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EAN : 9782020910286
184 pages
Seuil (02/04/2009)
4.37/5   42 notes
Résumé :
Ruth Halimi s’exprime pour la première fois dans ce livre. Son témoignage est d’une très grande force parce qu’il refuse de céder à une émotion facile. La barbarie des preneurs d’otage et leur antisémitisme font d’autant plus froid dans le dos que ce récit s’en tient aux faits. Le livre de Ruth Halimi et Émilie Frèche ne triche jamais avec la vérité. Il montre, au fil de ces 24 jours, l’impuissance de la police. Il révèle aussi des erreurs qui font dire à Ruth Halim... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Je dois avouer que j'ai lu la première moitié de ce livre hier soi, et que j'ai passé une très mauvaise nuit.
Un témoignage très difficile à lire car émotionnellement insoutenable de douleur.
J'avais bien-sûr entendu parlé du calvaire d'Ilan, ce magnifique garçon dont le sourire est resté dans tous les coeurs. mais Je voulais comprendre, comment sa famille avait pu trouver le courage de vivre ses 24 jours sans s'écrouler, comment à la suite de cette mort barbare, ils avaient réussi à garder la tête haute et à ne pas haïr la terre entière.
On leur a pris leur enfant, je ne parlerai même pas des coupables, car ce serait une fois de plus leur donner un quart d'heure de gloire. Aucun mot ne peut définir la douleur physique et morale qu'Ilan a pu ressentir, et même si nous le voulions, nous n'en aurions pas la moindre idée.
C'est un témoignage à lire absolument, par soutien à la famille, en mémoire d'Ilan.

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C'est un livre qui résonne douloureusement dans l'actualité dramatique que nous traversons.
Février 2006: la France entière est abasourdie d'apprendre que sur son propre territoire un homme avait pu être séquestré et martyrisé pendant trois semaines. Tout cela uniquement parce qu'il était juif.
Ilan Halimi a été "appâté" par une belle jeune fille qui va le voir sur son lieu de travail, une agence de téléphonie. Il va être enlevé dans la soirée et séquestré dans une cité de Bagneux, la cité de la Pierre-Plate.
Trois semaines pendant lesquelles les voisins ne verront rien, n'entendront rien. Mais ces habitants sont terrorisés comme le souligne l'auteure Emilie Frèche, ils vivent dans une zone de non-droit qui fait malheureusement partie comme l'a écrit George Bensoussan, des "territoires oubliés" de la République.
Des cités où les habitants n'osent plus aller dans leurs caves, tant ces déplacements deviennent dangereux à cause des "bandes" qui y règnent.
L'enquête menée suite à la disparition d'Ilan ne va pas être assez rapide pour sauver le jeune homme. Des dysfonctionnements au sein des services de la police apparaissent, dysfonctionnements qui vont compromettre les chances de retrouver Ilan Halimi vivant. Les occasions d'arrêter Yousssouf Fofana, le chef de ce gang des barbares responsable de l'enlèvement, ont eu lieu mais les policiers sur le terrain n'avaient pas eu de consignes du Quai des Orfèvres.
Ce même Fofana s'est déplacé entre la Côte d'Ivoire et la France à plusieurs reprises pendant le temps de la séquestration.
Un concours grave de circonstances.
Au lendemain de cette mort atroce, l'auteure recueille les témoignages des proches, des voisins, et fait parler la mère d'Ilan.
Emilie Frèche nous interpelle au cours de ce récit. Comment en sommes-nous arrivés là, à ce climat de peur qui règne suite à de telles atrocités?
Le coupable se revendiquait "islamiste" et " moudjahid".
Le coupable sera extradé par le président ivoirien Gbagbo et la justice française pourra enfin intervenir.
Emilie Frèche nous dresse un tableau sans complaisance de notre société française déchirée, où des zones fragilisées par le chômage, la non intégration représentent maintenant un défi si nous voulons maintenir une cohésion sociale.
Son récit est poignant et ne peut laisser indifférent.
A travers cette mort horrible c'est une forme de guerre qui apparaît.
Un très beau récit servi par une écriture à la fois précise et fluide.
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Très proche de la communauté juive et du consistoire Israélite ...j'ai mis du temps à lire ce livre car je ne savais pas comment j'allais bien pouvoir réagir...
Evidemment ça reflette l'horreur et la barbarie humaine .Ce jeune qui se fait prendre au piège et qui va rester un mois dans une cave torturé, humilié physiquement et psychologiquement , jeté nu, mutilé sur les voies du RER...va mourir d'épuisement.
Comment ce que l'on ne peu appeler que des monstres ont ils été capable de faire ça et d'être sous les ordre de Fofana!!!
La famille Halimi est restée digne , a fait de son mieux avec la police pour collaborer avec FOFANA.
On peut voir le ressenti de Ruth ...elle sait que la police suit le mauvais chemin, c'est un enlèvement car Ilan est juif.....Tout simplement.
On peut mettre l'accent sur cette communauté qui est très soudée, évidemment tout n'est pas évoqué dans ce livre .
Le dossier fait 27 tomes....Imaginez vous la souffrance de ce jeune garçon ..qui au lieu d'être sorti voir des amis ..s'est fait enlever.
Comment une mère peux survivre à ce Drame.
On se rend compte également l'égoïsme du genre humain qui fait semblant de ne pas voir mais qui sait que dans sa cave il se passe quelque chose ..il fermera les yeux .....
Quant à ce Fofana , je ne veux même pas en parler tellement il est odieux ..de part mon métier j'ai eu à la rencontrer .Je n'en dirai pas plus mais lisez ce livre.On ne doit pas tuer quelqu'un parce qu'il appartient a telle ou telle religion..

