L'arménienne aux yeux d'or

Maurice GOUIRAN a une façon unique d'amener le lecteur à découvrir des pans d'histoire parfois méconnus au travers de polars marseillais. L'Arménienne aux yeux d'or est autant un roman policier qu'un récit extrêmement documenté du génocide arménien. Il est très difficile de traiter ce genre de sujet sans être à côté de la plaque. Maurice GOUIRAN réussi à faire passer les informations avec brio et sensibilité.

En cette nuit du 13 avril les Marseillais stupéfaits voient le Vieux-Port brûler : la mer s'embrase, les yachts et les barques des pêcheurs explosent les uns après les autres. Cet incendie spectaculaire est l'épilogue d'une folle course-poursuite entre la 205 rouge d'un jeune Marseillais, Calambo, et d'une mystérieuse B.M. noire.
Quelques jours auparavant, à Istanbul : Mustapha Bey, riche amateur d'art et chef de la puissante Mafia turque, le Croissant Noir, réunit ses lieutenants; l'un d'eux lui propose de récupérer une pièce unique, le kandjar, un célèbre poignard volé en en 1915 dont la Turquie ne possède maintenant qu'une copie à Topkapi. En épluchant les archives, Isker a découvert que le voleur, Sarkis Balyan, un jeune garçon de neuf ans, avait alors échappé aux massacres et s'était établi en France. Isker a pu localiser ses descendants, dont Calambo.
Levon Balyan, l'un des fils de Sarkis débarque à Marignane, il arrive de New-York. Voici maintenant cinquante ans qu'il a quitté Marseille, sa ville natale, pour aller faire fortune en Amérique. Il a appris que la Mafia turque s'intéresse au kindjar et que son neveu est en danger, il vient pour le sauver. A Stéphane incrédule, il livre le carnet d'un journaliste arménien assasssiné qui relate quelques uns des épisodes marquants du génocide arménien : les arrestations en masse, les déportations, les viols, les tortues, les massacres. L'horreur. L'oncle et le neveu aidés de leurs fidèles amis, vont s'unir pour lutter contre les tueurs lancés à leurs trousses. Certains n'en réchapperont pas.
On ne s'ennuie pas une minute dans ce roman dont le rythme soutenu nous entraîne du Beau Bar de l'Estaque (avec ses incontournables piliers de bistrot) ou des pittoresques cabanes de Beauduc jusqu'à Istanbul-Constantinople.
Aujourd'hui certains gouvernements voient dans la non-reconnaissance du génocide arménien par la Turquie l'une des raisons de lui refuser le droit d'entrer dans l'Europe. En rappelant ces terribles évènements et la souffrance de ce peuple, Maurice Gouiran provoque la réflexion et lance le débat.

Décidément j'adore Maurice Gouiran dont je dévore les romans les uns après les autres.
On ne découvre pas un auteur comme lui tous les ans, et c'est jouissif.
Certes il vaut mieux connaître Marseille, sa géographie et son parler traditionnel, pour apprécier sans effort. Mais je ne suis moi-même marseillais que depuis peu, et je dois faire des efforts que je ne regrette jamais: je conseille donc A TOUT LE MONDE de découvrir Gouiran.
Qui fait cet effort (somme toute très limité) aura accès à des intrigues bien fichues, sur un fond ultra brûlant car c'est dans ces pages de fond que le talent de Gouiran s'exprime totalement. Gouiran est (d'abord?) un type à la culture redoutable et qui a du mal à digérer certains aspects de notre société ou de notre passé.
Des aspects trop peu abordés, des tabous...

Ce livre-ci traite de la mafia turque et du génocide arménien. Je ne vous en dis pas plus.
Sauf que c'est fort et documenté.

En 1915, Sarkis (9 ans) et Arak traversent l'Anatolie pendant 2 mois et voient les horreurs du génocide arménien, en Turquie.
Sarkis s'installe à Marseille, avec un mystérieux poignard. Ses descendants (Lévon et Calambo), 80 ans plus tard, vont devoir affronter la mafia turque, à Marseille et en Camargue.
Leurs amis (Bubble et la Bêche, Lila, Pater et Antoine) vont les soutenir.
Lévon, l'oncle d'Amérique, de passage à Marseille, explique son histoire familiale à son neveu, Calambo.
J'ai aimé ce livre, car il parle de Marseille sur 80 ans, et parfois de la difficulté à s'intégrer en France, pour un peuple décimé par le génocide.

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