérailles avec des carabiniers au garde-à-vous.
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Le scandale est le terreau de la social-démocratie. J'irai même plus loin : le scandale est le meilleur antidote au pire des poisons, qui est la prise de conscience du peuple. Si le peuple prend conscience, nous sommes foutus !
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