AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782824622392
City Editions (23/08/2023)
3.98/5   20 notes
Résumé :
Andreas, un brillant journaliste sportif, et Magdalena, son épouse, sont pris dans la tourmente de l'histoire. L'Allemagne de 1936. Celle des Jeux olympiques, mais aussi, des lois raciales, de la mise au pas du pays, de l'intensification de la traque des opposants. Au sein du couple, la révolution nationale a fait son travail de sape : le lien qui unissait Andreas et Magdalena n'est plus qu'un fil ténu auquel sont accrochés, comme des oripeaux, les souvenirs nostalg... >Voir plus
Que lire après L'homme du café KranzlerVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
3,98

sur 20 notes
5
6 avis
4
8 avis
3
0 avis
2
1 avis
1
0 avis
« L'homme du café Kranzler » est le huitième ouvrage de Michel Goujon mais le premier que je lisais de cet auteur et il est tout simplement fascinant. Gros coup de coeur pour moi !

Se déroulant avant la Seconde Guerre mondiale, il m'a appris plein de choses sur la vie des Allemands alors que le régime nazi en était à ses prémisses et avant le déclenchement à proprement parler de la guerre. Comment un régime totalitaire raciste a-t-il pu se mettre en place si facilement au vingtième siècle ? C'est une question que je me suis souvent posée et c'est la première fois que je découvrais un livre qui faisait état de l'autre côté du miroir, celui de l'Allemagne.

Andreas est journaliste sportif réputé et marié à Magdalena, jeune femme au foyer dont le désir le peu vif est celui de fonder une famille. Pourtant, la venue d'un bébé tarde et au fil du temps, elle commence à se passionner pour le Führer et à tout ce qui l'entoure. Tout l'inverse d'Andreas qui peine à voir ce que devient sa patrie ainsi que son épouse.

Les tourments de ce couple face au nazisme sont brillamment portés par la plume de Michel Goujon. Soumis au contrôle frénétique de la Gestapo, Andreas devra clairement prendre position en faveur d'Hitler. Afin d'éviter des représailles, il devra choisir entre suivre ses idéaux ou fraterniser avec le diable.

Une tension vive égrène ce livre. J'ai été passionnée de découvrir les histoires personnelles d'Andreas et de Magdalena et leurs psychologies pour tenter de comprendre comment chacun a choisi ou non de suivre la masse et de se forger son opinion politique.

Se déroulant sur seulement deux jours, le rythme est soutenu, notamment grâce à de courts chapitres et une écriture très fluide. Ce page-turner passionnant se dévore car le lecteur veut savoir ce qu'il adviendra de ces deux personnages principaux.

Bref, vous l'aurez compris, j'ai adoré tout simplement ce livre et vous le recommande très vivement.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
Commenter  J’apprécie          370
Un couple , Andrea et Magdalena, confronté aux ravages du nazisme
Les premiers chapitres m'ont paru longs, puis les évènements s'accélèrent pour rendre la lecture plus addictive.
On craint pour la vie d'Andréa, le quotidien de Magdalena nous agace vraiment jusqu'au jour...
J'ai particulièrement apprécié la postface d'Edmonde Permingeat, germaniste, traductrice en langue allemande de ce roman. Elle y résume fort pertinemment les enjeux de ce roman qui sort de l'ordinaire.

Commenter  J’apprécie          280
L'homme du café Kranzler est un très bon livre auquel ma note en 3 étoiles ne rend pas justice. Quelque chose dans l'écriture m'a gênée, et cela seul la justifie.
Ce préambule posé, c'est une formidable plongée dans la psyché allemande des années 30 que l'on fait avec ce document passionnant qui n'est pas sans dialoguer intimement avec Seul dans Berlin d'Hans Fallada.
Tout n'est pas qu'affaire de contexte. S'il est vrai que l'Allemagne avait été rendue exsangue par les accords de paix signés au terme de la première guerre mondiale, les diatribes hystériques et haineuses d'un petit caporal acculturé n'auraient jamais dû emporter l'exaltation, l'enthousiasme et l'adhésion d'un peuple qui avait engendré Goethe et Schiller.

