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Eun-yong Chung (Antécédent bibliographique)Keum-Suk Kim (Traducteur)Loïc Gendry (Traducteur)Bérengère Orieux (Adaptateur)Benjamin Chaignon (Adaptateur)
EAN : 9782849990414
611 pages
Vertige Graphic (15/03/2007)
4.54/5   12 notes
Résumé :
25 juin 1950. Les troupes nord-coréennes franchissent le 38e parallèle, la guerre est déclarée. C'est le début de la fuite vers le sud pour des milliers de sud-coréens. Un mois plus tard, le 26 juillet, près du hameau de No Gun Ri, un bataillon de la 1re division de cavalerie américaine prend position près d'un pont ferroviaire avec pour mission de tenir l'emplacement pendant trois jours au moins. Des centaines de civils sud-coréens trouvent un abri sous les arches ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il m'est assez difficile de juger cette BD avec laquelle j'ai eu énormément de mal. le premier souci a été le dessin, que je n'ai vraiment, mais alors vraiment, pas aimé. C'est assez laid, à mes yeux, et j'ai surtout eu un souci avec sa façon de faire des bulles qui sortent de la bouche des personnages. Ca et le fait qu'elles ne soient pas situées de façon logique par rapport à l'ordre de lecture. Ces deux écueils à eux-seuls m'ont fait reposer la BD plusieurs fois alors qu'elle trainait depuis des mois sur ma table de chevet.

Lorsque j'ai enfin décidé de me lancer dans ma lecture et le finir, je dois dire que les raisons d'être dubitatifs se sont poursuivis. Déjà, l'auteur prend le temps de tout le temps préciser où nous sommes pour ne pas être perdus. Sauf qu'a mentionner des régions de Corée et des villes du même pays, sans carte incluses, je suis tout aussi perdu que s'ils n'avaient rien mis. C'est assez difficile à retranscrire, mais à part de vagues indications entre nord et sud, je n'ai rien compris au déroulé du trajet des protagonistes.
L'autre problème que j'ai eu concerne la façon dont l'histoire se déroule. C'est un récit du point de vue d'un des survivants de l'affaire qui raconte comment sa famille fut prise dans ce massacre horrible. Et ... ben c'est tout. Je dois dire qu'a la fin du livre j'étais assez déçu de ne pas voir plus, c'est-à-dire une extrapolation de ce massacre et une ouverture vers autre chose. Quelques petites pistes sont mentionnées, comme la façon de voir les soldats américains par les Coréens ou la jeunesse de ces soldats qui se retournera contre les populations locales. A cet égard, je considère que le récit ne dépasse pas vraiment le seul stade du récit. Contrairement à d'autres, comme Gorazde ou Kobane Calling, rien ne dépasse de ce simple récit et c'est dommage.

Cela dit, je dois reconnaitre que j'ai eu assez de facilité à lire l'ensemble et un réel dégout pour ce que fut ce massacre, non seulement une boucherie horrible mais aussi une torture de plusieurs jours pour des personnes enfermées dans des tunnels sous une chaleur accablante. le massacre est raconté de façon impitoyable, sans complaisance et sans se cacher. A ce niveau-là, le récit fait bien son travail et c'est ce qui m'oblige à remonter ma note que j'aurais voulu plus sévère. On sent que l'auteur voulait raconter quelque chose qui lui tenait véritablement à coeur, mais c'est une exécution qui m'a paru assez peu effective. Peut-être une ouverture vers le silence qui a suivi autour de ce massacre aurait été intéressant également, puisque jusqu'aux années 2000 le massacre fut principalement nié par les autorités.
Je note cependant que beaucoup de ces points auraient pu être corrigés dans un éventuel deuxième volume qui aurait poursuivit au-delà des journées du massacre, mais ce deuxième volume ne semble jamais avoir vu le jour. Est-ce à lire ? Honnêtement, je ne pense pas, bien d'autres récits de guerre sont plus intéressants. Ici, ce n'est que le récit d'un massacre. Malheureusement, des massacres il y eu a eu d'autres, de nombreux autres, et il y en aura encore.
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L'histoire d'Eun-yong débute durant l'été 1950. Alors étudiant en Droit dans la ville de Séoul, il coule des jours heureux avec sa femme et ses deux enfants. Jusqu'à ce 25 juin 1950 où un communiqué à la radio leur annonce que les troupes nord-coréennes ont rompu les accords de paix. La guerre est déclenchée, les populations débutent leur exode. Quelques jours plus tard, Eun-youn et sa famille prendront la route à leur tour, avec la volonté de rallier Daejeon où il retrouve son frère puis JOO GOK RI, son village natal situé dans le Sud de la Corée. Ils y trouveront un havre de paix de courte durée puisqu'ils assistent impuissants à la débâcle des troupes américaines sous-équipées et incapables d'assurer leur protection face aux troupes nord-coréennes.

