Ce format de livres de poèmes de Garcia Lorca démystifie complètement le côté académique que peut avoir la poésie. Richement illustré, j'ai parcouru les poèmes de l'immense poète espagnol avec un plaisir des sens.
Une collection qui permet de découvrir ou de redécouvrir quelques poèmes phares d'un même auteur. Je trouve cela très intéressant, voire plus intéressant, qu'un recueil qui condense nombre de textes dans lesquels le lecteur peut s'égarer (à moins d'être un amateur éclairé de poésie). Il me semble que c'est une publication pour la jeunesse, parfaite pour une première approche de la poésie, d'autant plus que Garcia Lorca n'est pas le poète dont on nous parle le plus à l'école. Une petite biographie permet de connaître le contexte historique et littéraire.
J'ai donc redécouvert avec plaisir les textes les plus connus du poète espagnol. Cela m'a donné envie de lire de nouveau de la poésie.
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Sérénade
Sur les bords de la rivière
Voyez la nuit qui se baigne
Et sur les seins de Lolita
Se meurent d'amour les fleurs.
Se meurent d'amour les fleurs.
La nuit chante toute nue
aux passerelles de mars.
Lolita lave son corps
dans l'eau saline et le nard.
Se meurent d'amour les fleurs.
Les nuits d'anis et d'argent
luit sur les toits de la ville.
Argent des eaux miroitantes.
Anis de tes cuisses blanches.
Se meurent d'amour les fleurs.
Cieux et champs
rivaient des chaines à mes mains.
Champs et cieux
flagellaient les plaies de mon corps.
(Gacela de l'amour merveilleux)
Soif...
D'un chant qui percerait l'âme des choses
Et l'âme des rafales,
Pour se résoudre enfin dans la joie
Du coeur immémorial.
(Chants nouveaux)
L'aurore de New York
a quatre colonnes de fange
et un ouragan de noires colombes
qui barbotent dans les eaux pourries.
(L'aurore)
Toute chanson
est une eau dormante
de l'amour.
Tout astre brillant
une eau dormante
du temps.
Un noeud
du temps.
Et tout soupir
une eau dormante
du cri.
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/sylvie-le-bihan-les-sacrifies-53498.html
Elle est présente en librairie depuis plusieurs années et Sylvie le Bihan a prouvé la qualité de sa plume même si elle reconnait elle-même ressentir encore le syndrome de l'imposteur quand elle voit ses livres en vitrine.
En 2013 parait son premier ouvrage, « Petite bibliothèque du gourmand », une anthologie de textes littéraires autour de l'art culinaire, un livre préfacé par son mari, le chef Pierre Gaignaire.
Elle est présente en librairie depuis plusieurs années et Sylvie le Bihan a prouvé la qualité de sa plume même si elle reconnait elle-même ressentir encore le syndrome de l'imposteur quand elle voit ses livres en vitrine.
En 2013 parait son premier ouvrage, « Petite bibliothèque du gourmand », une anthologie de textes littéraires autour de l'art culinaire, un livre préfacé par son mari, le chef Pierre Gaignaire.
L'année suivante, choisissant la plume romanesque, elle signe « L'autre », récompensé au festival du 1er roman de Chambéry, histoire saisissante sur le pervers narcissique. le livre est fortement remarqué. Dès lors, Sylvie le Bihan devient un nom qui compte. « Là où s'arrête la terre », « Qu'il emporte mon secret », « Amour propre » ont crée autour de la romancière un lectorat fidèle qui se retrouve dans ses intrigues, dans les sujets abordés, dans la fragilité des personnages, dans la subtilité de son écriture
Voici son nouveau titre, « Les sacrifiés ». Et quelle réussite ! Sylvie le Bihan choisit cette fois-ci la fresque historique et nous entraine dans l'Espagne des années 30, celle qui de l'insouciance va sombrer dans la violence et la guerre civile. Juan est le personnage central de cette histoire de soleil et de sang. Il est encore gamin quand on lui fait quitter son village d'Andalousie pour devenir le cuisinier du célèbre torero Ignacio Ortega. Dès lors, dans l'ombre, le jeune Juan va découvrir une nouvelle vie de luxe et d'insouciance où les stars de la tauromachie côtoie tous les artistes de l'époque. Fasciné, il va surtout devenir le témoin d'un trio exceptionnel, celui que forment, entre amour et amitié, le sémillant torero Ignacio, la belle danseuse Encarnacion et le fragile poète Federico Garcia Lorca. Mais bientôt, le ciel d'Espagne vire à l'orage. Juan et tous les protagonistes de cette histoire vont être balayés par le vent de l'Histoire.
Là est la force du livre de Sylvie le Bihan. A l'exception du personnage fictif de Juan, tous les autres sont authentiques. Au prix de plusieurs années de travail et de recherches, elle leur redonne vie dans ce roman foisonnant, flamboyant, douloureux, qui résonne étrangement avec notre époque contemporaine et interpelle : qui sont les sacrifiés d'aujourd'hui ?
Hommage à l'Espagne et à son histoire, hommage à la littérature et à Federico Garcia Lorca, Sylvie le Bihan signe un livre au souffle puissant, parfaitement construit, à l'écriture remarquable, un livre que vous refermerez le coeur déchiré
C'est un coup de coeur ;
« Les sacrifiés » de Sylvie le Bihan est publié aux éditions Denoël.
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