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EAN : 9782070322442
224 pages
Gallimard (15/09/2003)
4/5   19 notes
Résumé :
Jean Follain occupe une place, dans la poésie, mobile comme l’est une source à flanc de coteau, car celle-ci hante toute chose, d’abord par son nom même et la vitesse où on la cherche, où ce sera une grâce de la trouver, ensuite parce que devenue cours d’eau elle irrigue alors une géographie composée à l’extrême, civilisée par les ouvrages et les coutumes de ses habitants, eux toujours en mesure d’étirer, d’écarteler leur civilisation nerveuse… Noble plume de Jean F... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Jean Follain nous propose, en guise de poèmes de courts instantanés, des paysages, toujours habités, car ce sont bien les humains qui sont poétiques, simplement dans leur manière d'habiter le monde, vus ainsi de l'extérieur. Ni romantisme, ni passion, aucun sentiment, aucune complaisance : le bonheur, le drame, c'est au lecteur de les imaginer au demeurant.
Les poèmes sont des scènes figées, à tout jamais hors du temps, ce temps dont on use (selon le titre du recueil) à être là, hors de tout jugement, de toute signification quand passent les mots du poète, le regard du lecteur. À lui seul d'assumer son interprétation, de colorer le tableau.
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J'ai trouvé ce recueil dans une boîte à livres. Je ne connaissais pas l'auteur, contemporain à la renommée pourtant importante m'a dit le net.
Les sujets sont récurrents, femmes évanescentes et mal traitées souvent couturières ,petites employees,soldats,hommages aux métiers manuels et aux travailleurs de la terre,les titres sont souvent originaux ( le maître et les scouts -l'orage au musée -valets d'emprunt - l'avant conception,etc...) révélant une perception originale de la société, fragmentée,assez peu analytique, comme une succession de flashs.
Quelques poèmes m'ont plu et ici ou là quelques fragments mais globalement j'ai parfois eu l'impression d'un coq à l'âne difficile à suivre,pour moi s'entend . Il est clair que,d'une part je n'ai pas la même vision de ce qui m'entoure et que d'autre part je ne suis pas poète,lui si.
Il me paraît difficile de dire si j'aime ou non ,le fait est que je n'en suis en tout cas pas bouleversée,et donc je ne saurais " noter" .
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
FIGURES DES CAMPAGNES


Les gants blancs du berger
Pour son jour de mariage,
Cette femme silencieuse dans la paix des étains
Qu'elle fait reluire dans les ombres mouvantes
Et l'enfant près des forges
Qui regarde inlassable
Étaient choses et gens au milieu de la plaine
Et parfois aussi le plus beau cri d'amour
Dans l'été d'or montait
Des greffes poussiéreux
Et l'encre renversée sur le papier rayé
Et sur quoi voguaient les pétales d'une fleur
Flétrie par le soleil amer
S'étalait en vains rameaux noirs.
Ah!cette fille au corps de statue
Dont la jupe indigo balayait les planchers
Grinçants et secs dont les grises rainures
Cachaient des grains de blé
Tombés de sacs tranportés à l'aurore,
Le soir venu,c'était le bruit des clefs
Sous une étoile encore unique au ciel.
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QUINCAILLERIE

Dans une quincaillerie de détail en province
des hommes vont choisir
des vis et des écrous
et leurs cheveux sont gris et leurs cheveux sont roux
ou roidis ou rebelles.
La large boutique s'emplit d'un air bleuté,
dans son odeur de fer
de jeunes femmes laissent fuir
leur parfum corporel.
Il suffit de toucher verrous et croix de grilles
qu'on vend là virginales
pour sentir le poids du monde inéluctable.

Ainsi la quincaillerie vogue vers l'éternel
et vend à satiété
les grands clous qui fulgurent.
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LA CHUTE DES CORPS

Étonnement de l'enfance, ô chute des corps,
l'étoile du théâre chante
une perle de son cou se détache et roule
sur les planches.
L'on voit aussi tomber les dictionnaires grecs
un soir avec fracas
dans l'étude angoissée.
Le haut vent fait choir les nids
et parfois dans le pauvre village
un pan de mur s'écroule
sur la femme qui songe.
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PAYSAGE DES SENTIERS
DE LISIÈRE

Il arrive que l'on entende
Figé sur place dans le sentier aux violettes,
Le heurt du soulier d'une femme
Contre l'écuelle de bois d'un chien
Par un très fin crépuscule,
Alors le silence prend une ampleur d'orgues.
Ainsi lorsque l'adolescent,
Venu des collèges crasseux,
Perçoit sous les peupliers froids
La promeneuse au frémissement de sa narine
Émue par le parfum des menthes.
Toutes les lueurs des villages
Se retrouvent dans le diamant des villes.
Dans un univers mystérieux
Ayant laissé sur ses genoux
L'étoffe où s'attachaient ses yeux,
Une fille en proie aux rages amoureuses
Pique de son aiguille le bout de ses doigts frêles
Près d'un bouquet qui s'évapore.
Par le coeur brûlant des payses,
Peupliers balancez vos cîmes encore
Le long du ruisseau clair
Qui reflète leurs bras laiteux.
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CARNAVAL

Dans un bal du quartier latin
Cette fille poitrinaire et nue
Pour faire l'esclave royale
Dans le char de Sardanapale
Figuré par un grand interne,
De poudre d'or s'était couverte.
Elle dont les tremblants cheveux
Avaient blondi au vieux faubourg
Plein de fêtes et de funérailles
Souriait de ce vulgaire bonheur
Mais quand vint la grande aube urbaine
Son corps ploya
Ses dents claquèrent
Au son des clairons et tambours
Et ses frêles poumons sifflèrent
Et son âme s'écartela
Tandis qu'au maison du faubourg
Près des caisses de géraniums
Chacun déjeunait d'un lait pâle.
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Video de Jean Follain (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Follain
À l'occasion des 40 ans des éditions Phébus en 2016, trois auteurs de la rentrée littéraire lisent des extraits des livres qui les ont marqués au sein de la maison :
- Gil Jouanard auteur du roman "Les Roses blanches" lit des extraits de "Paris" de Jean Follain (Phébus, 1978, Libretto, 2006), - David Boratav auteur du roman "Portrait du fugitif" lit des extraits de "Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja" (Phébus 1990, Libretto, 2002), - le slovène Drago Jan?ar auteur du roman "Six mois dans la vie de Ciril" parle de son compatriote et ami Boris Pahor auteur de "L?Appel du navire" (Phébus, 2008), "Jours obscurs" (Phébus, 2001) et "Printemps difficile" (Phébus, 1995, Libretto, 2013).
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