Lusia

A une heure où l'extrêmisme refait surface et se banalise, ce livre raconte une histoire vraie qui résonne comme un devoir de mémoire. En tant que parent, comment ne pas être touchée par cette mère qui se sépare à son corps défendant de son tout petit enfant, en pressentant qu'elle ne le reverra plus. Et, parce que nous restons toujours l'enfant que nous avons été, comment ne pas être touché par cet homme déjà mûr qui reçoit la lettre d'adieu de sa mère écrite quarante ans plus tôt (et, ironie du sort, timbrée à l'effigie du maréchal Pétain). Enfin, comment ne pas être touché par l'auteure qui a enquêté à corps perdu sur cette histoire pour ensuite la raconter avec pudeur et délicatesse, comme pour essayer de panser les profondes blessures causées cette histoire. Ce livre me fait penser à la chanson de Jacques Brel "Quand on a que l'amour" : c'est un message d'amour et d'humanité, comme seule arme pour combattre la barbarie...

Lusia était une jeune femme juive qui, lorsqu'elle fut arrêtée en 1942, eut le courage de se séparer de son enfant afin de lui laisser une chance de survie, puis de lui adresser une lettre d'adieu émouvante, sur le chemin des camps nazis d'où elle ne revint pas.
Cette lettre, qui parvint à son destinataire plus de 40 ans plus tard, laisse transparaître la personnalité de la jeune femme, confrontée aux effrayantes circonstances dans lesquelles elle l'a écrite? Cette lettre, c'est ce qui décida l'auteure, Catherine GRYNFOGEL-DROMMELSCHLAGER, à partir à la recherche de Lusia, dont elle ne savait que fort peu de choses. Au fil de l'enquête qu'elle a menée pendant de nombreuses années, en Pologne, en Belgique, dans les Pyrénées-Orientales et ailleurs, elle a pu la retrouver et reconstituer sa courte vie dans ce récit bouleversant, sobre et très bien écrit, sans fioritures inutiles.
Pour moi, l'auteure est parvenue à faire revivre Lusia à travers ce livre, livre qui m'a beaucoup émue, beaucoup touchée. La ténacité de sa quête, la vivacité de Lusia telle qu'elle apparait sous nos yeux, toutes ces énergies allègent autant qu'il est possible l'abominable. Pendant la lecture de LUSIA, je peux dire que j''ai senti la vie.

Merci à l'auteure de LUSIA, vous avez écrit un grand livre.

5/5

TÉMOIGNAGE


Comment parler de ce livre sans évoquer Lusia, cette jeune femme juive
arrêtée en 1942 qui adressa une lettre d'adieu émouvante à son fils
chéri âgé de 2 ans dans le train qui l'emportera vers Auschwitz et
d'où elle ne reviendra jamais?

Ce livre est avant tout un récit d'enquête qui reconstitue, grâce à un
travail d'investigation collossal la vie et les derniers jours de
cette femme lumineuse.

Le récit est parsemé de photos de la jeune femme et de la fameuse
lettre ce qui permet une réelle immersion et dénote d'une belle
autenthicité.
Cette fameuse lettre qui n'arrivera à son destinataire que 40 années
plus tard ...
et c'est l'auteure Catherine Grynfogel-Drommelschlager, la femme
d'Edouard, l'enfant en question, qui décide de redonner vie à cette
femme qui aura le courage de confier son enfant à des voisins lors de
la rafle et qui lui épargnera l'atrocité des camps.

C'est donc un livre témoignage, un livre rempli de sincérité.

Toutefois la structuration du livre m'a beaucoup déstabilisée.
En effet, l'auteure relate la vie de Lusia, sa famille... avec
beaucoup de poésie : l'émotion arrive, vous envahit mais en plein
milieu elle vient poser un chapitre dans lequel elle va expliquer
comme elle a réussi à glaner toutes ces informations : ça a vraiment
cassé cette émotion et ne m'a pas permis, en conséquence, de vivre
l'histoire en totale immersion.

Ceci étant le style est fluide et comme tout livre relatant de cette
période, il mérite d'être lu pour le devoir de mémoire et pour que
plus jamais ça !

Une lecture découverte grâce à la masse critique de Babelio que je
remercie beaucoup pour leur confiance...

LUSIA, Catherine GRYNFOGEL-DROMMELSEHLAGER, Ed.Hermann 2021

SYNOPSIS: Une lettre datée de 1942 parvient enfin à son destinataire 43 ans plus tard. C'est Lusia qui écrit à son fils âgé de 3 ans. Elle a réussi à le sauver d'une rafle des Allemands, et elle confie cette lettre à un inconnu depuis le train qui l'emmène à Auschwitz. Il va dès lors mener une enquête pour découvrir sa mère qu'il a si peu connu.

ETONNANTE HISTOIRE que celle-ci. Car c'est une histoire vraie. Edouard, l'enfant du récit, fit paraitre une annonce pour trouver des renseignements sur sa mère. Une femme, touchée par cette lecture lui répondit : celle-ci est tombée amoureuse de l'histoire, et de son protagoniste. C'est donc en quelque sorte un livre à 4 mains.
Mais tout ceci n'est pas suffisant pour produire un chef d'oeuvre. J'ai trouvé le récit plat, lassant. Sans doute dans un souci de rester au plus près de la réalité, il n'y a que très peu de choses qui m'ont intéressée. Dommage.
2/5

C'est l'histoire de Lusia, cette femme qui sera raflée ainsi que son mari et son beau-père en 1942. Elle a eu le temps de cacher son fils de deux ans chez son voisin pour lui donner une chance. Pendant sa déportation vers Auschwitz qui l'emmène vers la mort, elle passa une lettre par la fenêtre du train pour dire un dernier mot à ce qu'elle a de plus précieux.

Cette lettre n'arrivera dans les mains d'Édouard que quarante-trois ans plus tard. Et sa femme, qui est l'auteur, va mener une enquête pour reconstituer la vie de Luisa.

On va découvrir une femme avec une force de caractère et d'un courage exceptionnel, il le fallait pour laisser son fils, mais ça a permis a qu'il ne vive jamais l'atrocité qui l'attendait dans les camps et ça la sûrement sauver de la mort.

Une investigation qui nous emmènera en Pologne, en Belgique ainsi qu'en France dans les Pyrénées qui était à l'époque une zone libre et nous fera le récit de l'exode qu'on dû effectuer les familles juives, de la dégradation de leur condition de vie et de ses hommes, femmes et enfants qui seront séparés et emmener dans des conditions déplorables pendant la Shoah.

Un récit émouvant qui au fil des pages a permit de faire revivre cette jeune femme qui croquait la vie à pleines dents. Un bel hommage d'un fils à sa mère.

Un devoir de mémoire indispensable pour ne pas oublier et dire « Plus Jamais ça ! »