A travers de nombreux témoignages,
Stéphanie Gibaud démontre que la protection des lanceurs d'alerte est un enjeu majeur pour les démocraties, ou ce qu'il en subsiste encore. le monde de la finance a pris en otage les citoyens du monde entier. Les banques sont les organisations privées les plus puissantes, elles sont responsables des déficits publics, des dettes, des food trades (spéculation alimentaire) entre autres. La fraude de classe organisée, l'évasion fiscale (80 milliards euros en France par an) démontre jour après jour que cette industrie financière est criminelle. Les mariages incestueux entre les hommes politiques, les banquiers et les autorités de contrôles démontrent bien les conflits d'intérêts. La justice est assassine et non éthique, elle ne tranche que trop et anormalement en faveur des puissants. L'état fait passer des lois pour que les informations soient mieux protégées que les citoyens. Certes, il y a parfois des condamnations, qui semble n'être que pour la forme, les amendes sont négociées ! mais généralement bien en deçà des préjudices, de l'intérêt général et in fine les lanceurs d'alerte sont méprisés, salis, abandonnés, non protégés. Les organes de presses sont pratiquement tous sous contrôle, l'information disparaît alors au profit de la communication, des "nébuleuses" qui ne favorisent pas la transparence, la véracité, voire l'intérêt des informations.
On mesure bien à travers cet ouvrage, le parcours semé d'embûches, de pièges, d'oubliettes qui menacent les personnes courageuses dénonçant la corruption, la fraude, la tricherie, la malhonnêteté, la liste est longue. Serions- nous sous le joug de « la bête à sept têtes » présente dans de nombreuses mythologies, religions et traditions ? J'ai pour ma part identifié les différentes têtes de cette ploutocratie.
L'auteure nous énonce des mesures qui pourraient être prises si l'éthique pour le bien de tous prévalait. Les actes individuels sont également parmi les plus importants pour infléchir cette tendance à la dérive mafieuse. La conclusion du livre nous apporte quelques pistes individuelles et collectives pour agir et réagir, ainsi qu'un bon nombre de sites à consulter pour nous informer d'avantage.
A l'instant où je rédige mon humble avis, comme une évidente preuve supplémentaire, la presse annonce l'engagement d'un homme politique pour une grosse banque (com' ou info d'ailleurs ?). Notre chef de l'état est également un produit du milieu de la finance. Wikipédia dresse pour le cas, une liste intéressante de controverses le concernant bien en phase avec différents sujets évoqués dans cet ouvrage et il est impossible que son nom ne nous effleure pas l'esprit durant la lecture. A ce sujet je me suis souvenu d'une phrase de
Romain Gary dans
Gros-Câlin « Crier le fascisme ne passera pas, ça fait passer tout le reste »
J'ai aimé ce livre courageux, j'ai souvent pensé à une phrase de Gandhi qui disait ceci « ma conscience obéit à une loi, supérieure à la loi » Les lanceurs d'alertes ne seraient-ils pas tous des Gandhis ? Alors il faut les suivre, il faut les soutenir, pour eux d'abord puis pour le plus grand bien de nous tous.