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La Petit Illustration (17/12/1938)
3.43/5   7 notes
Résumé :
Sur le modèle de L'impromptu de Versailles de Molière, Jean Giraudoux présente par la voix de Louis Jouvet et des autres comédiens sa vision du théâtre et du travail théâtral. Il s'agit d'une pièce de théâtre, sur le théâtre et dont le décor est le théâtre et les personnages les comédiens.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le 3 décembre 1937, le rideau se lève sur la scène du théâtre de l'Athénée. Sur une note accordée avec "l'Impromptu de Versailles", le fameux petit acte de Molière, Jean Giraudoux nous parle de Théâtre.
L''ironie est de mise, l'humour de rigueur. Mais que l'on ne s'y trompe pas.
Cette petite pièce, en un acte, n'est pas si légère qu'elle y paraît.
"Nul jongleur n'égale en virtuosité Jean Giraudoux lorsqu'il lance et fait miroiter des idées. C'est ainsi qu'il les manie sur la critique, l'art, le public, les comédiens..."
Mais la malice de l'auteur ne blesse personne.
Le public applaudit. Les critiques apprécient.
Ce petit morceau est comme une chronique verbale, un entretien entre l'auteur, les comédiens et le public sur les choses du théâtre.
Il n'y a pas ici d'interprètes puisque ce sont les comédiens qui jouent leur propre rôle. Ils s'appellent Renoir, Boverio, Jouvet, Raymone, Ozeray, Dasté, la petite Vera...Un seul rôle est fictif, celui de Robineau.
Et ce numéro malicieux de "La Petite Illustration" de nous faire regretter de ne pas avoir été parisien en 1937, assis devant cette même scène de l'Athénée, et souriant à quelques réparties de Louis Jouvet et de ses compères :
" - Mais cela va créer des obligations terribles aux auteurs ?
Jouvet.- Aux auteurs ? Non. Ils n'en ont jamais eu qu'une : celle d'être des écrivains. le mot comporte tout.
Mais à toi, oui. Tu as à soigner le théâtre comme ta propre bouche, n'y souffrir aucune poussière, aucune tâche.
Veille à son éclat. Ce n'est pas une question de crédits.
Les dents d'or n'y sont pas nécessaires...C'est une question de santé, d'haleine.
A théâtre carié, nation cariée....".
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Giraudoux
J'ai lu le Cantique des cantiques de Jean Giraudoux, comme je lis, je regarde, j'écoute tout ce qui reprend le titre ou un verset de ce livre de la Bible, de Shakespeare (Sonnet 127) à Amos Oz, de Nigra sum de Pablo Casals à Bashung et Rodolphe Burger, et tant d'autres...Alors quand j'ai rencontré par hasard, ce titre chez Jean Giraudoux,, et malgré mon manque de passion pour cet écrivain lettré, je l'ai lu.
Au premier abord, avant même de me plonger dans ces mots, il y a une parenté évidente, Giraudoux n'écrit guére plus long que le Cantique de la Bible. Mais la situation semble sans rapport, un rade chic à Paris, une rencontre entre un vieux puissant et une jeune femme...Mais Giraudoux glisse des mots qui sont parents de ceux du Cantique, quand la jeune fille parle de l'homme qu'elle aime: “Vous avez tout ce que j'admire, le cou royal, la sérénité, les jambes droites “.
Et puis, voici que le président dit : “Si vous retrouvez les bagues dans vos poissons, vous saurez ce que cela veut dire.” Est-ce là une allusion au récit autour du verset 12 du premier chapitre de Qohéletn – on sait la proximité des deux livres (le Cantique et Qohélet ou L Ecclésiaste) tant dans leur forme que dans les difficultés auxquels ils on été confrontés lors du concile de Jabne (enter 70 et 80) pour être admis dans le corpus des livres de la Bible par les rabbins? Je ne sais pas, peut-être, voici ce que j'ai écrit autour de ce récit;
J'étais complètement défoncé,
ce type, Asmodée, que j'avais rencontré dans ce rade,
il m'avait donné cette dope…il m'avait dit,
‘prends là, tu oublieras toutes tes vanités',
je les ai oubliées,
je me suis oublié moi-aussi,
je n'avais plus mon anneau de pouvoirs
je n'avais plus mon anneau de pouvoirs
il l'avait pris,
il a pris mon corps, ma place,
et même ma mère,
il a couché avec elle,
Bethsabée, la plus belle des femmes de mon père,
je suis devenu le premier,
l'unique incestueux par procuration non consentie;
Je me suis retrouvé dans un trip infernal
sans plus aucune mémoire,
un ictus qu'il a déclenché…
en jetant mon anneau de pouvoirs dans la mer,
salopard…
je parcourais toute la ville
‘je suis le roi', c'est ce que je répétais
tous se moquaient de moi,
rejeté, moqué,
j'ai même supplié pour une croute de pain,
on me la jetait par terre dans les ordures,
alors je suis parti,
j'ai marché, longtemps,
je suis arrivé à Machkémam,
et j'ai été cuisinier,
moi, roi, cuisinier…
Naama m'a pourtant aimé,
mais le roi -qui était son père -
n'a pas aimé qu'elle m'aime, moi, le cuisinier,
lui aussi nous a chassé,
dans le désert,
sans rien qu'un morceau de pain,
une cruche d'eau,
et toi mon amour;
nous avons marché,
longtemps
et nous sommes arrivés dans un port,
nous avions faim,
j'ai péché un poisson,
Naama a trouvé mon anneau dans son estomac,
je l'ai reconnu, je l'ai remis à mon doigt, mémoire et pouvoirs me sont revenus
et j'ai chassé Asmodée, saloperie…
et je suis redevenu qui j'étais.

