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EAN : 9782714403636
Belfond (04/01/2024)
4.32/5   17 notes
Résumé :
" J'ai quarante ans. J'ai voyagé. Mais chaque fois que je pars, c'est le même cinéma. Je finis à genoux dans la chambre de ma mère. "


Il reste à Florian tant de choses à faire : trouver la paix et l'âme sœur, apprendre à vivre, et surtout gravir le Cervin, ce paysage qui a tout secoué chez lui. Il est entraîné, sportif, maladroit, anxieux. Raffaele, son guide, est convaincu qu'un bon guide doit être plus terrifiant que tous les dangers de la m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Dès les premières pages d'Un si beau bleu, Florian Forestier attire avec ses mots si personnels, mélange de dérision et d'humour froid, d'émotions profondes et de connaissances infinies !

À quarante ans, l'homme, qui n'est quelquefois que peurs, a décidé de faire le Cervin par la face italienne. Ne souhaitant pas en parler ouvertement à son entourage, il se prépare physiquement, matériellement et décide de s'entourer, lui, le solitaire, de gens compétents.

Tout d'abord, il y a son psychiatre qui lui conseille Raffaele, un guide très expérimenté. Et chez lui, il rencontre Morgane, aspirante guide, qui veut elle aussi se prouver qu'elle peut, alors qu'elle a déjà tant raté. En plus, il y a Lise qui vit au camping et grimpe aussi.

Le narrateur joue sa vie en se mesurant au réel de l'escalade. En fait, c'est le bleu intense, celui qu'on rencontre en haut, après être allé au-delà de soi-même qu'il veut vivre. Ce bleu immense comme celui de la mer ou d'une crevasse, il en rêve, même si c'est dangereux, même si au cours de sa course, la mort peut être proche.

Apprivoiser ses peurs ou ne rester qu'à rêver, le narrateur choisit la première option. le courage de celui qui se dépasse est décrit dans toute sa réalité. Car, de l'envie à la réalisation, il y a des embûches, des doutes, de la souffrance, des renoncements, pour qu'enfin, le rêve puisse avoir des chances de se réaliser.
Poésie, humour et émotions :
Tout ceci, Florian Foretier le raconte sans complaisance, sans fausse pudeur, sans suffisance. Au contraire, avec simplicité et réalisme, le narrateur confie ses émotions, ses freins et ceux de son entourage. C'est ce qui fait la particularité du style de cet écrivain : un étrange mélange d'introspection, de dérision et de savantes descriptions des phénomènes vécus.

Originaire de Suisse, Florian Forestier connaît le Cervin depuis son enfance. Alors, ses connaissances sur ceux qui l'ont dompté, il les partage au fil des pages, dans des encarts particuliers. Son narrateur, bien entraîné, garde, toutefois, des difficultés à enfiler ses crampons !

Basculer, son premier roman, racontait, du fond d'une crevasse dans le Parc des Ecrins, l'introspection d'un haut fonctionnaire sur la société actuelle. Pour son second, Forian Forestier assume de raconter avec le Je. Son intrigue est parfaitement construite car il faudra attendre la fin du roman pour savoir si son narrateur aura été au bout de son rêve.

Un si beau bleu est un roman atypique, à moitié autobiographique à moitié fictionnel, car on ne sait jamais où se trouve le réel. Et, grâce à ses connaissances, le récit est aussi un essai sur l'histoire et la géographie du lieu. La structure romanesque est parfaitement maîtrisée. Mais, ce qui capte, ce sont les poignantes confidences d'un homme, peut-être au milieu de sa vie, qui choisit de se mettre en danger pour vivre son rêve.

