Quatre portraits, 3 hommes et 1 femme. Assez cynique, l'auteur nous raconte l'état d'âme des personnages et leur regret à l'aube de leur vieillesse. Une qui n'aime pas ses frères, un qui soutient ses parents mais qui se prend beaucoup de remarques en retour, un autre qui passe sa vie devant sa télé et le dernier qui se demande ce qu'il a fait pour avoir une ado et une femme comme ça.
Le livre se lit bien et assez vite mais il ne faut pas s'attendre à de la joie :)
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Et pour clocher,ça cloche sérieusement ! Que ce soit pour Ferdinand, pris en tenaille entre une épouse volage et sa fille, ado atroce; José retraité solitaire et endurci; Auguste, dont les parents abusent tout à la fois de sa gentillesse et de sa disponibilité, idem pour Agnès, dont la vie amoureuse est un désastre, mais sur qui ses frères comptent bien pour qu'elle se rende au chevet de leur mère qui agonise pour la énième fois.
Rien de glorieux donc, mais rien que de très normal et de très humain. Seulement cette fois nos anti-héros ont assez et vont ruer dans les brancards, chacun à leur manière, plus ou moins radicale .
Quel régal que ce texte à la fois tendre et caustique ! Un feu d'artifices de remarques qui sonnent juste et qui donnent la pêche !
Sans illusions, ni sur eux-mêmes ni sur les autres, Ferdinand, Auguste et les autres agissent enfin pour secouer leur joug et envoyer valser tout ce qui les forçaient à "abdiquer d'[eux-mêmes]". Tonique et jubilatoire !
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Tous les travers de notre Société foisonnent dans ce livre qui retracent la vie de Ferdinand, Agnès, Auguste et José.
Je me suis régalée de quelques réparties savoureuses, et des échanges entendus mille fois autour de nous dans notre vie de tous les jours dans la rue, le métro, les magasins ....
En effet, qui n'a pas entendu toutes ses phrases "toutes faites" que chacun dit à l'envi dans les conversations de tous les jours en famille ou entre amis concernant : nos politiques, la jeunesse, les banlieues etc .......
Mais c'est aussi la vie ordinaire de gens ordinaires qui traversent chacun une crise importante, broient du noir, et rejettent tout en bloc du jour au lendemain après avoir fait un bilan très négatif de leurs parcours.
Triste au fond ce livre et un peu déprimant !
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Portraits croisés de 4 personnages déprimés et déprimants. Ces personnages vont finir par réagir, peut-être ? Ils vont finir par prendre leur vie en main, peut-être ? Ils vont peut-être se retrouver à la fin du roman ? C'est cela qui m'a poussée à continuer à lire, presque jusqu'à la fin. Mais sans aucun plaisir...
On attend qu'il se passe quelque chose, que la description des pensées moroses de ces 4 personnages cesse pour qu'il se passe enfin quelque chose, et ça tarde !...
Des tonnes de lieux communs. Des répétitions (voulues ?), p.ex. "Il tourne à droite et voit enfin une silhouette humaine. Celle de ce pauvre Paul, qui depuis son accident etc." p24 et p85. Et des citations à la pelle, p.ex. "un long bras timbré d'or glisse du haut des arbres" (Léon Paul Fargues), "des cieux spirituels l'inaccessible azur" (Baudelaire), "du temple déjà l'aube blanchit le faîte" (Racine) etc.
Ca aurait pu être drôle pour la description d'un personnage sur 4 pages. Sur 200 pages c'est carrément ennuyeux !
Bref : sans intérêt à mon avis.
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Chacun a pondu son énorme caca de béton pour jouir de son statut de propriétaire. Tout est moche. C'est une révélation. Tout pue. Devant chaque portail un énorme 4x4 noir stationne. Signe de puissance et de virilité. Le corbillard est à la mode, de nos jours.
Il s’appelle Auguste. Un prénom qui prête à sourire. Pourtant, auguste est celui qui inspire un grand respect, de la vénération, ou qui en est digne. Auguste était le prénom de son grand-père, le père de sa mère. Et le prénom de son arrière-grand-père, le grand-père de sa mère. Et on pouvait remonter comme ça jusqu’au Moyen Âge, une tradition dans la famille. À l’école, qu’est-ce qu’on avait pu se moquer de lui! L’enfance est cruelle. Aujourd’hui, il en sourit. Une de ses collègues s’appelle bien Prune. Il est professeur. Un métier qui a évolué depuis quelques décennies. Il y a du bon, il y a du mauvais. Son grand-père Auguste a fait la guerre, celle de 1914. Il en est sorti vivant et indemne. Un miracle. Un grand-père auguste, qui a ensuite adopté, comme sa propre fille parmi ses propres filles, une enfant juive pendant l’Occupation. Un grand-père juste. Infiniment bon et humain. Dont l’ombre lourde, marmoréenne, pèse. Il n’a rien d’auguste, lui, il le sait bien. Le monde d’hier n’est pas celui d’aujourd’hui. Il affectionne ces répliques frappées au coin du bon sens.
Pas de guerre, pas d’Occupation. Le quotidien. Le boulot. Les vacances. Le métro. Le dodo. L’être humain a rétréci. C’est peut-être ça le progrès. Devenir tout petit petit. Sûr, lui, personne ne se souviendra de lui dans cinquante ans. Mais à quoi ça sert de penser à tout ça ? Dans cinquante ans, c’est pas maintenant. Et avant-hier, c’est pas maintenant non plus.. (p. 10)
L'histoire humaine est extraordinaire. La girafe est la même girafe depuis des siècles. Pas comme nous! C'est pour ça qu'on est aussi compliqués. On n'est pas stabilisés.
Martine, il ne peut pas dire qu'il éprouve grand-chose pour elle. Il savait bien, dès le début, qu'elle n'était pas son genre. C'est classique de s'attacher à une personne qui, au fond, ne vous plaît pas. On a lu ça dans des tas de romans. Et les romans, finalement, ne font pas que raconter des histoires. En fait, s'il veut être honnête avec lui-même, ce n'est pas glorieux. Il faut bien s'installer un jour. C'est la norme. L'être humain est ainsi fait. La solitude avait effrayée son âme de vingt ans.
Il en est parfaitement conscient aujourd'hui. Il est simple et il est lent. Ce qui n'est pas tendance.
Les romans nous feront toujours vivre d'autres vies que les nôtres. Où peut-on rencontrer aussi librement une petite fille qui chasse ses idées noires grâce à une moustache ? Un homme foudroyé par Vénus au parapluie dans un Paris rêvé ? Une violoncelliste à la recherche de ses origines ? Une nageuse si puissante que même la mort ne parvient pas à rattraper ? Une avocate Amazone face aux inégalités de son pays ? Chacune de nos plumes de la rentrée littéraire 2023 a façonné un lieu unique qui nous invite à les rejoindre au coeur des Caraïbes, dans la forêt amazonienne ou dans les rues de Paris. En découvrant leurs textes, vous aurez rendez-vous avec le monde ; le monde intime ou le grand dehors, la réalité crue ou le rêve qu'elle nous inspire. En septembre 2023, vous lirez chez Buchet/Chastel les mots d'Adèle Fugère, Thibaud Gaudry et Renaud Meyer en littérature française. Les voix étrangères viendront du Brésil avec PatrÍcia Melo et des États-Unis avec Charmaine Wilkerson. Nous vous souhaitons un agréable voyage, Pascale Gautier et Maÿlis de Lajugie
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