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EAN : 9782895024422
142 pages
L'Instant même (31/10/2020)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Après avoir vécu deux fausses couches consécutives, Marielle Giguère a entamé une réflexion et un processus d’écriture qui ont culminé avec Ci-gît Margot, un roman dans lequel les expériences de l’autrice se mêlent à la fiction. Étonnée et ébranlée par l’absence presque totale de ce sujet dans la fiction québécoise, elle a pris le pari d’affronter les tabous, de nommer l’innommable et de plonger, mot après mot, page après page, au cœur de la vie, avec ses parts d’om... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un livre coup de poing et qui a le mérite d'être.
Encore un sujet important qui est tu dans notre chère société. tout faire pour effacer la douleur et les difficultés. Et pourtant les femmes représentent bien la moitié de l'humanité, pourquoi alors ne pas être solidaire et compatissant avec celles perdent leur bébé. (De plus je suis persuadé que le père souffre également ! ) Pourquoi niait cette souffrance ?
Ici l'autrice a perdu son foetus suite à une erreur médicale. donc nous pouvons comprendre et accepter sa colère qui traverse tout son récit. Mais elle n'est pas autocentrée, elle nous pousse à réfléchir que notre société on ne veut pas voir cette souffrance et cela ne date pas d'hier.
Quel courage a eu l'autrice.
A lire.
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Je ne me souviens pas d'avoir lu un livre où l'on parlait ouvertement des femmes et de leurs fausses couches. le sujet m'a interpellée et j'avais le goût de découvrir si les émotions qu'a ressenti (et ressent encore) Marielle allait toucher ma petite corde sensible et venir faire écho à mes propres émotions!

L'auteure aborde le sujet avec authenticité. Son écriture est sans flafla et va directement au sujet, et ce, sans détour. Elle ne mâche pas ses mots lorsqu'elle nous parle de Céline, celle qui lui a enlevé sa petite Margot. Les mots sont durs et emplis de colère… mais à la fois si appropriés et justifiés. Comment ne pas être en colère face à l'impardonnable?

Les chapitres sont courts, le récit l'est également, mais pourtant la profondeur du témoignage ne peut faire autrement que de venir nous bouleverser. C'est dur, brusque et chaque mot est empreint d'une émotion vive.

Je dois avouer que les larmes me sont venues aux yeux lors d'une scène très touchante vers la fin de son témoignage. J'ai dû déposer le livre quelques instants pour calmer les vives émotions que je ressentais. Marielle a su trouver les mots exacts pour décrire les émotions que je ressentais autrefois, et encore aujourd'hui, en pensant à mon petit ange.

Au-delà du témoignage de ce qu'a vécu Marielle, il y a aussi ceux des autres femmes de son entourage. Au fil des générations, l'on constate à quel point il était et est encore difficile d'accorder à la femme qui perd son bébé, le temps pour vivre ses émotions et tenter de vivre avec l'inacceptable. Car peu importe les événements, à mes yeux, il est impossible d'accepter sans broncher de perdre une partie de soi.

Lien : http://alapagedesuzie.blogsp..
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Livre poignant dès les premières pages. le deuil périnatal est un deuil méconnu pour beaucoup de gens. Récit touchant par son style où on peut réellement imaginer la rage, le vide et l'immense chagrin de la narratrice. Un hommage aux femmes qui portent la vie.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je mets la souffrance vraiment loin dans un endroit à l'intérieur de moi qui appartient en même temps à toutes celles qui serrent les dents. je suis une femme-grotte remplie de cicatrices-récits bien plus anciennes que les miennes, qui me partent du ventre et qui vont jusqu'au ventre de toutes les mères qui ont porté leur enfant mort, de toutes les femmes qui ont donné naissance, qui ont été traversées par la vie qui ne s'excuse jamais de traverser les femmes en les fendant sur le long.
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Je pleure longtemps, le soleil commence à se coucher sur cette tristesse qui ne tarit pas. Là-haut, je me suis fait à moi-même un câlin assez long pour me réchauffer un peu.
Ce soir-là, autour du feu, j'aurais voulu en parler, mais je n'avais pas de mots qui ne viennent chargés d'un goût salé. Alors je suis retournée à mon silence.
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Il faut croire que les hormones et les émotions ne sont que des dentelles sur la souffrance physique, nul besoin d'en tenir compte dans le calcul des jours qu'il faut pour se remettre.
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Son linceul est doux. Elle est accompagnée de moutons qui dorment sur des nuages, ça me rassure. Elle n’est pas toute seule. Mon amoureux la prend dans ses bras. Il est décontenancé et triste. Il se demande si la mort-naissance de Margot fait de lui un père.
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Dans cette attente, je n'ai même pas la force de semer un rire. Il n'y a plus de lumière dans l'idée des femmes qui m'ont précédée. Je suis seule. Pas assez de soleil pour produire la photosynthèse du rire dans mon ventre.
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