Le récit de Florian Forestier, courageux, poétique et émouvant, apporte un parfum d'espace où l'horizon est porteur de cette étrange sensation de vie révélant notre singulière humanité ! Un beau moment de lecture.
À recommander !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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« Ainsi, des rêves, naissent les grandes joies de notre vie.
Mais des rêves, il en faut toujours.
Je les préfère aux souvenirs. »
Gaston Rébuffat
[Étoiles et tempêtes]

Eh oui, les rêves sont les moteurs de nos vies. Ils nous donnent de l'énergie et nous font avancer.
Sans rêves, l'homme n'a pas de but, plus de motivation. Il est en panne.
Des rêves, Florian en a plusieurs. Mais l'un compte plus que tout : gravir le Cervin.
Ce sommet mythique le fascine, l'hypnotise et l'obsède.
Y parviendra-t-il ?
Et en compagnie de qui ? Parce que Florian est entouré de personnages attachants dans ce roman bien écrit qui se lit avec plaisir.

♬ J'irai au bout de mes rêves
Tout au bout de mes rêves... ♬ : voilà un beau programme que Florian met en oeuvre en embarquant le lecteur avec lui dans la quête de ce "si beau bleu" qu'on ne trouve qu'en haute altitude.
Si l'aventure vous tente, venez le suivre à votre tour !

Merci beaucoup à Babelio pour l'organisation de l'opération Masse critique et aux éditions Belfond pour l'envoi de ce livre.
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Après des années d'angoisses terrifiantes, Florian, 40 ans, le temps d'un été, quitte Paris, où il travaille, rejoint sa mère en Suisse pour un nouveau départ, une promesse faite à lui même. Retrouvant une belle énergie, lui vient l'idée folle de grimper et d'écrire ! Ainsi il va faire la connaissance de guides avec qui il va vivre des aventures auprès de celui qu'il convoite tant : le Cervin.
Parviendra-t-il a trouver une certaine quiétude intérieure, une confiance ?
L'auteur nous embarque sur les hauteurs des cimes, où, normalement, personne ne peut empoisonner l'atmosphère ! Mais cet univers réserve toujours des surprises !
Une plume que j'ai donc découvert avec ce roman, mais mes difficultés ont été grandes quant à rentrer dans l'histoire, de part la structure d'écriture..C'est dans la deuxième partie, lorsque l'ascension commence que mon esprit s'est accroché aux cordes !
#Unsibeaubleu #NetGalleyFrance
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Je termine la lecture de mon deuxième livre de Florian Forestier et je dois dire que je ne m'attendais pas à ça, cependant, je suis agréablement surprise, et si j'ai du mal à définir ce que je ressens, j'aurais envie de dire « féminin »…

Dans ce livre, je m'attendais à des descriptions de bleu lors de ses périples en montagne, un peu à la manière de Mélissa Da Costa dans « tout le bleu du ciel » et il n'y en a pas réellement. Mais je ne m'attendais pas à une version masculine de « Kilomètre zéro » en beaucoup plus réaliste évidemment.

Au final, je retrouve beaucoup de ma critique de son premier livre, tout se confirme :
« Je découvre une plume sensible, mais aussi un écrivain qui sait trouver les mots justes pour parler de lui et du monde qui nous entoure ».
« C'est très enrichissant et c'est pourquoi je recommande chaudement le livre ».
« J'ai souligné de très nombreuses phrases, mis plein de petits coeurs sur des paragraphes et fait plusieurs notes : des questions, des parallèles, des remarques, des noms de proches aussi ». « Certaines phrases méritent vraiment de devenir des mantras. La rédaction est excellente et je n'ai relevé aucune faute d'orthographe ».

Alors, je vais le dire franchement : ce livre est pour les sportifs ! Clairement ! Je ne m'y connais pas suffisamment en livres autour de la montagne, la grimpe, l'escalade ou la nature, mais celui-ci en fait partie. Si vous aimez les sports extrêmes cités ci-dessus, je vous recommande chaudement le livre. Il est très clair que celui-ci n'a pas été écrit du fond du canapé (je sais que c'est souvent la critique des livres écrit sur ces sujets). Vous y trouverez des nombreuses références sur les livres importants sur ces sujets (et pour moi, c'est vraiment un détail hyper important qui fait la différence avec des livres « légers »), des conseils pratiques, et un récit témoignage. Pour moi, cela prévient tout alpiniste de ce à quoi il peut s'attendre. Cela n'empêche pas la préparation physique évidement (et à ce sujet Florian Forestier m'a l'air d'être hyper hyper musclé… C'est vrai que j'ai eu envie de partir en week end avec lui, mais ne nous égarons pas !) !

