Ernest J.Gaines est un conteur, il nous emmène dans sa Louisiane où il est né en 1933 et qui lui a inspiré ce recueil de nouvelles,écrites en 1956, 1957,1960 et 1966.La dernière nouvelle "Tout comme un arbre" est extraite du recueil" Bloodline" paru plus tard en 1976.
Toutes ces nouvelles se situent dans le sud, en Louisiane" le vieux pays": la terre de ses ancêtres esclaves.
Ernest J.Gaines nous raconte des histoires d'une époque passée où se mêlent des souvenirs d'enfance.
Ernest J.Gaines écrit sur les hommes principalement.
L'homme noir est à la recherche de sa condition" d'homme" refusé par le système esclavagiste de l'homme blanc.
La première nouvelle "les tortues", écrite alors qu'il est lycéen, essaie de répondre à la question : qu'est-ce qu'être un homme ?
Pour l'écrivain, le traumatisme de l'esclavage empêche l'homme noir d'assumer ses responsabilités de père, d'époux.
L'auteur éclaire ses choix par deux textes autobiographiques,c'est vraiment intéressant.
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J'ai un peu peiné à lire ces textes dont les dialogues m'ont souvent rappelé Steinbeck, mais dont la logique m'échappe un peu. Cependant, je me suis laissée bercer par ce langage qui respire la poésie et la musique...
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"Pour qui écris-tu ?"
"Je dirais sans doute que j'écris pour les jeunes noirs du Sud, pour qu'ils sachent que leur vie vaut la peine d'inspirer des romans, et peut-être qu'ainsi je pourrais les aider à trouver qui ils sont".
"Je dirais que j'écris également pour les jeunes blancs du Sud, pour qu'ils sachent qu'à moins de connaître celui qui est leur voisin depuis plus de trois cents ans, ils ne connaîtront que la moitié de leur propre histoire."
Un grand vent se lève, et quand un grand vent se lève, la mer bouge, et la goutte d'eau que vous voyez posée sur la mer ce jour-ci ne sera pas là demain.Car c'est cela précisément que fait le vent, et c'est cela précisément qu'est la vie.
- Tu te rappelles quand on était petit ?
J'ai fait signe que oui.
- On s'aimait. Tu te rappelles come on s'aimait ?
- Oui.
- Et puis tu es parti. J'avais quel âge ? J'avais douze ans, non ? Et toi, t'avais combien ? T'avais quel âges ?
Je lui ai pas répondu.
- Han ?
- Je sais pas. Dix, je crois.
- C'est bien ça. T'avais dix ans et j'en avais douze. Et ça fait dix ans. Dix longues années. Et beaucoup de choses peuvent changer en dix ans. T'es pas d'accord ?
Non, j'étais pas d'accord, mais je ne l'ai pas dit, les choses avaient pas changé pour moi et j'allais pas dire que si, parce que c'était pas vrai. Il voulait que je le dise pour alléger sa conscience, mais j'allais pas le dire.
(Mary Louise)
Un garçon de quinze ans se tient sur la berge d'un fleuve dans le sud de la Louisiane, une valise en cuir éraflé à ses pieds et un mouchoir blanc à la main.
Il n'a aucun moyen d'imaginer ce qu'il sera quarante et un ans et quatre mois plus tard, en décembre 1989.
Je lui dis que ce qui devrait être inscrit au programme, ce sont des travaux d'écrivains africains-américains disparus et vivants, d'écrivains asiatiques, hispaniques et natifs américains disparus et vivants, tout autant que d'écrivains blancs morts ou vifs.