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En territoire ennemi" est un recueil de chroniques courtes (pas loin de deux cents) sélectionnées parmi les articles du blog "
Didier Goux habite ici". Quand on ouvre ce vraiment beau livre d'un magnifique rouge tomettes-neuves, rien, pas de préface ni de mot de l'éditeur, ne rappelle la progression chronologique propre au blog (aucun article n'est daté, si ce n'est parfois, faiblement, par son contenu). C'est sûrement étudié pour ! Les textes, titrés, sont présentés dans un ordre différent exprès : regroupés plus ou moins, déplacés pour marquer les rapprochements, ou au contraire créer des glissements d'un thème à l'autre. Je râlerais bien contre l'absence d'index, mais je devine la malice matoise de l'auteur dans ce plan faussement simple en forme de patience (jeu de). J'ai eu la tentation de me lancer dans la fabrication d'un répertoire des écrivains et oeuvres cités, mais voilà, je suis vraiment paresseuse.
J'avoue, j'ai peiné à la lecture de certains développements, mais comme
Didier Goux l'écrit à propos de ses propres lectures : une lecture “imbitable” peut être “extrêmement excitante”. le problème c'est qu'il est ensuite difficile, voire impossible d'en parler à des tiers... le pauvre lecteur se console, dit-il, en se convainquant que ses efforts auront fait naître en lui des sensations inédites, l'auront ouvert, préparé, à recevoir des connaissances nouvelles. Tout à fait moi.
Heureusement, je me suis sentie beaucoup plus à l'aise avec les nombreuses notes de lecture, les analyses littéraires, les critiques cinématographiques (style ciné-club), et musicales (style La Chance aux Chansons). Dans un autre genre, j'aime beaucoup les sotties, notamment celles sur l'évolution de la langue, la dérive du sens des mots. Un peu moins celles qui donnent à voir la décadence de notre société, de notre culture, sans doute parce qu'elles sont efficaces et font mal... “comme [quand] on montre un écorché aux amoureux de l'homme”.
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