Quand je dis que j'ai trouvé le livre « féminin », c'est à double niveau :
- Tout d'abord parce que sur le fond, il vient casser les codes classiques de la littérature et c'est surprenant mais agréable : nous avons affaire à un avant gardiste qui connaît suffisamment les codes pour les casser, les dépasser et les réinventer et c'est très appréciable, c'est fait intelligemment (on est bluffé jusqu'au denier chapitre)
- Et sur la forme : on est entre le récit initiatique, le témoignage de terrain, et le cheminement thérapeutique. Entre philosophie, psychologie et spéléologie. A chaque fois au sens physique comme figuré. Et je trouve que c'est doux, c'est bien amené, c'est beau, et c'est pour ça que je dirais presque « féminin ». de nouveau, de très très nombreuses phrases ont été surlignées et sont juste superbes ❤

Pendant la lecture du livre, j'ai aussi beaucoup pensé à Nadir Dendoune et à son livre « un tocard sur le toit du monde » qui a inspiré le film « l'ascension » , à Lou Sarabadzic pour sur livre sur Montaigne et beaucoup beaucoup au film « Interdit aux chiens et aux Italiens » et c'est à ce titre que le livre m'a beaucoup touchée. A l'histoire de ses transfrontaliers, de ses guides, auxquels on ne pense quasi jamais … alors m'est revenu en tête nos vacances d'il y a quelques années en Italie, alors que nous nous étions arrêté au Mont Blanc et dont nous avions fait l'ascension en SkyWay (on ne se moque pas, j'ai accouché trois fois ! ) : cette nuit au Refuge, le repas servi, les discussions des gens aux tables à côté de nous, l'impossibilité de prendre une douche parce qu'il n'y avait pas d'eau - et j'en ai pas dormi de la nuit - voir les guides et leurs clients discuter sur la terrasse, aller sur la terrasse une seconde et demi et être cristallisée sur place - je suis plutôt mer - prendre les plus belles photos du monde, faire attention aux enfants qui s'éclatent sur les escaliers et rambardes de sécurité, noter mentalement qu'il faudra voir un médecin demain parce que ma fille aura une otite, deviner Courmayeur « en bas » et savoir qu'il y fait 35 degrés alors qu'ici il gèle, regarder l'immensité autour de soi et se dire que nous ne sommes vraiment rien, discuter avec le reste de sa famille et être étonnée qu'il ne voit pas du tout la même chose que moi et entendre le lendemain à la radio qu'un guide et son client ont trouvé la mort cette nuit dans le Mont Blanc, avoir le sang glacé sur place et remercier la vie d'être toujours en vie, prendre conscience encore plus de la fragilité des choses, de la montagne, de la fonte des neiges, de la pénurie en eau, et de nos vies.

Bref, ce livre c'est une aventure, mais c'est aussi la vraie vie qui y est décrite, c'est touchant et ça fait voyager, et je retiens évidemment cette phrase : l'Italie est le plus beau pays du monde ❤❤❤

(Avant de commencer la lecture du livre, je vous recommande chaudement d'admirer toutes les photos d'un superbe bleu qu'il poste sur sa page Facebook Florian Forestier)

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Un grand merci aux éditions Belfond et à Babélio pour l'envoi de ce livre lors du masse critique "littérature" de janvier 2024.
L'édition de "masse critique" permet toujours de faire de belles découvertes, et c'est le cas ici pour moi avec Florian Forestier. Même si le livre est classé comme roman, j'ai eu souvent l'impression que les descriptions et passages du livre font partie du « vécu » de l'auteur.

Les premières pages sont presque un slam, un cri du coeur désordonné. C'est un début très saccadé, comme si le narrateur avait du mal à respirer, ou qu'il avait besoin d'exprimer la vitesse de ses pensées et de ses gestes. Au fil du récit, cette ardeur s'estompe pour reprendre un rythme plus fluide, et plus doux, un peu comme s'il était le reflet du voyage du narrateur.

