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EAN : 9782211208604
231 pages
L'Ecole des loisirs (20/04/2012)
3.75/5   32 notes
Résumé :
Kenichiro croyait être un Américain comme les autres. Mais le 7 décembre 1941, lorsque les Japonais déclenchent la guerre en attaquant Pearl Harbor, l'adolescent né à Los Angeles devient brusquement un "Jap", un étranger ennemi, comme tous les Japonais installés aux États-Unis depuis plusieurs décennies. Les voilà devenus des espions potentiels qu'il faut éloigner des côtes. Kenichiro, sa mère, sa petite sœur et plusieurs milliers d'autres Japs se retrouvent au mili... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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J'aime les livres qui nous font découvrir un pan de l'histoire qui a été soit mis volontairement de côté, soit qui est tombé dans l'oubli. Celui-ci nous parle de l'enfermement des américains d'origine japonaise dans des camps durant la guerre 40-45 aux Etats-Unis.

Kenichiro envoie des lettres à son ancienne institutrice pour lui raconter ce qui lui arrive et décrire le quotidien dans les camps. La vie de Kenichiro s'écoule mine de rien avec ses petits bonheurs et malheurs. On suit son parcours jusqu'au moment où ses parents s'installent au Japon en 1945. Là, il rencontre Yuriko, une jeune fille qui sera prise dans la tourmente de Hiroshima. Yuriko devient alors l'héroïne du roman et nous vivons avec elle l'après-Hiroshima.

Ce que j'ai le plus apprécié est la volonté de l'auteur de traiter ces événements de manière « normale », c'est-à-dire sans exagération dans le drame, sans pathos, sans larmoiement. Certes, on frémit devant les horreurs engendrés par des décisions gouvernementales mais nos héros sont résolument tournés vers l'espoir, vers un besoin et une envie d'aimer la vie malgré tout. Un roman optimiste malgré le thème.
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Voici un ouvrage très intéressant pour se pencher sur un aspect peu connu de la seconde guerre mondiale : le destin de tous les émigrés d'origine japonaise aux Etats-Unis, après Pearl Harbor, et leur réinstallation dans des camps. La première partie suit l'un d'eux, le jeune Kenichiro, et nous livre les lettres qu'il écrit à son ancienne prof, Mrrs Moore. La dureté des faits est adoucie par l'humour du jeune Ken, qui ne perd pas espoir, malgré tous les déplacements qu'il subit avec sa mère et sa jeune soeur, et le racisme ambiant.

Je mets une sorte d'avertissement" sur la seconde partie, consacrée à une amie du héros, victime d'Hiroshima. Son récit peut être lu dès 13 ans, MAIS avec le coeur bien accroché. J'ai du poser le livre à de nombreuses reprises lorsqu'elle nous décrit les lieux quelques instants après que la bombe ait été lâchée. Un récit dur donc, mais qui se poursuit avec nettement plus d'espoir : la jeune fille part aux USA avec d'autres jeunes femmes victimes d'Hiroshima pour être soignées par les meilleurs chirurgiens. On se rend alors compte qu'après de tels événements, la solidarité s'organise grâce à certains, comme le pasteur qui les accompagne, ou le couple adorable qui héberge notre héroïne.
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Si la forme peut parfois surprendre, le roman est fort sur un sujet rarement abordé en littérature jeunesse : le racisme anti-japonais aux USA à la suite de l'attaque de Pearl Harbor. Ce pan de l'histoire des USA est mal connu, et on ignore trop souvent que Roosevelt, perçu comme un président exemplaire en période de guerre, a pris aussi une décision lourde de conséquence pour les américains d'origine japonaise vivants au USA en 1941, il a ordonné de les regrouper dans des camps à l'intérieur des terres par peur d'une 5e colonne d'espions à la solde du Japon. Ainsi, des américains (mais aux yeux bridés) se sont retrouvés internés, privés de droits et assimilés à l'ennemi en raison simplement de leurs origines ethniques. Cette infamie est racontée par Kenichiro, un adolescent né sur le sol américain de parents japonais ayant émigré avant la guerre, qui écrit des lettres à son professeur. Nous n'avons que les lettres de Kenishiro pour comprendre l'implacable mécanique mise en place par le gouvernement américain, des lettres pleines d'humour et d'ironie, mais la réalité décrite n'en n'est pas moins glaçante. Au bout de ce processus, des américains devront même s'envoler au Japon pour rejoindre un pays qui n'est pas le leur et découvrir un pays au bord du gouffre. Kenishiro est de ceux-là, et au Japon, il va se lier d'amitié avec une jeune fille un peu plus âgée qui va subir dans sa chair l'explosion de la bombe atomique. Cette deuxième partie du récit dans laquelle Yuriko raconte son calvaire est stupéfiante. le procédé utilisé par l'auteur pour faire partager au lecteur l'expérience traumatisante de la bombe est redoutable d'efficacité : on en ressort meurtri mais aussi avide d'en savoir plus sur ce dramatique événement en se plaçant du côté des vaincus : les japonais. Une lecture forte, une expérience à faire partager pour changer de point de vue et s'interroger sur ces événements historiques qui ont marqué le XXe siècle.
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Ce livre parle d'un pan de l'histoire américaine pas joli-joli. En effet, durant la seconde guerre mondiale, les Américains en guerre contre le Japon, ont pris des décisions allant à l'encontre de leur lutte pour la liberté. Ils ont emprisonné des citoyens de leur propre nation dont la seule tare était d'être d'origine nippone. Sous la plume de Jean-Jacques Greif, Kenichiro nous relate sa détention.
La deuxième partie de ce roman nous relate la destruction d'Hiroshima, à travers les yeux d'une jeune fille.. Les descriptions sont déchirantes et violentes mais retracent avec une grande vérite cette tragédie.
Ce roman est à conseiller à ceux qui voudraient avoir une vision de la Guerre du Pacifique et des dérives qu'elle a engendrées.
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Un récit en deux parties. La première épistolaire est l'oeuvre d'un jeune collégien américain, Kenichiro, dont les parents japonais d'origine se sont installés aux EU, écrivant à sa professeur Mme Moore, alors qu'il est interné avec sa famille après l'attaque de Pearl Harbor. Cet adolescent se révèle plein d'esprit dans ses lettres racontant son incarcération, ses rencontres, sa découverte de la culture japonaise, puis son voyage vers le Japon lors d'un échange de prisonniers.
La seconde est extrêmement touchante, récit sans fard et intense de l'attaque nucléaire d'Hiroshima, la vie des irradiés, victimes, ostracisés comme des quasi monstres, jusqu'à une forme de renaissance pour certaines de ces victimes qui pourront être opérées aux EU. Seconde partie centrée sur Yuriko, fille qui fréquente la même école de campagne que Kenichiro depuis le retour de celui-ci au Japon.
Le fil à recoudre les âmes relate de façon très documentée la folie de la guerre; qui fait d'américains d'origine japonaise des ennemis de l'intérieur, soit, des voisins qui du jour au lendemain vous insultent et vous rejettent sans discernement : le drame de l'intégration et des préjugés racistes renaissent absurdement. 120 000 de ces américains seront enfermés dans des camps.

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critiques presse (1)
Ricochet
22 août 2012
Le roman magistral tient à la fois par l'intérêt de son thème, qui découvre un pan méconnu de l'histoire de la Seconde Guerre Mondiale, et par la qualité de son écriture très sensible.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Les hommes sont partis à la guerre. Ils sont morts. Un pique-nique sous les sakura sans rien à manger, ce n'est pas très drôle non plus. Et puis en ce moment les gens n'ont pas besoin des sakura pour nourrir leur sentiment de mono no aware.
