Un plaisir de lire un roman aussi bien ficelé. Un style d'écriture qui provoque souvent des sourires quand ce n'est pas un rire franc. Il y a aussi la description des personnages dans leurs propres situations quelques fois pathétiques. et leurs réflexions brut de décoffrage qui donne une rythmique tout au long de l'ouvrage. On ne risque pas de s'ennuyer :) Tout est bien posé dans ce scénario emmenant le lecteur d'une époque à une autre. Un roman qui méritait bien le prix qui lui a été décerné lors du salon du livre de Lorris,
Et les éditions de l'Andriague ont vu juste.
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Ce roman avec sa trame principale nous invite à suivre la construction de la protagoniste, une jeune femme de 18 ans qui a tout à apprendre et qui grandit au fil des pages : elle fait des rencontres, prend des décisions, tombe amoureuse... tout en menant l'enquête qui la taraude, à savoir obtenir des informations sur sa mère biologique. Si on n'oublie pas cette dimension du récit, ce n'est pas tant elle qui nous tient en haleine que de savoir ce que va devenir ce personnage.
Mais plus intéressants encore sont les portraits qui émaillent le récit. C'est tout un microcosme qui est dépeint, donnant sa voix à chacun, au vieux veuf comme au garçonnet, au père célibataire comme à l'amoureuse transie... Via leurs monologues intérieurs, on comprend ce qui les touche, et ce sont toutes nos propres préoccupations qui sont mises en exergue.
Tout l'art consiste en le fait que ces interruptions convergent et nourrissent la trame principale, nous donnant les clefs pour comprendre la fin tragique de cette histoire.
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Je reculai. Jusqu’à ce que mon dos rencontre un mur, hélas. Coincée.
Seins pétris. Haleine chaude. Gorge léchée. