Chroniques d'une paix différée

Pendant des années, le camp de la Paix a esquivé la nécessité d'évacuer les colonies. Aussi bien par répulsion à l'idée d'arracher des familles, et des enfants nés là-bas, que par crainte d'un traumatisme national. Désormais, il est impossible d'esquiver plus longtemps : la logique nous intime d'évacuer de nombreuses colonies, quasi indéfendables, dont l'existence détruira toute chance, déjà bien fragile, de paix. Les partisans de la paix sont tenus de faire ce revirement mental. Les événements du mois dernier, dussent-ils susciter crainte et hésitation, vont dans le sens d'une telle décision et mettent à nu le danger que recèle le manque de courage à trancher.
Novembre 2000