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EAN : 9782080680945
180 pages
Flammarion (11/01/2002)
3.57/5   7 notes
Résumé :

Le père de Daniel vient de mourir. Il est temps de prévenir Solange, sa fille, Jacques, son gendre. Daniel n’a rien à leur dire. Toilette du mort. Inventaire. Il repart seul. Dans l’ascenseur en panne de son immeuble, il rencontre Corinne. Elle a un petit garçon. Elle travaille pour une entreprise qui lutte contre « les nuisibles », blattes, puces, mouches, etc. On les libère. Daniel retrouve Titus, le chat de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Daniel acteur en perte de vitesse, scénariste à mi-temps et et gigolo à plein temps rencontre Corinne sa voisine du 6e à l'étroit dans l'ascenseur bloqué entre deux étages de leur immeuble parisien. Elle lui confie entre les 2m carré de la cage qu'elle travaille dans une société de dératisation et lui remet de la documentation qu'il compulse assidûment...
Coup de malchance pour Daniel, Gina, sa compagne de 20 ans son ainé, directrice de casting disparaît dans un accident d'avion.
Viré illico presto de l'appart par le frère de l'ex proprio défunte, il accepte sans rechigner l'invitation de Corinne à la rejoindre au fin fond d'un petit village de la Drôme ....

Encore un très bon roman de Pascal Garnier qui n'en finit pas dévoiler sa palette noire.
Comme dans ses autres livres Trop près du bord, les Insulaires, Flux ou Cartons, les personnages dérivent lentement mais sûrement...
Daniel d'abord au devant de la scène baisse peu à peu les bras
il apprend sur l'art de ne rien faire....
et devient expert dans la lutte contre les nuisibles
une tapette à la main avec la dextérité d'un Karajan, il chasse les mouches en suivant en mesure et en musique la 9e de Beethoven.
Un sens laconique de la présentation de sa nouvelle composition...familiale
"alors là, c'est ma femme, là ma maîtresse, là mon petit mongol et ça c'est mon chat"
Au début il ne se passe trois fois rien à la campagne
hormis que des tomates géantes poussent
grâce au savoir-faire du beau-père Robert qui sait planter des graines...
et puis l'arrivée d'une Anglaise va mettre de la crème
dans le couple.
Pour clore le tout, le fin palais Garnier va ajouter une touche finale de noir intense qui fait toute la différence.
Un pessimiste talentueux pétri d'humour et d'empathie
et toujours le sens de la formule qui fait mouche
"c'est quand même pas un scoop de savoir qu'on est mortel à vie !"
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Daniel et Corinne font connaissance dans un ascenseur en panne, bloqué entre deux étages. Corinne est exterminatrice de nuisibles en tous genres. Quand Gina, la compagne fortunée de Daniel, disparaît brutalement dans un accident d'avion, le quinquagénaire en mal d'altérité va suivre Corinne dans sa maison familiale, près de Valence, là où les grillons et cigales chantent à tue-tête, s'évertuant à « débarrasser le présent du passé pour faire place nette au futur ». Angela, sulfureuse voisine britannique, va entrer dans la danse…

Pascal Garnier sait peindre l'humanité avec une noirceur sans pareil, qui provoque, tour à tour, chez le lecteur, répugnance et dégoût tant le propos semble glauque, mais aussi rire jaune, acerbe, face à l'absurdité des situations et à la manière dont l'auteur les dépeint. La scène de l'ascenseur, qui permet aux deux protagonistes de faire connaissance, est un bon exemple. Si « le temps dans un ascenseur bloqué ne s'écoule pas de la même façon qu'ailleurs. Minutes et secondes s'égouttent avec la régularité entêtante d'un robinet mal fermé », la temporalité de ce roman semble obéir à la même logique : les minutes et secondes que déroulent les deux premiers tiers des « Nuisibles » s'étirent à l'infini, provoquant une certaine lassitude. Quand enfin la situation dérape sérieusement, quand les brins de folie des trois protagonistes se mêlent, se vrillent pour exploser, les mots s'avalent, s'engouffrent avec une boulimie inquiétante jusqu'au dénouement vers un ultime questionnement : qui sont ces nuisibles, souvent invisibles à l'oeil nu, qui pourtant empoisonnent la vie jusqu'à la phagocyter ?
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Ainsi que l'indique le titre du roman posthume de Pascal Garnier, il y est question de... déménagement. Il s'agit plus précisément de celui de Brice Casademont, illustrateur cinquantenaire, qui quitte son appartement citadin pour la vastitude d'une maison de campagne sise dans un petit village isolé.
Il a acheté cette demeure sur un coup de coeur d'Emma, sa compagne. Mais il emménage seul...
Le lecteur comprend, par allusions, qu'Emma est partie. Est-elle en reportage, pour les besoins de son métier de journaliste ? A-t-elle quitté Brice ? Tout ce que nous savons pour le moment, c'est que Brice prétend qu'elle va revenir, mais qu'elle ne lui donne curieusement aucune nouvelle...

