Le thème du triangle amoureux – le mari, l'épouse et la soeur de celle-ci – est au centre de L'affaire du boulevard
Beaumarchais, une intrigue simple pour une conclusion qui ne l'est pas moins. le thème sera repris par
Simenon dans une autre nouvelle,
Maigret et l'inspecteur malgracieux, et dans
Les scrupules de Maigret en 1957.
« Une histoire banale de gens sans envergure. » : tout est dit sur le couple Voivin et sur la soeur. Des personnages que l'on ne remarque pas, ternes, qui vivent dans un « appartement bourgeois, confortable, qui aurait pu être gai ». Comme si le trio était en accord avec la pluie qui tombe sur Paris, un vrai temps de Toussaint. Portant, un peu de passion subsiste au milieu de toute cette tristesse.
L'intérêt de cette courte nouvelle, qui reprend pour les lecteurs de Paris-Soir-
Dimanche le personnage du commissaire après
Maigret (1934), qui devait être sa dernière enquête, est de fournir les éléments qui sont ou deviendront vite familiers. Ici, pas de travail de terrain, pas d'interrogatoires en direct. Tout se passe dans les locaux du quai des Orfèvres, pour un interrogatoire « à la chansonnette ».
On trouve dans L'affaire du boulevard
Beaumarchais plusieurs éléments récurrents de la série : l'antichambre et son canapé recouvert de velours rouge,
la cage de verre de l'huissier, le bureau de
Maigret empli de fumée de pipe, le placard avec la bouteille de fine, les sandwiches et les bières que l'on fait monter de la Brasserie Dauphine… le décor est planté, Les Nouvelles enquêtes de
Maigret commencent.
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http://maigret-paris.fr/2020..