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EAN : 9782846210188
184 pages
Paris (29/01/2002)
3.5/5   3 notes
Résumé :
Pendant trente ans, Victor Hugo rêva de l'Élysée.
Déçu par les princes, qui ont dédaigné sa "politique des idées", le mage décide un jour d'en appeler au peuple. "Quelqu'un viendra, annonce-t-il aux Français, quelqu'un qui aimera à la fois la loi et le peuple, la patrie et la pensée, et qui aura cet honneur et ce bonheur de compléter la liberté par l'ordre et l'ordre par la liberté."

À deux reprises, il va se déclarer candidat à l'élection prés... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cette étude titrée « Victor Hugo Président » est composée de deux volets : le premier tiers analyse l'aspect politique de la vie d'Hugo, les deux autres tiers sont une base de données riche de cent textes publiés ou prononcés par notre écrivain national.

Le premier volet, émaillé de citations huroniennes, décrit sa vie politique (pair de France sous le Roi des français, député de la république en 1848, 1849 et 1871, sénateur de 1876 à 1885) et évoque ses principaux discours et articles de presse en les insérant dans leurs contextes historiques. C'est documentaire et intéressant.

Le second volet couvre une centaine de thèmes (éducation, Europe, justice, etc.) que l'auteur place sous le titre « programme ». C'est historique, varié, mais (dois-je l'avouer) un peu lassant.

L'ombre de l'exilé à Jersey et Guernesey couvre l'ensemble de cette analyse et il possible, ou probable, que Victor Hugo a rêvé devenir président en1871, après la chute du second empire.

Mais du rêve à la réalité, une carrière politique exige des alliances, des supports et des médias, des financements, voire des compromissions … et cet aspect est oublié par Bruno Fuligni qui décrit l'itinéraire d'un « poor lonesome cowboy » menant un parcours solitaire et donc utopique. le ministère de la parole ne suffit pas pour prendre le pouvoir …

D'où ma petite déception et un sentiment d'inachevé car Victor Hugo, en réalité, a eu de nombreux soutiens et relais, notamment durant son exil et son épouse et ses fils ont tissé un réseau d'appuis. Dommage que l'auteur ne s'y soit pas intéressé car sa thèse m'en semble affaiblie.

Quoiqu'il en soit, l'exil de Victor Hugo lui a laissé le temps d'écrire « Les Travailleurs de la mer » qui est, à mes yeux, son chef d'oeuvre et l'un des plus beaux romans français. Une éventuelle présidence n'aurait rien apporté de plus à la gloire de notre écrivain national !
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Nous connaissons tous Victor HUGO. Nous l'avons lu (romans, pièces de théâtre). Nous avons appris ses poèmes à l'école. Nous connaissons l'artiste, l'écrivain, moins l'homme ou le politicien.
Voici, ici, une autre facette de cet homme hors du commun qui a traversé le 19e siècle et qui resonne encore au 21e siècle. Ici, c'est le parcours politique dont il est question. La construction de ses idéologies politiques changeantes : royaliste, bonapartiste, conservateur, puis socialiste. Cette volonté de changer le monde et de l'améliorer. Cette mission divine dont il se sent responsable et investi dénonçant la dictature (liberté de la presse), la misère populaire entre-autres. On lit ses discours qui ont fait sa renommée et son programme politique en vue d'obtenir le siège, celui de président de la république. Il sera député ou sénateur, mais n'occupera jamais la fonction suprême. Manquement aux RDV politique, proscrit et exilé durant 20 ans, endossant à lui tout seul l'opposition depuis son rocher perdu au milieu de la mer contre un Napoléon, le petit comme il l'appelle.
Son programme est époustouflant et novateur pour l'époque, très avant-gardiste. Il résonne avec force à notre époque, lui qui parlait, déjà, de l'Europe et de la monnaie unique. Son programme est vaste : la position de la femme dans la société du 19e siècle, la peine de mort, la colonisation, l'ingérence, la religion, l'école et l'éducation... Un large panel qui s'étend sur tous les aspects de la vie, de la constitution, des instituions, des réformes, des valeurs comme la liberté. Ne nous y trompons pas. Son époque n'est pas la nôtre.
Un roman intéressant et apprenant nous permettant de rencontrer un homme impliqué dans la vie politique de son temps. Un roman qui nous amène à découvrir une autre facette de l'écrivain.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ainsi, l'exil pour Hugo n'est pas une fatalité, mais une stratégie. Il sait bien que son siècle est celui des retoumements. « Écoutez : de tous les hommes qui ont dirigé l'opinion ou qui ont dominé le gouvernement depuis soixante ans, il n'en est pas un, pas un, entendez-vous bien ! qui n'ait été précipité, soit avant, soit après », a-t-il rappelé lui-même à ses collègues députés, le 5 avril 1850. « Qui a repris le trône en 1814 ? l'exilé d'Hartwell. Qui a règne après 1830 ? le prescrit de Reichenau, redevenu le prescrit de Claremont. Qui est-ce qui gouverne en ce moment ? le prisonnier de Ham. Faites des lois de proscription maintenant!... »