(Ce poème est une divagation autour de Qohélet 1.12 ‘Moi, Qohélet, j'ai été roi sur Israël, à Jérusalem'
Mon Histoire est tirée du midrach et de la aggada du Talmud de Babylone réécrite au 17° siècle par un cabaliste Rabbi Naphtali ben Jacob Elhanan Bacharach.
Le thème de l'anneau qui restaure la mémoire se retrouve aussi dans un targoum du Cantique des Cantiques. On le trouve aussi en Inde dans la tragédie Abhijnana Shakuntala du poète Kalidasa (4-5°s) et dans les contes arabes sur Salomon (Soliman) qui aurait perdu son trône au profit d'un mauvais esprit Sakhr pendant 40 jours qui jette également l'anneau à la mer et Salomon le retrouve dans le poisson.)

Lien : http://holophernes.over-blog..
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Voici une pièce de théâtre très différente des autres pièces de Jean Giraudoux puisqu'on n'y joue rien, les personnages sont les comédiens eux-mêmes et que la pièce est une interruption dans leurs répétitions.
Jean Giraudoux, on l'imagine en totale complicité avec Louis Jouvet, a écrit une pièce pour défendre le théâtre qu'il aime et exposer tout ce qu'est le théâtre et comment faire pour qu'il soit plus encore. Cette pièce est un plaidoyer avec de très beaux moments sur les émotions du spectateurs et les émotions des comédiens. Dans un message très politique, l'auteur demande à l'Etat de prendre ses responsabilités pour offrir ces émotions à tous et réclame une sorte de service public de la culture.
La pièce contient également des sous-entendus qui doivent être autant de règlements de compte, mais il faudrait se replonger dans l'actualité théâtrale de 1937 pour en saisir le sens.
A noter enfin, comment Giraudoux se sert du théâtre lui-même pour en faire l'éloge.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Dans ce pays qui a tant de journalistes et pas de presse, qui a la liberté et si peu d'hommes libres, où la justice appartient chaque jour un peu moins aux juges et un peu plus aux avocats, quelle autre voix te reste que la nôtre ? La tribune ? Il n'y a plus d'orateur là où le théâtre est enroué ! Tandis que rien n'est perdu si chaque soir le parvenu, le concussionnaire, le cuistre doit se dire : Tout irait bien, mais il y a le théâtre, et si l'adolescent, le savant, le ménage modeste, le ménage brillant, celui que la vie a déçu, celui qui espère en la vie, se dit : Tout irait mal, mais il y a le théâtre !
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Belle terrasse de café de luxe.
Au Bois ou sur la Seine. Heureux après-midi. Il est 4 heures.
Le président.- Quelle table me conseillez-vous, garçon ?
Victor.- Celle qui vous plaira.
Le président.- Le thé est bon chez vous ?
Victor.- J'ignore, je bois de la bière.
Le président.- Dès que vous apercevrez une jeune femme, dirigez-la vers moi. La plus charmante des jeunes femmes.
Victor.- Les charmantes jeunes femmes ici se dirigent parfaitement toutes seules.....
(lever de rideau de la pièce extraite de "La Petite Illustration" n° 449 parue le 17 décembre 1938)
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La scène est la scène même de l'Athénée, un après-midi de répétition. En 1937.
Renoir, Boverio, Marthe puis les acteurs
Renoir.- Essaie du Molière. La recette est infaillible.
Boverio.- Je ne sais quel mouche les pique aujourd'hui ! L'heure de la répétition est passée de cinq minutes et ils sont tous encore à discuter dans l'escalier.
Marthe.- Je les ai déjà sonnés trois fois.
Renoir.- Essaie du Molière. Toutes les fois où l'on récite du Molière sur une scène, les comédiens, où qu'ils soient dans le théâtre, l'entendent, et ils arrivent.
J'en ai fait souvent l'expérience, même au Boulevard.
Cela entre dans les loges. Cela bat tous les timbres.
Boverio.- Je crois qu'ils attendent Jouvet
Renoir.- Tu vas voir s'ils l'attendent quand ils sauront que Molière est là.....
(lever de rideau de la pièce extraite de "La Petite Illustration" n° 449 parue le 17 décembre 1938)
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Le théâtre n'est pas un théorème, mais un spectacle, pas une leçon, mais un filtre.
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La mise en scène, c'est bâtir pour la pièce une assise de béton comme pour un obusier. Et en avant le tir!
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Videos de Jean Giraudoux (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Giraudoux
https://www.laprocure.com/product/1525906/chevaillier-louis-les-jeux-olympiques-de-litterature-paris-1924
Les Jeux olympiques de littérature Louis Chevaillier Éditions Grasset
« Certains d'entre vous apprendrez que dans les années 1912 à 1948, il y avait aux Jeux olympiques des épreuves d'art et de littérature. C'était Pierre de Coubertin qui tenait beaucoup à ces épreuves et on y avait comme jury, à l'époque, des gens comme Paul Claudel, Jean Giraudoux, Paul Valéry et Edith Wharton. Il y avait aussi des prix Nobel, Selma Lagerlof, Maeterlinck (...). C'était ça à l'époque. C'était ça les années 20. Et c'est raconté dans ce livre qui est vraiment érudit, brillant et un vrai plaisir de lecture que je vous recommande. » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
+ Lire la suite
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