Voilà un bien joli cadeau que nous laisse Pascal Garnier pour son départ, un de ces romans dont il a le secret, dans lequel sévit cet humour légèrement caricatural, teinté d'un sens de la dérision grâce auquel il pointe les petits travers des individus et le caractère parfois absurde de l'existence. Un humour qui lui permet aussi de mettre en avant des personnages un peu décalés, voire marginaux, dont il s'attache à démontrer l'humanité.
Il les aime, Pascal Garnier, ces héros cabossés, malmenés, qui adoptent face aux malheurs qui les accablent des réactions qui ne sont pas forcément en adéquation avec la bienséance, ou avec ce que d'aucun qualifierait de "normalité"...
Et on les aime aussi, parce qu'il sait nous les rendre attachants, et nous prouver qu'ils nous ressemblent bien plus qu'on ne voudrait le croire ou l'admettre de prime abord...
Le personnage de Brice, avec ses angoisses parfois enfantines, sa maladresse, sa difficulté à comprendre un monde où il se sent mal à l'aise et qui, d'ailleurs, ne le comprend pas non plus, n'échappe pas à cette règle.

Comme de coutume avec Pascal Garnier, le récit est court mais intense. S'inspirant d'un événement du quotidien a priori banal, il parvient à donner à son histoire une atmosphère grise et inquiétante, presque macabre. L'emménagement de Brice, interminable, prend peu à peu des allures de cauchemar, le capharnaüm dans lequel il vit faisant écho au délitement de sa santé mentale...

On évolue tour à tour entre fantaisie et morosité, entre folie douce et réelle démence, au gré de la plume d'un auteur que ce dernier roman nous fera regretter encore un peu plus..

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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C'est l'histoire de Daniel, personnage lunaire, vaguement acteur, un temps écrivain (désabusé) de scénarios pour des séries télé, qui vit entre des femmes et va progressivement s'effacer de la vie jusqu'à devenir mutique. Un drôle de petit roman, joliment raconté mais qui laisse un goût amer. Ces femmes qui ont peuplé l'existence de Daniel, cet homme incapable de vitre sans elles mais qui les quitte les unes après les autres, qu'ont-elles en commun sinon un peu d'amour à donner ? Mais pourquoi donc les fuir ainsi ? Seraient-ce elles les nuisibles dont parle le titre ? À chacun sa réponse…
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" des yeux comme des marrons chauds"
Beau et Noir
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
L'énorme bloc bougeait aussi facilement qu'une dent gâtée. Une fine cascade de sable s'écoula sur les deux femmes qui relevèrent la tête et s'éloignèrent en s'époussetant les épaules.
Il aurait suffi d'accentuer la pression et tout le pan de mur s'écroulait. Un accident...Bien évidemment il n'avait aucune raison de commettre un acte pareil mais la facilité avec laquelle il aurait été possible le plongea, durant une fraction de seconde, dans une sorte de transe qui le fit vibrer des pieds à la tête. Cet étrange pouvoir de vie et de mort qui prend possession de vous en abattant une tapette sur une mouche...
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Daniel venait d'apprendre à la radio qu'un type de Michigan avait traduit toutes les chansons d'Elvis Presley en latin quand le téléphone sonna.
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Parfois, incertains, des marigots de souvenirs qui pouvaient rappeler l’enfance, les autres, par un froncement de sourcils, le remettaient dans le droit fil. Les enfants n’étaient pas conviés à cette table. On naviguait en eau trouble, entre un passé vague et un avenir brumeux, dans un couloir sinueux qui pouvait faire office de présent.
Puis, à court de munitions, vin, cigarettes, paroles, on se plongea dans la contemplation des étoiles en soupirant, comme pour apporter un souffle d’air à cette nuit qui en manquait tant. Il faisait mal ce ciel, une vraie planche à clous. Jacques comptait les étoiles filantes mais en inventait beaucoup plus qu’il n’en voyait.
- Ce n’est pas une étoile filante, c’est un satellite.
- Tu crois, Pupuce ?
- Arrête de m’appeler Pupuce !... Je te dis que c’est un satellite !
- Peut-être bien, y a tellement de machins et de trucs là-haut qu’on sait plus.
- On dit qu’on voit des étoiles qui sont mortes depuis très longtemps.
- Un peu comme les gens, quoi.
- On dit qu’il en meurt une par seconde et qu’il en naît autant au même moment.
- Moi, je trouve que ça ressemble plus à une casserole qu’à une grande ourse.
- Comment ça tient en l’air, tout ça ?
- On voit bien les trous de la lune, non ?
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Le temps dans un ascenseur bloqué ne s’écoule pas de la même façon qu’ailleurs. Minutes et secondes s’égouttent avec la régularité entêtante d’un robinet mal fermé. Ni l’un ni l’autre ne savait où poser le regard. Leurs yeux, tels des papillons égarés dans une chambre d’un petit mètre carré, se heurtaient sans cesse aux parois de la cage d’ascenseur, se fixaient parfois éperdument sur un détail anodin, une griffure sur la porte, un coin de revêtement du sol décollé, un graffiti inachevé sur le couvercle du cendrier : MER…, mais en revenaient toujours à l’irréfutable présence de l’autre. Alors ils se souriaient maladroitement, le temps d’un éclair, et reprenaient l’inspection méticuleuse de leur cellule.
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Les mots lui tombaient de la bouche comme des gouttes d'eau d'un robinet entartré.
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