Chassés de leur village, ils vont – dans un premier temps – trouver refuge dans la montagne la plus proche. Pourtant, la sécurité d'Eun-youn, ancien policier, reste incertaine. Des rumeurs courent au sujet du sort que les « Rouges » réservent aux anciens fonctionnaires d'état sud-coréens. Il prend donc la fuite et laisse sa famille sur place. Il trouve refuge chez un lointain cousin, apprend l'hospitalisation de sa femme et décide de remonter vers le Nord. Lorsqu'il la retrouve enfin, elle lui apprend le décès de leurs enfants et de toute leur famille. Son épouse est la seule survivante d'un massacre perpétré par les Américains au Pont de No Gun Ri. le couple doit désormais apprendre à vivre avec les plaies béantes laissées par ce drame.

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Ce manhwa est une adaptation du roman éponyme d'Eun-youn Chung qui a voulu témoigner de cet épisode sanglant de l'histoire de la guerre de Corée. En un peu plus de 600 pages, Kun-woong Park transpose donc ce témoignage de manière à lui donner une portée remarquable. le récit est très aéré, on fait des pauses sur des cases qui en disent bien plus long que les mots.

L'ouvrage se découpe en 7 chapitres avec une particularité pour le sixième. Ce dernier se développe sur près de 350 pages et se consacre uniquement aux quatre jours du massacre du Pont de No Gu Ri (perpétré entre le 26 et le 29 juillet 1950). le ton de la narration change, l'auteur se fait alors le passeur du témoignage de sa femme auquel s'ajoutent des témoignages mêlés d'autres survivants de cet épisode sanglant. Alors que jusque-là on suivait Eun-youn dans sa fuite, rongé par la culpabilité d'avoir abandonné sa famille, Kun-woon Park opte pour un style plus dépouillé, ce qui a pour effet immédiat de faire ressentir au lecteur toute la tension de cet épisode. le graphisme perd de sa superbe, les magnifiques lavis réalisés à l'encre de Chine (les détails de la flore sont superbes) laissent place à un trait plus malhabile, mordant, presque brut tant l'émotion est encore à fleur de peau après tant d'années.

On prend de plein fouet le trouble et l'incompréhension de la population. Les expressions des personnages nous font ressentir toute l'horreur de ce moment (ils ont été parqué pendant 4 jours dans sous un pont de chemin de fer et tenus en joue d'un côté comme de l'autre par les soldats américains qui tiraient au moindre mouvement). Hommes, femmes, enfants et vieillards ont vécus ainsi, entassés les uns sur les autres, côtoyant les cadavres de leurs proches, de leurs voisins. le désir de survie est devenu de plus en plus prégnant, ils ont fini par accepter l'inacceptable et se sont servi des corps pour ériger des remparts espérant que cela les protégerait des balles américaines. Je disais qu'on ressentait toute l'horreur de la situation, mais on est aussi témoin de toute l'incompréhension de ces gens qui vouaient une confiance quasi aveugle envers les soldats américains devenus leurs bourreaux pour des raisons qui leur échappe. Comble de l'ironie : les 25 survivants ont été sauvés par les soldats nord-coréens, ceux-là même qu'ils fuyaient quelques jours plus tôt.

Un album imposant, un témoignage qu'il n'est pas facile d'entendre mais pourtant, je pense que ce type d'album est la preuve que la bande dessinée est un médium incontournable et nécessaire.

