La rivière des brumes

" La rivière des brumes" est une bonne surprise.
C'est l'opportunité de s'installer un peu, le temps d'une histoire, dans un autre pays, une autre culture: Bienvenue au Meghalaya, la "demeure des nuages".
L'auteure Hélène Gloria imaginera une sorte de triangle amoureux pour ajouter aux passions de la mousson celle des hommes de coin d'Inde.
Il pleuvra sans retenue et les yeux vont aussi se gonfler d'eau.
Notre héroïne Sahma aura un rôle important dans une communauté vivant loin du village (et c'est ce qui rendra la situation un peu exceptionnelle pour les écouteurs d'histoires), elle sera médiateur et permettra de maintenir le lien entre les deux communautés séparée par la forêt et durant cette période difficile, par les crûes de la mousson.
Plus rien ne passe depuis des jours et chacun s'inquiètera de savoir si tout va bien de chaque côté, si personne ne s'est trouvé emporté par les trombes d'eau ou la rivière déchainée.
Hélène Gloria fera découvrir à la plupart d'entre nous l'instrument du ghatam: grâce à lui, Sahma pourra communiquer par codes musicaux des messages rassurants.
Vous connaissiez?
Et puis un matin, Sahma trouvera son ghatam brisé en morceaux sur le sol de sa maison.

Comment? Qui aurait osé, tandis que Sahma se montrait indispensable sur ces temps de crise?
N'était-ce pas un peu aussi plonger le reste de la communauté jalousement dans la détresse et l'inquiétude (sans "téléphone" en période de confinement, pour faire dans l'analogie familière)?
L'ami d'enfance de Sahma, Kori, se précipitera pour la soutenir, elle qui en quelque sorte aura perdu une deuxième fois sa voix: et oui, Sahma est muette.
La suite sera surprenante. Sahma ne voudra plus revenir vivre parmi les hommes... Pour l'instant.

Ce départ dramatique ne sera pas anodin, séparant les amis Kori et Sahma pour des années.
La vie pourtant se poursuivra, des bébés naitront et la jungle adoptera le jeune femme muette. Nous assisterons à une sorte de lente métamorphose sur la base de la survie.
Sahma va ouvrir ses sens et trouver de la sérénité là où elle aurait pu se sentir affreusement perdue.
La perspective en fera une jeune femme exceptionnelle, débrouillarde, ingénieuse, d'autant plus avec son handicap qui aurait pu nous laisser penser que Sahma soit forcément plus dépendante de sa communauté que l'inverse.
Que nenni, c'est étrangement l'inverse qui se produira, Sahma est une amie mais c'était aussi en quelque sorte le "facteur".
Nous sommes aussi dans une autre culture et un autre environnement qui pourra nous offrir un peu de hauteur sur l'idée du handicap.
Le personnage se dépassera et se montrera doublement utile et de bon recours à son retour.
Car elle reviendra.
Sahma saura comment se passer du Ghatam.

On a aimé.
Un joli goût du voyage transmis, notamment avec les images.
Le style de l'illustratrice Odile Santi nous surprendra si l'on garde en tête les fonds plus fondus de "Les yeux verts" de Li Lamarre (Éditions Courtes et Longues). C'est à rapprocher du charme pastel et du trait fin de couleurs de "Au pays des loups qui chantent" avec Michaël El Fathi (Éditions Courtes et Longues).
À découvrir.

