Lyon, 1897. Plusieurs corps de jeunes filles sont retrouvés, ayant pour point commun d'avoir subi un avortement récent. Pour résoudre ce mystère le professeur
Alexandre Lacassagne, pères de l'anthropologie criminelle, va confier l'enquête à une jeune équipe d'élève qui adoptera les méthodes de leur mentor pour tenter de trouver les coupables .
Pour son premier roman,
Coline Gatel, stéphanoise d'origine, situe son intrigue dans la ville voisine et rivale, Lyon, un Lyon ambiance fin du XIXe siècle, aux prémisses de l'anthropologie criminelle; un Lyon un peu disparu, ville bourgeoise, sage et brumeuse. Forcément lorsqu'on est lyonnais on est ravis de retrouver certaines rues et monuments, de Fourvière à la Croix Rousse, plus d'un siècle avant de les avoir soi-même traversé et constaté que la ville d'aujourd'hui semble plus solaire et dynamique que celle décrite dans le roman de Gatel.
La romancière stéphanoise a procédé à un travail de documentation assez énorme pour parler de la naissance de la médecine légale autour du professeur
Alexandre Lacassagne, cette grande figure historique à l'origine de l'anthropologie criminelle( désormais lorsqu'on ira se balader sur le boulevard Lacassagne on aura plus d'informations sur cette grande personnalité scientifique), qui n'hésite pas à donner des consignes un peu péremptoires et lyriques à sa jeune garde.
Les autres personnages du roman sont plutôt ambigus, nuancés et intéressants, avec notamment une jeune femme journaliste prête à tout pour percer dans le milieu, à une époque où la condition féminine était particulièrement difficile à mettre en avant.
Le livre de
Coline Gatel nous dit en effet aussi pas mal de choses, à travers la thématique de l'avortement clandestin, sur le droit des femmes à disposer d'eux même, et cette correspondance avec notre actualité est un des autres atouts de ce thriller historique atypique et prenant, lauréat mérité du PRIX DU ROMAN KOBO BY FNAC-PRÉLUDES-LE POINT.
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