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EAN : 9782851814388
138 pages
L'Arche (30/11/1999)
4.21/5   19 notes
Résumé :
Aussi curieux que cela puisse paraître, les pièces de Jon Fosse dégagent une lumière. Une lumière très particulière qui rappelle celle des peintres scandinaves. Une lumière blafarde, comme à l’occasion d’une éclipse de soleil qui, néanmoins, fait clairement apparaître les contours des personnages et des objets. Le langage simple et répétitif, qui révèle la solitude hantée des humains, tout comme l’isolement dans l’espace et le temps au ralenti font de ses pièces des... >Voir plus
Que lire après Quelqu'un va venir - Le filsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Moi qui aime lire du théâtre, me voilà gâtée avec le nouveau prix Nobel de littérature.

Je ne suis pas une fanatique des prix, sauf de celui-là peut-être, avec les hauts et les bas qu'on lui connaît. Mais assurément, j'ai connu ainsi de grands, de très grands auteurs que je n'aurais jamais lu autrement.

Prenons Naipaul par exemple. Sublime. Et pourtant qui le lit ou le lirait si ce n'est par le biais de cette distinction ?

C'est donc ma première incursion dans l'univers de cet auteur norvégien. Bizarrement, j'ai eu l'impression d'entrer dans une pièce de Marguerite Duras. Vous savez, l'économie des mots, la brièveté des phrases, la répétition, … le côté charnel et sensuel en moins il est vrai.

J'ai préféré Quelqu'un va venir à la pièce le fils. C'est le même thème de l'impossibilité de communiquer véritablement, de nouer des liens dignes de ce nom. de l'absence dans ces contrées de l'isolement.

Et puis, et puis, en refermant ce petit opus, j'ai repensé à la pièce le fils et m'est apparu clairement le cri de Munch, mais un cri, comme lorsque l'on voit le tableau, la bouche hurle de désespoir, mais on entend aucun son.

Et Fosse, comme Munch a l'air d'avoir brodé sur le thème, une fois en gravure, une fois à l'huile, une fois au pastel, non il y en a cinq en tout, si j'ai bon souvenir, mais vous voyez le principe.

Bonne découverte ! Je ne vais pas m'arrêter là pour ma part !
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Je ne connaissais pas Jon Fosse, écrivain et dramaturge norvégien contemporain.
C'est une extraordinaire surprise pour une transition entre une année finissante et une autre commençante : cela existait et je ne le savais pas !
J'ai eu le même choc à la lecture de "En attendant Godot " et "Premier amour" de Samuel Beckett.

Lancinant comme un mal au dent, inévitable comme la tristesse, terne comme la résignation.
Les obsessions d'une vie (de toutes les vies) : la solitude, l'obscurité qui enrobe toute chose, la mort. Mais sans pathos, sans cris, on reconnaît bien la trame du quotidien et de la vie qui va.

- Un couple cherche à s'isoler dans une maison à la campagne pour vivre son amour : est-ce la vraie raison ?

- Des parents n'ont pas vu leur fils depuis longtemps : que fait-il ?

Jon Fosse utilise les termes simples de la vie de tous les jours maintes fois répétés, le plus souvent à deux voix qui se font écho : l'effet de ce martelage est surprenant, un coin s'enfonce dans l'esprit et dans le coeur. C'est efficace et un peu hypnotique. L'effet esthétique permet de ne pas succomber à la grande mélancolie de nos vies ainsi mises à nu.

Ce n'est pas gai, mais c'est si beau !

Ce style fondé sur l'économie de moyens et l'itération laisse le champ libre à de multiples interprétations : quelle aubaine pour les metteurs en scène et les acteurs...

Je suis toute excitée par ma découverte.
---
¡ Qué tonta soy y que ignorante ! Jon Fosse obtuvo el Premio Nobel de Literatura en octubre de 2023 !



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« le fils » est une pièce de théâtre du dramaturge norvégien Jon Fosse dont l'écriture est très épurée, minimale, répétitive avec d'infimes variations.
Publié en 1997, ce texte est très sombre, comme une nuit d'hiver de Scandinavie.
C'est une plongée dans l'âme des humains qui ne savent pas exprimer leurs sentiments.

Un homme et une femme attentent, s'inquiètent, espèrent. Peu de mots entre eux. On comprend qu'ils ont un fils, qu'il ne donne plus de nouvelles. La mère hésite. S'il revenait, ce serait terrible, dit-elle et, justement, le voici. Il a pris le même car que le voisin.
Mais qu'est-ce qui a bien pu le faire revenir?
Le voisin va prétendre que le jeune homme a été en prison et le drame va se nouer en huis clos. Après l'attente et le surgissement du fils, il y aura de nouveau sa disparition.
C'est assez désespérant mais cette pièce est vraiment très puissante.


Challenge Nobel illimité
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🌊Chronique🌊


Est-ce que…
Quelqu'un va venir?
Est-ce le Fils
Elle ou Lui
Est-ce que quelqu'un viendra
Au bord de la mer
Au bord du gouffre
Au bord de leurs lèvres
Qui ne s'ouvrent plus tellement
Est-ce que quelqu'un saura
Ce que l'on fait de l'amour
De la solitude et des cancans
Ce que l'on fait des vagues
Et des tourments répétitifs
Ce que l'on fait de l'absence
Du silence et des lumières qui
S'éteignent
Est-ce que quelqu'un va venir
Expliquer à elle et lui, l'autre
Au père à la mère et au voisin
Que les ombres sont tenaces
Que les jours et les heures douces
Raccourcissent
Est-ce que quelqu'un viendra
Ou ne reviendra plus jamais
Au foyer
Pourquoi il faut tant s'angoisser
Des mots qui ne sont pas dits
Et qu'il faudrait tenir compte
De ceux jetés sans vergogne
Les mots tus hurlent à l'intérieur
Les mots tuent et
Hurle aux vents
Mais les anxiétés viennent
Et reviennent inlassablement
Elles empêchent le rapprochement
L'idylle ou les retours heureux
Mais qui s'en soucie
Est-ce que quelqu'un va venir
Le constater
Tout ce vide cette étendue
La vieillesse le dénuement
L'isolement l'ombre fantôme
La maison délabrée le deuil
La perte la jalousie le désespoir
La lande désertique et la mer
Toutes ces vagues
Si semblables mais sans pareilles
Elles fluent et refluent
Ni tout à fait dissonantes
Chacune uniques et extraordinaires
Dans ces détails qui glissent
D'une ligne à l'autre
D'un épanchement à un autre
D'une césure à une autre
Est-ce que
Quelqu'un va venir
Le Fils, prodigue ou pas
Il faudra bien que quelqu'un vienne
Pourquoi personne ne m'a dit
Que Jon Fosse allait venir
Me cueillir à cette heure crépuscule
Le jour tombe déjà mais j'ai entraperçu
La lumière
Plus personne ne va venir
M'enlever ça
L'Eblouissement
Il est venu avec discrétion
Mais ses vagues en noir et blanc
Elles ont tout pris
Le sombre et le noir
La lumière est restée
Maintenant ce n'est pas
Quelqu'un va venir
Que je vais dire
Mais
Le coup de coeur est là
Pour toujours, je le sais.
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Le fils
Du théâtre fait pour être joué qui perd beaucoup je pense à être lu en silence si on n'a pas des réflexes de metteur en scène.
Agréable à lire à voix haute, un bon rythme, un jeu de répétitions et de variations qui crée une musicalité intéressante. Ça ne m'aurait pas déplu d'en travailler un extrait dans un atelier théâtre.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Une cour devant une vieille maison assez délabrée ; la peinture s 'écaille et plusieurs vitres sont cassées, mais la maison a néanmoins une certaine beauté rude et matérielle, isolée comme elle est sur la lande, entre les rochers, avec vue sur la mer. Un homme et une femme arrivent dans la cour, apparaissant devant le coin de la maison à droite. Il a la cinquantaine il est légèrement corpulent, avec des cheveux gris plutôt longs et un regard fuyant, et il bouge avec lenteur. Elle est ågée d'une trentaine d'années, elle est grande et bien charpentée, avec des cheveux mi-longs, de grands yeux et des gestes un peu enfantins. L'homme et la femme longent la maison, se tiennent par la main, ne cessent de regarder la maison.

ELLE
gaiement
Maintenant nous serons bientôt dans notre maison
LUI
Notre maison
ELLE
Une belle et vieille maison
Loin des autres maisons
et des autres gens
LUI
Toi et moi seuls
ELLE
Pas simplement seuls
mais seuls ensemble
Elle lève les yeux vers son visage
Notre maison
Dans cette maison nous serons ensemble
toi et moi
seuls ensemble
LUI
Et alors personne ne viendra
Ils s'arrêtent, regardent la maison
ELLE
Maintenant nous sommes arrivés près de notre maison
LUI
Et c'est une jolie maison
ELLE
Maintenant nous sommes arrivés près de notre maison
Près de notre maison
où nous serons ensemble
Toi et moi seuls
près de la maison
où toi et moi serons
seuls ensemble.
Loin des autres
La maison où nous serons ensemble
seuls
I'un près de l'autre
LUI
Notre maison
ELLE
La maison qui est à nous
LUI
La maison qui est à nous.
La maison où personne ne viendra.
Maintenant nous sommes arrivés près de notre maison.
La maison où nous serons ensemble
seuls I'un près de l'autre
Ils continuent de longer la maison
ELLE
un peu inquiète
Mais c'est un peu différent
ce n'est pas comme ça que
j'avais pensé
que ce serait
Soudain effrayée



pp. 13-14
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La Mère : « C’est sombre et noir en ce moment. »
Le Père : « Oui très sombre,
Il ne fait presque plus jour du tout,
Un peu de demi-jour à midi sinon c’est sombre. »

(Le fils)
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Dans cette maison nous serons ensemble
Toi et moi
Seuls ensemble
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L'écrivain norvégien Jon Fosse lauréat du prix Nobel de Littérature 2023
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