- Quel sentiment?
- Votre maîtresse vous en a sûrement parlé. La tristesse des choses éphémères. C'est ce sentiment qui nourrit la mélancolie des poèmes, souvent. La beauté des fleurs ne dure pas longtemps. Un coup de vent ou une averse suffit à les détacher de l'arbre. La fragilité des sakura nous fait penser à la nôtre. Tu peux écrire des poèmes sous les sakura, mais aucun poème n'est aussi émouvant que la pluie de fleurs. C'est comme si la nature calligraphiait des caractères parfumés pour nous parler de la mort sans nous effrayer.
- Si je te comprends bien, les hommes disent la même chose de manière plus bruyante et vulgaire avec leur pluie de bombes.
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Les cours d'histoire sont grotesques. On devrait les appeler "cours de propagande". Ils disent que la Chine est un pays primitif qui a besoin de la tutelle du Japon, alors que la moitié de la culture japonaise vient de Chine.
Le directeur du lycée nous a fait un discours l'autre jour : "Dieu a cuit du pain. La première fournée était toute brûlée, alors il l'a jetée en Afrique. La deuxième fournée n'était pas assez cuite, alors il l'a jetée en Europe. La troisième fournée était dorée à point, alors il l'a déposée sur le plus beau pays du monde : le Japon. Les Américains sont des Européens, vous le savez, mais leur pays est si riche qu'ils se sont amollis. Ils sont incapables de se battre, c'est pourquoi nous sommes en train de les vaincre. Vous savez ce qui se passe dans l'Océan Pacifique : à cause de leur yeux mal cuits, la lumière du soleil reflétée par l'eau les éblouit et ils ne voient pas nos navires et nos avions."
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- Les hommes sont partis à la guerre. Ils sont morts. Un pique-nique sous les sakura sans rien à manger, ce n'est pas très drôle non plus. Et puis en ce moment les gens n'ont pas besoin des sakura pour nourrir leur sentiment de mono no aware.
- Quel sentiment?
- Votre maîtresse vous en a sûrement parlé. La tristesse des choses éphémères. C'est ce sentiment qui nourrit la mélancolie des poèmes, souvent. La beauté des fleurs ne dure pas longtemps. Un coup de vent ou une averse suffit à les détacher de l'arbre. La fragilité des sakura nous fait penser à la nôtre. Tu peux écrire des poèmes sous les sakura, mais aucun poème n'est aussi émouvant que la pluie de fleurs. C'est comme si la nature calligraphiait des caractères parfumés pour nous parler de la mort sans nous effrayer.
- Si je te comprends bien, les hommes disent la même chose de manière plus bruyante et vulgaire avec leur pluie de bombes.
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Une jeune fille près d'elle, la moitié de son visage aussi blanche et lisse qu'une sculpture d'ivoire, d'une beauté presque magique - l'autre moitié ressemblant à un tissu fripé. Yuriko éprouve une soudaine sensation de chaleur du côté de sa joue gauche. Ça picote, ça brûle. Elle porte la main à son visage. Une sorte de pâte visqueuse sur sa joue. Me suis salie? Elle regarde la pâte au bout de ses doigts. Couleur de prune. On dirait la pâte de haricots sucrée dont on fourre les gâteaux pour la cérémonie du thé. Elle frissonne.
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Tous les anciens résidents des camps qui sont partis se battre en Europe appartiennent à la même unité, le 442 e régiment de combat. Il y a un régiment pour les Japonais, un pour les Indiens, un pour les Noirs. D'ailleurs les gens ne trouvent pas cela normal. Ne sommes-nous pas assez vaillants pour nous battre aux côtés des soldats blancs?
( p 92)
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Vidéo de Jean-Jacques Greif
Jean-Jacques Greif vous présente sa traduction de "De grandes espérances" de Charles Dickens aux éditions Tristram.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2641637/charles-dickens-de-grandes-esperances
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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