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Franca Rame (Collaborateur)Valeria Tasca (Adaptateur)
EAN : 9782851812612
317 pages
L'Arche (13/06/1997)
3.5/5   6 notes
Résumé :

Dans le théâtre sérieux, n'allez pas croire que la réaction du public ne soit pas perceptible. D'abord il y a le silence, et le moindre murmure ou frisson fait comprendre si on est ou non dans le droit chemin. Les sièges qui grincent ou les pas de ceux qui s'en vont sont un signal infaillible. De mauvais esprits prétendent qu'on a introduit moquette et velours pour éviter aux acteurs la honte de s'apercevoir que le publi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je l'accorde, ce n'est pas de la "grande" littérature, bien qu'il ait pourtant obtenu le prix Nobel en 1998. Mais qu'est-ce que la "grande" littérature? Une prose gracieuse et fuyante? des histoires sentimentales dignes d'intérêts: la passion amoureuse, la haine, le remords? Je crois bien que tout n'est que subjectivité. Oui, Dario Fo est un bouffon, un clown, un saltimbanque, un guignol, un baratineur de première, il n'est peut-être pas digne des hautes sphères de nos académies, trop éloigné de leurs préoccupations, il nous écrit comme il nous parle, il est avant tout un homme de scène et cela fait un bien fou. Car son style oral si proche de notre langue quotidienne est en adéquation avec les thèmes abordés: le théâtre, l'acteur, la politique, la lutte des classes. Dario Fo s'adresse à tout le monde, pas seulement à la catégorie des lettrés, qui n'est probablement pas la plus à plaindre. Il joue pour les bannis, les mauvais, les torchons, les gouailleurs, les emmerdeurs, les classes moyennes proches de la relégation qui supportent les injustices quotidiennes infligées par les nantis grâce à un sens aigu de la satire, de la dérision et de la provocation.
Le gai savoir de l'acteur est un livre à part, puisqu'il s'agit d'une conférence-spectacle retranscrite. Dario Fo et Franca Rame, sa femme, nous y exposent leurs visions du théâtre et du jeu d'acteur. Un livre de chevet pour les apprentis comédiens, mais aussi un vrai plaisir de lecture pour ceux qui on envie de se questionner et se libérer par le rire.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ne voilà-t-il pas qu'un chroniqueur écervelé s'est permis de parler du sphincter du pape? Bon Dieu! Peut-on dire que le pape a un sphincter? Le pontife a un orifice sacré! et le même imbécile se met à discourir de greffes avec sphincter de plastique ou prélevé sur des animaux, des sphincters de chèvre ou de babouin, peut-être. Un autre chroniqueur intervient pour dire qu'on opérerait le pape pour percer une sortie à la hauteur du nombril, avec anus provisoire. Pour augmenter le suspens, un troisième chroniqueur nous gratifiait d'un détail intéressant: "Le projectile qui avait atteint le pape était sorti par le nombril. D'où pouvait-on avoir tiré? A quelle hauteur la balle était-elle entrée? - Par les fesses? - Non. - Quoi! entre les fesses?" Et le régisseur, au studio, mugissait: "Assez! Ca suffit comme ça! Laisse tomber le sphincter. Le pape n'a pas de fesses, animal!"
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Les Rame et le métier d’improvisateur

Franca, qui est une enfant de la balle, a eu la chance extraordinaire de grandir dans le climat de la comédie à l’italienne. Ils étaient tous acteurs, dans sa famille, et se produisaient dans le nord de la Lombardie (Les Rame existent depuis au moins trois siècles). Leur répertoire était si riche en comédies, drames et farces que la compagnie pouvait jouer des mois entiers au même endroit, en changeant de programme tous les soirs. Franca raconte qu’on n’avait même pas pas à réviser sa partie. Le poète de la troupe, l’oncle Tommaso, réunissait les acteurs et distribuait les rôles. Il rappelait la trame en la racontant par actes et tableaux, puis il épinglait en coulisse une sorte de « calendrier » où étaient inscrits le sujet de chaque scène et les entrées successives.
Parfois, on montait une pièce entièrement nouvelle, tirée d’un fait divers ou d’un roman. L’oncle Tommaso, le poète, lisait aux acteurs le canevas qu’il avait préparé, en l’ornant des détails les plus vivants possibles. On ne répétait jamais, on montait sur les planches et, après un coup d’œil au « calendrier » des séquences et des entrées, on improvisait tout. Chacun savait une infinité de dialogues appropriés, qu’il variait pour l’occasion. On connaissait surtout sur le bout des doigts les clausules d’ouverture et de clôture, c’est-à-dire les répliques et les gestes conventionnels qui avertissaient les partenaires des variantes, des changements de situation ou de la proximité d’une fin de tableau, d’acte ou de spectacle.
Mais à quoi bon tous ces expédients, si l’acteur manquait d’imagination, s’il n’avait pas le fameux don de l’improvisation, c’est-à-dire la capacité de faire croire, à chaque fois qu’il disait une réplique, qu’il venait de l’inventer ?
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Vidéo de Dario Fo
extrait de "Klaxon, trompettes... et petarades" de Dario Fo
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