Emmanuel Kant a un jour posé cette question: Was ist de mensch? le nazisme aura eu le "mérite " d'apporter un semblant de réponse. Être homme, c'est être le pire ou le meilleur, mais le plus souvent le médiocre. C'est préférer un conformisme routinier, c'est parfois revenir à la horde primitive avide de violence, ou c'est dire "non" et entrer en résistance.
Michel Goujon a écrit ce texte sous l'influence forte de deux textes qui l'ont marqué profondément. La Kallocaïne de Karine Boye qui décrit un monde totalitaire où la police de la pensée intruse jusqu'aux rêves du peuple, et le terrible Farenheit 451 qui a prouvé sans doute possible que la liberté est surtout affaire de culture. C'est aussi grâce et pour une vieille libraire juive que l'auteur a voulu tenter de décrypter ces ressorts subtils qui font basculer vers l'un ou l'autre des versants du courage.

Pour qu'un totalitarisme s'installe, il ne faut que peu d'ingrédients. Une presse aux ordres et beaucoup de censure, un climat de peur entretenu, l'encouragement des bas instincts et un ou des boucs émissaires.
Annah Arendt l'a formidablement explicité dans Les origines du totalitarisme, le conformisme est le plus doux des lits aux dictateurs en puissance.
En nous présentant Andreas et Magda, Michel Goujon donne à comprendre les rouages intimes qui vont pour l'une l'inciter à une adhésion totale et irréfléchie, et pour l'autre, l'amener lentement vers le refus et la résistance.
L'analyse est brillante et sans manichéisme.

Was ist de Mensch? La question reste posée et, me semble t'il, diablement d'actualité. Faust est toujours tapi dans l'encoignure de nos sociétés et L Histoire ne nous a pas vacciné des pactes délétères. En rappelant la nécessité d'une vigilance de tous les instants, ce livre fait oeuvre de salubrité publique.
Commenter  J’apprécie          142
Andreas est journaliste sportif allemand. En 1936, il couvre les Jeux Olympiques d'hiver ; son épouse, Magdalena, est restée à Berlin. La stérilité de leur couple les a éloignés. Andreas revient sur leurs dissensions. Il perçoit que leur naissance est liée à la montée du nazisme. Encarté par obligation, forcé de faire le signe nazi, il prend conscience qu'il est devenu un national-socialiste. Par peur et par obligation. Submergé de honte et de culpabilité, il se demande jusqu'où il est prêt à aller pour ne pas perdre son emploi. Alors que Magda voue un véritable culte à Hitler, lui est hanté par les scènes auxquelles il a assisté : les discours de Nuremberg, l'autodafé, etc. Il est déchiré entre son amour patriotique et son refus des valeurs du troisième Reich. Sa passivité commence à lui peser.

Cette attitude passive alerte, également, la Gestapo. Il lui est reproché de ne pas s'investir dans le parti ; il est considéré comme un coupable qui n'est pas encore passé à l'action. Déterminé à faire émerger ses doutes et à entraver la moindre envie de résistance, le régime le surveille, prêt à agir. Alors qu'Andreas renoue avec ses convictions intimes, un terrible piège se referme sur lui et sur Magda.

Michel Goujon dépeint un couple dans la tourmente de la montée du nazisme en Allemagne. Magda se jette corps et âme dans la voie hitlérienne ; Andreas entame un examen de conscience. L'une place tous ses espoirs dans la dictature, persuadée que cette idéologie éteindra ses angoisses. Son mari comprend que les idéaux portés par celle-ci sont la raison de ses peurs et redoute l'avènement de l'indicible. Ils sont torturés par des pensées et des aspirations antinomiques. Les conséquences de la naïveté de la première m'ont fait mal. Les interrogations et le malaise du second m'ont touchée. Ils se sont aimés, mais sont séparés par leur perception du bouleversement funeste de leur époque. Magda porte le poids de son éducation, Andreas tente de s'élever par sa compréhension des faits et par l'étincelle d'humanité, en attente de jaillissement. Deux positions différentes, mais un même étau diabolique : un suspense entoure leur destin et leurs choix. La tension augmente au fil de la propagande de la Gestapo, aux méthodes implacables et parfaitement rodées…

J'ai adoré L'homme du café Kranzler.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
Commenter  J’apprécie          160
Ce livre m'a tout de suite intriguée dès que je l'ai vu, par son titre que je trouvais très énigmatique. Je ne connaissais pas du tout Michel Goujon, alors que c'est tout de même le huitième livre qu'il publie. En feuilletant le livre, je me suis arrêtée sur la note de l'auteur à la fin, où il dit qu'il avait tout d'abord écrit une Novella intitulée La désobéissance d'Andreas Kuppler, qui fut la genèse de ce roman ci. Présenté par la maison d'édition comme un roman psychologique à l'efficacité d'un thriller, il avait déjà tout pour m'intéresser. 