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24 jours, la vérité sur l'affaire Ilan Halimi, est un film qui sort mercredi 30 avril prochain sur nos écrans.
Ce film revient bien évidemment sur le terrible fait divers survenu en 2006, lorsque le dénommé «gang des barbares» enlève et séquestre Ilan Halimi pendant 24 jours, jusqu'à ce que le garçon de 24 ans soit finalement retrouvé mort le long des voies ferrées du RER C.

Cette histoire ayant dépassé le simple fait divers pour devenir un vrai phénomène de société nous interrogeant sur la nature humaine en général, l'affaire dite du « gang des barbares » étant toujours, huit ans après les faits, bien ancrée dans la mémoire collective.

J'avais lu le livre de Morgan Sportès, Tout, tout de suite, mais 24 jours, la vérité sur l'affaire Ilan Halimi, est basé sur un autre ouvrage, radicalement différent dans le genre, le récit de la mère de la victime, Ruth Halimi, co-écrit avec la romancière Émilie Frèche (Un jour qui n'existe pas, 2012).

Ruth Halimi, aidée par la belle plume de la romancière Emilie Frèche, y raconte ses "24 jours" d'angoisse et de calvaire. Voilà un témoignage forcément fort émotionnellement parlant qui va narrer en détail l'enquete de la police qui n'a pas voulu reconnaître d'emblée le caractère antisémite de l'enlèvement, a perdu beaucoup de temps.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ilan Halimi est mort à vingt-trois, un âge où la vie d'adulte commence, un âge où les rêves et les espoirs guident nos pas vers un futur tout proche.

Ilan Halimi est mort parce qu'il est né juif, parce que de nos jours même s'ils ne portent plus l'étoile jaune, les juifs sont encore considérés comme des gens différents, cible de railleries, de propos qu'on ne voudrait plus entendre mais qui nous rappellent ce passé encore trop frais, cette honte d'avoir laissé faire …. En France en 2006 , appartenir à une religion même si c'est uniquement celle à laquelle nos grands-parents où nos parents ont adhéré , où une nationalité peut devenir un passeport pour l'enfer.
Oui nous sommes en France terre de liberté, de partage, de différences et les vieux démons de l'antisémitisme refont surface comme une gangrène que rien ne peut arrêter.