Pour la première fois, j'adhère pleinement à un manhwa.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Corée, années 1950, la guerre fait rage.
Épicentre de la lutte acharnée que se livrent l'Est et l'Ouest, le monde rouge et le monde capitaliste, les bons et les méchants, la Corée est un théâtre où se joue une épopée dramatique grandeur nature. Les militaires et hommes politiques expérimentent leurs divergences sur le dos des civils. Rien de plus normal me direz-vous. Effectivement, ce n'est pas là que l'on a inventé les massacres, les dommages collatéraux, la bêtise humaine dans toute sa splendeur. Et comme dans toute guerre il faut bien aussi qu'il y ait pour L Histoire un gagnant et un perdant, un bon et un mauvais, affreux, méchant, vilain... Qui sont-ils ces deux là ? Évident, n'est ce pas ? L'Est, rouge, communiste est le vilain pas beau, d'autant plus que la Corée, encore partitionnée aujourd'hui selon cette vision historique, possède une partie Nord qui reste encore actuellement un lieu infréquentable (lisez Pyongyang de Guy Delisle pour vous rendre compte de combien la vie là-bas est étrangement différente). Ce pays fait parti de l'axe du mal défini par les bon américains, libéraux et capitalistes qui dominent le monde libre avec des principes justes et équitables. Vous savez bien, nous voyons la concrétisation quotidienne de ces principes parmi ces fameuses subprimes, crédits hypothécaires, et autres recapitalisation publique des banques -les pôvres- en faillite, pendant que les pauvres -les vrais, eux - hères deviennent encore plus marginalisés, rejetés, exclus, solitaires.
Bon, arrêtons de persiffler et plongeons nous dans roman graphique fleuve : 610 pages.
C'est l'histoire d'une famille modèle : un père Eun-yong, une mère Park Sun-yung et leurs deux enfants, garçon Gu-pil et fille Gu-hee. Dès le début de l'offensive des soldats communistes, les voilà jeté sur les routes. Ils descendent vers le Sud, se réfugiant chez des membres de leurs familles, dans les bois et les montagnes, toujours poussés plus loin par les combats ; ne comprenant rien aux mouvements de troupes dont ils sont spectateurs ; jusqu'au jour où Eun-yong est obligé de partir seul de peur d'être pris par les Rouges.
La séparation est douloureuse mais indispensable. Eun-yong part avec les autres hommes, ils laissent derrière eux un groupe essentiellement composé de femmes, d'enfants et de vieillards.
Eun-yong, après avoir atteint le Sud n'aura de cesse de retrouver les membres de sa famille. Il va travailler dans un port pour décharger les bateaux ravitailleur américains. Des indices le mèneront petit à petit à retrouver sa femme dans un hôpital. Park Sun-yung va lui raconter le calvaire qu'elle a vécu après leur séparation.

Cette longue narration de Park Sun-yung est absolument incontournable. Parfaitement insupportable, le récit des quelques survivants du massacre au pont de No Gun Ri est un témoignage capital pour dénoncer la barbarie de la guerre et des hommes qui la font. Parmi ces hommes il y a certes les soldats (du simple troupier qui appuie sur la gâchette à l'officier qui donne les ordres) mais aussi les hommes politiques et autres dirigeants qui ont décidé cette guerre et qui se cachent, dans leurs costumes immaculés, des exactions commises en leur nom sur le terrain. Park Sun-yung et Eun-yong sont des victimes de cette stupidité innommable. Et nous n'aurons de cesse de raconter leur histoire !!!
Un livre qui fait l'effet d'une bombe à émotions. Très dur mais complètement nécessaire pour raconter l'indicible, l'horreur militaire et guerrière, la stupidité et la connerie humaine. Après cela impossible de ne pas penser à l'Irak, l'Afghanistan, la Tchétchénie..., et penser aussi à Gen d'Hiroshima de Keiji Nakazawa. le roman initial est de Chung Eun-yong, né en 1923 et n'est toujours pas traduit. le dessinateur Park Kun-woong (né en 1972) l'a admirablement adapté, il est aussi l'auteur de la série Fleur sur la guerre de Corée.
Lien : http://legenepietlargousier...
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Le hasard m'a fait découvrir « Massacre au pont de No Gun Ri », attirée que j'ai été par la première de couverture à la nature verdoyante et aux petits personnages... qui fuient, ainsi qu'on le découvre sur la quatrième de couverture, menacés par un avion américain qui les survole. Une fois le livre ouvert, j'ai apprécié le dessin, aux dégradés de gris et de noir, avec un découpage efficace pour souligner le récit, et aux styles de traits variés selon le propos.
Cependant j'ai mis plusieurs jours à lire cette oeuvre, non que j'aie dû faire un effort pour la terminer, mais parce que j'avais besoin de ce temps ; car je me suis plusieurs fois surprise à geindre, à devoir reprendre une grande respiration, émue face à ce que j'apprenais, je voyais, j'entendais.
En effet, c'est à un Devoir de Mémoire que se livre Park Kun-woong en mettant en Bande Dessinée un roman d'inspiration autobiographique de Chung Eun-yong, qui s'appuie aussi sur de nombreux témoignages de personnes bien jeunes au moment des faits. On entre ainsi dans la connaissance d'un épisode peu ou pas connu de la guerre de Corée, celui qui a eu lieu entre le 26 et le 29 juillet 1950, qui a vu le massacre d'un très grand nombre de personnes par des Américains. Peu après la fin de la seconde guerre mondiale. Terrible ! Mais un pan de l'Histoire à connaître, pour, peut-être un jour, pouvoir croire en l'Homme.
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Massacre au pont de No Gun Ri est un manwha qui témoigne de la tragédie qui s'est déroulée durant la guerre de Corée.