J'ai donc fait la connaissance d'un couple, les Kuppler. Nous sommes en 1936, dans l'Allemagne d'entre deux guerres, avec la montée du nazisme au pouvoir. C'est aussi l'année des Jeux Olympiques d'hiver. Justement, Andreas Kuppler est journaliste sportif et doit couvrir les épreuves sportives des Jeux pour son journal. Il est marié à Magdalena, jeune femme au foyer qui n'a qu'un seul rêve, être une parfaite mère au foyer. Malheureusement pour le couple, aucun enfant n'est encore venu égayer le quotidien de cette femme. Une distance se crée petit à petit au sein du couple, Andreas n'est pas souvent présent, accaparé par son travail, et éloigné de sa maison par les Jeux. Les événements politiques creusent encore un peu plus le fossé entre les deux. Andreas ne voit pas d'un très bon oeil ce qu'il se passe dans l'Allemagne qu'il a connu plus libre. À cause de son travail, il est obligé d'être proche du parti d'Hitler, de faire le salut nazi, mais il se rend compte de plus en plus qu'il n'épouse pas du tout cette idéologie. Il prépare en secret un livre sur un sportif noir qui gagnera d'ailleurs une médaille olympique. Mais, bien entendu, c'est complètement interdit d'écrire sur une personne étrangère et qui ne répond pas aux critères des Aryens. Pour sa femme, Magdalena, c'est le contraire. Issue d'une famille qui épouse la cause du national-socialisme, elle-même se sent de plus en plus proche des idées du Führer, elle place tous ses espoirs en lui et en ce qu'il représente, persuadée que cela pourra résoudre tous ses problèmes. 

Andreas, lui, navigue entre deux eaux. Il ne veut pas montrer qu'il est opposé à Hitler, il sait ce qu'il se passerait alors pour lui. Mais justement, sa passivité alerte la Gestapo, il est demandé à Andreas de prendre position, considéré déjà comme un coupable et un traitre. Comment va-t-il pouvoir s'en sortir, ça je ne le dévoilerai pas. Un énorme piège est en train de se resserrer autour du couple. Et je me suis demandée bien souvent comment ils allaient bien pouvoir s'en sortir. Andreas rencontre des personnes qui vont devenir persona non grata pour les autorités allemandes, mais lui ne le ressent pas comme ça, il se sent proche de leurs idées, et réalise tout ce que l'état allemand est en train de faire. Magdalena rencontre, elle, des personnes complètement opposées, qui la rapproche de plus en plus du pouvoir. Elle ne voit pas les dangers qu'elle encoure, ni le piège qui se referme sur elle et son mari. 

Je dois bien avouer que je  n'ai pas vu non plus ce qui allait finalement arriver. Je me suis également fait prendre au piège. Au vu de ce qui se passait pour les protagonistes, je me doutais bien que tout n'allait pas finir facilement, mais je n'ai rien vu venir, et me suis faite littéralement surprendre. L'auteur a vraiment bien mené son suspense, qui est vraiment latent et monte en puissance plus on arrive vers la fin du livre. La psychologie des personnages est très bien travaillée, je me suis attachée aux deux, même si je me suis sentie plus proche idéalement à Andreas qu'à Magdalena. Son comportement à elle est compréhensible et elle m'a émue avec son envie d'avoir des enfants et surtout de devenir mère. Son désespoir la conduit à faire d'énormes erreurs, ce n'est pas toujours pardonnable, mais ça se comprend. Son éducation a fait aussi qu'elle a baigné toute petite dans une atmosphère qui ne pouvait que la mener là une fois adulte. C'est vraiment très fort de la part de Michel Goujon d'arriver à trouver des circonstances atténuantes à une personne qui ne les mérite pas tout à fait. Je me suis bien souvent mise à sa place, je n'aurais pas réagi comme elle, mais c'est facile à dire des décennies plus tard. 