24 jours, retrace pas à pas le calvaire d'Ilan raconté par sa mère. 157 pages qu'on lit d'une traite, comme pour abréger les souffrances d'Ilan. La douleur de Ruth Halimi cette mère que l'on voudrait juste serrer dans ses bras, sans pouvoir dire de mots qui consolent car il n'est pas de mots pour apaiser cette mère à qui l'on a arraché son fils pour le torturer et lui retirer la vie.
Le récit de Ruth Halimi est teinté de dignité , de courage et d'une clairvoyance spectaculaire. Sa sérénité étonne, on s'interroge, comment aurais-je réagi si …? Et puis non ce n'est pas possible, c'est incompréhensible , pas en France, et pourtant… Je ne sais pas ce qui l'a porté durant l'écriture de ce récit, l'amour certainement je l'ai ressenti , le besoin d'alerter comme pour nous dire mon fils Ilan est mort parce qu'il était juif demain l'histoire pourrait se répéter parce que votre fils est ….
Le regard de cette mère sur les autorités qui n'ont pas su l'écouter, qui n'ont pas saisi d'emblée la nature et l'importance de l'affaire .

Emilie Frèche est écrivain, en 2006 elle est comme la majeur partie de la France atterrée de découvrir l'affaire du « gang des barbares » . Elle prend sa plume et écrit « La mort d'un pote », un essai à « vif » que l'on retrouvera dans la seconde partie du livre. Un constat effrayant sur une France qui dans les années quatre-vingt voyaient naître une génération qui disait stop au racisme, qui prônaient le mélange des cultures , qui plus tard à reconnu son implication dans un antisémitisme honteux, inexplicable.

Comment en est-on arrivé la ? qu'est devenu la génération « touche pas à mon pote » ? Comment notre République a-t'elle laissé s'installer ce climat de racisme et d'antisémitisme ? Par quel moyen aujourd'hui peut-on enlever et séquestrer un être humain dans un immeuble HLM sans que personne n'entende les cris d'un homme que l'on torture pendant vingt-quatre jours.

Emilie Frèche nous invite à travers ce constat à une remise en question à divers niveaux , culture, intégration, éducation qui est responsable des dérives ?

« Un peuple qui oublie son passé est condamné à le revivre «  , alors rappelons nous chaque jour.


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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
La jeune stagiaire, elle, est restée auprès de mon fils. Elle est restée avec lui jusqu'à l'arrivée des pompiers à neuf heures quinze, il n'était pas encore mort et peut-être qu'il pouvait l'entendre, oui, c'est ce que je me répète pour ne pas devenir folle, Ilan n'est pas mort comme un chien, il a entendu la voix de cette fille avant de mourir, une voix douce et fraternelle, c'est tout ce que je peux me dire.
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Sa voix déraille lorsqu'il affirme qu'ici s'arrête le voyage.
Pourquoi en Israël? demande-t-il en regardant le Ciel. Parce que ce pays s'appelle aussi Eretz Haïm, "la terre des vies".
L'hébreu ne sait pas parler de la vie au singulier. Il y en a toujours au moins deux, nous apprend-il, cette vie-là et puis l'Autre.
Et si nous sommes là, c'est que nous croyons à cette autre vie qui commence pour Ilan.
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Mais la haine, me semble-t-il, n'a jamais été une histoire d'intelligence. La haine au contraire viscérale, et quelle haine aura-t-il fallu à ces jeunes gens, pour séquestrer Ilan pendant trois semaines, pour l'affamer, le torturer, le battre, le brûler, et finalement l'abandonner dans un bois tel un chien... Une haine sans limite. Une haine absolue des juifs que le chef présumé du gang disait être "les rois"
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Nous ne manquons pas de lois, nous ne manquons pas de prisons; ce dont nous souffrons, c'est d'éducation. La morale, qui a fait cruellement défaut à tous ces gens, n'est pas une affaire politique.
La morale se joue ailleurs, dans une sphère que l'on nomme "privée", elle est un ensemble de valeurs qui se découvrent en famille, avec ses camarades de classe, avec ses voisins, en regardant des films ou en lisant des livres.
Elle est l'apprentissage du bien ou du mal au quotidien, elle est une formation.
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Tant que la France n'aura pas récupéré ces territoires, tant qu'elle n'aura pas dissous ces Etats illégaux, ces petits Afghanistan, ces petits Pakistan et ces petits Irak qui annexent les caves et les appartements de nos cités, nous aurons à gérer des dictatures à l'intérieur de nos frontières.
Les valeurs républicaines ne bénéficieront qu'aux Français des beaux quartiers, puis elles finiront par ne servir qu'à décorer les façades de nos institutions qui seront devenues des musées.
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