Plus tôt encore, à la Chambre des pairs, le comte Hugo avait donné sa vision de l'exil, en demandant pour la famille Bonaparte le droit de rentrer en France. Admettant que les lois de bannissement «peuvent être momentanément nécessaires », le futur proscrit ajoutait que, la révolution accomplie, « elles ne sont pas seulement illibérales et iniques, elles sont maladroites ». Rappeler le vaincu n'est pas seulement juste et magnanime, mais habile. « L'exil est une désignation à la couronne : les exilés sont des en-cas. (Mouvement.) Tout au contraire, rendre à des princes bannis, sur leur demande, leur droit de cité, c'est leur ôter toute importance, c'est leur dédarer qu'on ne les craint pas, c'est leur démontrer par le fait que leur temps est fini. Pour me servir d'expressions précises, leur restituer leur qualité dvique, c'est leur retirer leur signification politique. »
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En soutenant Louis-Napoléon Bonaparte pour l'élection présidentielle de 1848, Victor Hugo croit au contraire œuvrer pour le bien commun. Dans cette ascension vers la lumière que serait l'histoire, la France ne lui paraît certes pas mûre pour la République, mais elle ne doit pas retomber dans les ténèbres. Le neveu de l’empereur n'est-il pas un envoyé de la Providence ? Lui qui a publié une brochure sur l'extinction du paupérisme et se réclame de George Washington n'offre t-il pas un moyen terme que les esprits sincères doivent accepter ?

Fervent, sonore, exalté, le bonapartisme de Victor Hugo allie une sorte de progressisme vague à un insatiable désir de grandeur, que la monarchie de Juillet n'a pu satisfaire.
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Hugo est le recours. Il incarne la légitimité républicaine, contre une légalité impériale qui n’est fondée que sur le fait. Croyant imiter Napoléon sur l'île d’Elbe, il préfigure de Gaulle en Angleterre.

L'analogie, d'ailleurs, n'échappera pas à André Malraux : « Votre prédécesseur - risque-t-il dans un de ces entretiens rapportés sous le titre hugolien des Chênes qu'on abat -, ce n'est aucun politique, pas même Clemenceau : c'est Victor Hugo.» Avec un «demi-rire», de Gaulle esquive la comparaison par cet aveu célèbre : «Au fond, vous savez, mon seul rival international, c'est Tintin ! Nous sommes les petits qui ne se laissent pas avoir par les grands. On ne s'en aperçoit pas, à cause de ma taille. »
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À lire les textes politiques de Victor Hugo, on s'aperçoit que c'est essentiellement sur la «question de forme» instiftitionnelle que sa pensée a changé. Son respect de la vie ne le quitte à aucun moment de sa période droitière ; son respect de la propriété privée survivra au socialisme dont il se rédamera plus tard. Dans l'hugoïsme, les contraires ne se heurtent que pour provoquer la manifestation du vrai. L'antithèse hugolienne débouche sur la synthèse hégélienne. L'ordre et la liberté, également désirables, ne sont contiradictoires qu'aux yenx myopes d'un Cavaignac : le progrès les garantit l'un et l'autre, l'un par l'autre, et pour tout dire les dépasse.
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Extrait de la lettre de Victor Hugo à M. Heurtelou, journaliste d'Haïti : "D'un bout à l'autre de la terre, la même flamme est dans l'homme ; et les noirs comme vous le prouvent. Y a-t-il eu plusieurs Adam ? Les naturalistes peuvent discuter la question ; mais ce qui est certain, c'est qu'il n'y a qu'un Dieu.
Puisqu'il n'y a qu'un père, nous sommes frères.
[...] Il n'y a sur terre ni blancs ni noirs, il y a des esprits ; vous en êtes un. Devant Dieu, toutes les âmes sont blanches."
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