J'ai souvent tremblé pour Andreas qui n'hésite pas à se mettre en danger. L'auteur a vraiment très bien travaillé cet antagonisme qui existe entre les deux personnages et qui a existé réellement. Quand cet antagonisme arrive au sein d'un couple, c'est très compliqué pour garder son unité. Michel Goujon a su me faire aimer chacun des deux personnages. Au début du livre, je trouvais qu'il donnait souvent la parole à Andreas, petit à petit, Magdalena prend de l'importance dans la narration, et c'est là que j'ai le mieux ressenti l'opposition du couple et les sentiments qui le traversent. La narration est d'ailleurs à la troisième personne, ce que j'ai beaucoup apprécié, car elle m'a permis de garder une certaine distance avec les personnages qui n'était pas négligeable. J'ai surtout pu ainsi mieux analyser leur personnalité, étant à pied d'égalité avec les deux. J'ai vraiment aimé que l'auteur donne la parole à Magdalena aussi, il aurait pu ne le faire que d'après Andreas, cela permet de mieux la comprendre, elle mais aussi ses motivations. 


Bien sûr, le plan historique est très bien travaillé. Il apparait comme une toile de fond de l'histoire du couple, il est surtout tout le temps présent. Tout comme cela devait être à cette époque. Michel Goujon a un véritable talent de raconteur, il a su m'emmener dès les premières pages dans son histoire, il a su m'ancrer et à ne pas relâcher mon attention avant la fin. le livre se passe sur deux jours, le premier est bien plus long que le second, car il sert surtout à poser l'histoire et les personnages dans leur contexte, en revenant sur des moments du passé. J'ai particulièrement apprécié cette construction, qui met le lecteur dans une certaine urgence. L'auteur a dû mener bien des recherches pour rendre un écrit si réaliste et si détaillé. J'ai particulièrement apprécié la fin du livre, où l'auteur, dans un post-scriptum nous raconte sa rencontre avec la libraire de sa ville, lorsqu'il était encore au collège, un jour de rentrée des classes en 1965. Ellen Garstel lui a ainsi fait découvrir l'histoire de l'Allemagne, ayant elle-même connu cette période sombre, vécu la rafle du Vel d'Hiv et les camps de concentration français d'où elle a pu s'échapper. La façon dont Michel Goujon parle de cette femme est très attendrissante, on sent le profond respect qu'il a pour elle. Grâce à elle, il a aussi pu découvrir des auteurs relatant cette période. Après ce post-scriptum, figure une postface, écrite par Edmonde Permingeat, germaniste, qui a traduit ce roman en allemand. Elle brosse un très beau portrait de ce livre, de ce qu'elle a ressenti à la lecture, de comment elle a vécu cette rencontre. Elle écrit la plus belle chronique que l'on puisse lire sur ce roman. J'ai beaucoup aimé ses mots, et ses références à des oeuvres de Schubert qui ont piqué ma curiosité à les écouter, et en effet, le Voyage d'hiver de cet artiste correspond parfaitement à certains moments du livre. 

J'aime énormément quand une lecture ne m'apporte pas seulement un divertissement, mais aussi plein de connaissances. J'ai lu beaucoup de livres se passant à cette période, mais rarement du côté allemand, et je trouve très intéressant de voir comment le nazisme était vu par certaines parties de la population, même si bien évidemment, ils avaient très peu de moyens de le manifester, et devaient garder le silence. J'ai trouvé ce roman très instructif, très angoissant aussi. le final a totalement été inattendu, je ne m'imaginais pas en arriver là, c'est triste, mais compréhensible. J'ai vraiment passé un très bon moment, la lecture s'est faite avec un bon rythme, renforcé par des chapitres courts et une ambiance tendue et angoissante. Ce livre m'a fait découvrir Michel Goujon, que je relirai avec grand plaisir. J'ai beaucoup aimé son style et son écriture. 

Je ne peux sincèrement que vous recommander la lecture de ce livre, un récit historique et à la fois plein de suspense sur une période sombre de notre histoire, qu'il ne faut surtout pas oublier. 
Lien : http://marienel-lit.over-blo..
Commenter  J’apprécie          00


Videos de Michel Goujon (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Goujon
La Désobéissance d'Andreas Kuppler de Michel Goujon aux éditions Héloïse d'Ormesson https://www.lagriffenoire.com/1060489-romans-la-desobeissance-d-andreas-kuppler.html • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=n... • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #lapetitelibrairie #conseillecture #editionsheloisedormesson
+ Lire la suite
autres livres classés : LoyautéVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus



Lecteurs (45) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3184 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..