Au Nord-Est de l'Inde, dans le Meghalaya, aussi appelée « demeure des nuages » par son atmosphère brumeuse et son climat humide, vit une jeune femme au nom de Sahma, dans une maison en bambou, isolée du village. Muette de naissance, elle joue du gatham, un instrument de musique permettant de communiquer et de transmettre des messages au reste de la communauté pendant la saison des moussons, des pluies diluviennes et des crues qui contraint les villageois à rester confinés chez eux. Inquiet pour sa maman, habitant seule de l'autre côté du versant, son ami d'enfance Kori vient lui rendre visite. Plesmili, la femme de Kori, jalouse de l'amitié entre Sahma et son mari, ne compte pas en rester là. le lendemain, Sahma retrouve son gatham brisé en mille morceaux. Désormais, la voix de la communauté s'éteint. Inconsolable, Sahma emprunte les sentiers battus menant à une forêt obscure, un monde qui ne lui est pas familier et où elle devra se débrouiller seule pour survivre dans la jungle tropicale. Durant une année entière, se retrouvant seule avec elle-même, Sahma trouve refuge dans cette jungle, construisant des ponts vivants, fabriqués à partir de racines aériennes d'arbres à caoutchouc et de lianes.
Durant cette lecture de quelques pages, nous voyageons avec notre héroïne dans le Nord-Est de l'Inde, à la découverte d'une nouvelle culture aux coutumes ancestrales. Aux côtés de Sahma, nous découvrons la communauté Kashi. A travers des paysages aux décors exotiques, cet album nous offre un moment de dépaysement, nous transmet des traditions et nous offre une vision harmonieuse entre la nature et l'être humain.

j'ai découvert la maison d'édition cipango et chacune de leur oeuvre a su me transporter. Et cet album n'y échappe pas, c'est une pure merveille.
Regarder ces illustrations, c'est se noyer dans ces magnifiques décors et se croire au Meghalaya, en Inde.
Sahma est une jeune fille muette qui réussit à s'exprimer d'une autre manière: par le son de son ghatam.
Chaque année lors de la mousson, le village est coupé du monde et Sahma se rend alors indispensable en communiquant avec les autres villages grâce à son instrument de musique.
Mais que devient-on lorsque l'on s'éloigne trop profondément dans la jungle?
Les thématiques de cet album m'ont beaucoup touché comme la jalousie, l'amitié mais encore la reconnaissance.
Cette harmonie avec la nature que nous fait ressentir ce personnage m'ont apporté une certaine sérénité et cette évasion a été un réel plaisir.
Un magnifique album que je vous conseille donc fortement de découvrir!

Sahma est muette. Au sein du village, son rôle est de transmettre les communications des uns et des autres à travers la montagne grâce à son instrument de percussion, le ghatam. Lorsqu'elle retrouve son instrument brisé un matin par une femme jalouse, tout son monde s'écroule. Elle s'enfuit dans la forêt. Ce conte indien se déroule dans une région humide bien spécifique, au Nord du pays, dans la mangrove, où les habitants ont, depuis des siècles, pour habitude de tisser des ponts de lianes pour traverser les torrents. L'histoire est intéressante, les illustrations jolies, on apprend des choses : une bonne acquisition pour qui cherche des contes de cette région du monde.

"La rivière des brumes" est un conte autour d'une amitié contrariée qui va voir naître les "ponts vivants", patrimoine unique au monde du Meghalaya dans le nord-est de l'Inde.

L'album "La rivière des brumes" est source d'émerveillement. Alors que la nature semble hostile et que les relations humaines sont parfois pourries par la jalousie, il suffit de porter un regard différent sur ce qui nous entoure pour y voir des possibles et non des limites. C'est à travers une fable sur l'amitié que vous allez découvrir une réalité culturelle et géographique typique de cette région de l'Inde : les ponts vivants.

Dans un village isolé dans les hauteurs du Meghalaya (littéralement la "demeure des nuages"), Sahma, muette devient la voix de sa communauté en transmettant les messages des villages par delà la jungle et la montagne en jouant de son ghatam durant toute la saison de la mousson. Un jour, par jalousie, la femme de son meilleur ami brise son instrument. le village est coupé du monde... et Sahma disparaît dans la jungle hostile.

Mais quand on sait l'observer, la nature est pleine de ressources. Sahma va ainsi vivre en harmonie avec son environnement et créer des ponts avec des lianes pour vivre dans cette végétation luxuriante. Et qui l'eu cru ? (attention spoiler !)... Il se pourrait bien que ces structures végétales soient à l'origine d'un petit miracle.

Je suis sous le charme de ce coin du monde qui nous est décrit. le juste équilibre entre la nature et les humains semble hélas un paradis perdu.
Lien : https://www.unlivredansmaval..