Ça vient de l'autre côté du monde.
Un chant .
Un homme chante dans une prison.
Ils sont nus, ils sont sales, puants.
Il chante.
Il chante à en faire en éclater sa tête ,son coeur.
ca vient de l'autre côté du monde là où des bêtes transforment des hommes en d'autres bêtes.
Ça vient de l'autre côté du monde.
Morob chante .
Il n'est pas vaincu.
Mais Morob n'est plus.
Ni femme, ni enfants, ni dieu, ni maître , ni bêtes.
Morab quitte l'autre côté du monde.
Il a touché les murs de l'ancien monde.
Il n'y a vu , il n'y a senti, il n'y a reçu que les coups, que la haine et la merde des bêtes.
Ça vient de l'autre côté du monde.
Il chantait. On ne l'entend plus.
Plus dire, plus parler.
Vent, herbe, galet.
Morab n'est plus.Là.
Ça fille le croit.
Les chiens, la horde des chiens, court avec la fille de Morob.
Où est la tombe, où est le corps ?
Est il mort , est il absent ?
Ils cherchent.
La mère fantôme revient , elle aussi, d'un l'autre cote du monde,.
Morob n'est plus. Sans corps, peu importe.
Enterré Morob.
Dit pour mort, montré pour mort, , trop attendu en héros .
Alors on enterre un héros, sous la terre,
...comme un du.
Cherche
la fille de Morob, court, et cherche avec les chiens.
La tombe est vide.
Morob où es tu ?
À Morob elle est enfin revenue.
Pas de terre, plus de murs, plus de coups.
Le vent, l'herbe, les galets, le ciel, la foret.
Ils courent et courent vers la rivière.
Celle qui emporte celle qui lave celle qui part à l'opposé du monde.
Le vent, l'herbe, et l'eau.
D'autres mots, dire d'autres mots.
Donner d'autrs mots.
La fille offre le père à la rivière , elle le porte et ne l'enterre pas.
Promesse tenue.
Morob danse, il danse de l'autre coté du monde.
Là où les bêtes ne sont pas, là où les coups ne sont pas, là où les drapeaux, les hymnes, les devoirs, les victoires ne sont pas.
Pas de murs, aucune prison, ni de pierre, ni de terre, juste là-bas :
d'autres mots
les herbes, les galets , le ciel et de l'eau.
Morob danse sur les mots.
Morob danse et ne meurt pas.
Astrid Shriqui Garain.