Cette brique démarre pourtant sur un ton paisible et si la guerre est très vite annoncée, l'horreur met cependant du temps à nous atteindre. Il y a d'abord les autorités qui se veulent rassurantes et puis cet exode massif vers le Sud qui se met tout doucement en route. Et alors que les conséquences de l'invasion des troupes nord-coréennes et de l'arrivée des troupes américaines se font progressivement ressentir, Park Kun-Woong vient frapper le lecteur de plein fouet en détaillant mort par mort, ce massacre perpétré sur des civils coréens réfugiés sous l'arche d'un pont. Les témoignages rapportés par les quelques survivants de cette tuerie qui dura plusieurs jours deviennent vite insupportables et le sort de ces familles meurtries dans l'obscurité et confrontés à des choix et des événements indescriptibles est plus qu'inhumain.

Si je ne suis pas trop fan du dessin, en multipliant les tons sombres, celui-ci parvient néanmoins à conserver un peu de pudeur en dissimulant quelque peu l'horreur des scènes derrière des traits aussi sombres que cette page de l'Histoire.

Édifiant !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Jusqu’à présent, notre village avait été préservé des malheurs de la guerre… Maintenant, il nous fallait fuir, nous possédions juste de l’orge, de quoi tenir une semaine, tout au plus. C’était là toute notre richesse. Nous pensions que si nous quittions le village, c’était la mort qui nous attendait. Personne ne savait combien la guerre serait affreuse, on l’ignorait… Personne n’était capable de nous guider ni de nous indiquer un endroit où se réfugier. Personne n’avait la moindre idée de ce qu’était le communisme. Ce n’est qu’après la libération qu’on a sans cesse entendu dire que sous un régime communiste l’égalité était un concept réel. Pas de riche, pas de pauvre. Comme les Nord-coréens étaient en train de gagner la guerre, de plus en plus de gens pensaient que finalement ce ne serait peut-être pas si terrible de vivre sous un régime communiste
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En perdant cette bataille, l’Armée américaine perdit la confiance que le peuple sud-coréen avait placée en elle. Le doute s’installa dans les esprits, cette armée supposée invincible avait essuyé une si cinglante et rapide défaite. Ces soldats américains trop vite élevés au rang de quasi-divinités avaient rapidement retrouvé leur statut d’hommes
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Soudain, sur la route de Kyung-Bu, j’aperçus une immense marée humaine se déplaçant. C’était un flot ininterrompu d’hommes, de femmes et d’enfants. On eût dit un fleuve de couleur blanche
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Mes chers enfants qui étaient si doux, chaleureux, gentils et pleins de vie. L’odeur du lait maternel émanant de leur petite bouche, leur rire et leurs petits corps si doux… combien de fois ai-je pu frotter mon nez contre leur joue… Ils n’étaient plus là, à nos côtés, nous laissant, ironie du sort, orphelins
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