Mais c'est quoi l'histoire au juste ? Et bien, c'est celle de Florian, un quarantenaire anxieux qui consulte un psy au doux nom de Nuaje (j'adore!). Ce début, c'est presque comme si Florian retrouvait une emprise dont il n'arrive pas à se libérer : celle de sa mère, trop protectrice… L'appel de la montagne est plus fort. C'est cet été que Florian a décidé de gravir le Cervin… et il part en train.
Ce périple à la montagne sera l'occasion de diverses rencontres, randonnées, partages avec Raffaele, Morgane, Lise, Aurélien de l'Abîme, Ambroise, Judith…
La plume de Florian parvient à exprimer toute l'intensité du caractère de chaque personnage. J'ai notamment aimé les trois personnages du début du périple : le guide Raffaele, l'apprentie guide Morgane, et Florian, un quarantenaire en quête de dépassement de soi. J'ai trouvé ce trio bien équilibré : le guide autoritaire, l'apprentie-guide zen et le randonneur stressé qui veut se montrer de quoi il est capable.

J'ai beaucoup aimé les références à Tolkien, il n'y en a pas non plus à toutes les pages, mais j'ai apprécié ces clins d'oeil. Il y a aussi des références littéraires à la montagne à chaque début de chapitre, parfois tendres et parfois plus cruelles.
Pour finir, je voudrais citer un podcast de France Inter écouté par hasard , intitulé « comment expliquer le sublime ? », où l'on parle de Kant et de montagne… Je trouve que ça colle parfaitement à ce livre. On passe de l'enchantement à la désillusion, on fait l'expérience du vertige, de la peur, de la grâce, de la douleur, du ravissement… Bref, grâce à une palette d'émotions (positives comme négatives), notre narrateur fait l'expérience de la montagne avec son corps et son esprit, avec toute sa sensibilité, et en cela, c'est sublime !
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critiques presse (1)
LaTribuneDeGeneve
12 février 2024
L'auteur franco-suisse narre une mise à l'épreuve en haute montagne dans un roman initiatique où l'autodérision met l'exploit au second plan.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
À quatorze ans, j'ai ressenti ça pour la première fois, quand j'ai compris, la mort, c'est pour de bon, un jour ça serait vrai. Depuis j'ai vécu. Vécu, vécu, vécu, mais pas appris grand-chose à ce sujet, tout ce que j'ai mis dans le sac de ma mémoire, et pourtant c'est toujours aussi impossible. Je respire fort, profondément, sur le haut du pic du rocher, je m'emplis du soleil bienvenu,et du calme,celui de la paix. Oh oui, pour la première fois cet été, je me laisse aller dans la paix sombre et liquide.
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Ma mère s'inquiétait. Elle osait à peine s'avancer dans cette eau à 15 degrés, à laquelle mon père se préparait toute l'année par des douches glacées. « Sur le Titanic, j'aurais survécu quinze minutes de plus que les autres. »
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Quand on est monté si souvent si haut , quand on s'est avancé seul dans ce que tous les autres s'accordent à penser inhumain, on sait que la nature est beaucoup plus grande que la pensée.
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Lui demander. Une substance, une molécule, n'importe quoi pour chasser cette sale peur chimique qui souriait dans tous mes membres. J'avais beau savoir que ça venait du manque d'habitude, des signaux d'alerte, tout ça, des messages tout cons d'un cerveau qui ne reconnaissait rien et qui m'intimait de me figer, le savoir ne suffisait pas.
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Le Cervin dans les Alpes c'est trop la tour Eiffel. La montagne la plus photographiée du monde, devant le mont Fuji. Les français ne le connaissent plus que par l'emballage des Toblerone, Ils ont oublié qu'autrefois pour eux aussi c'était une star. La correspondance des écrivains en était pleine. La première ascension, c'était la lune de l'époque.
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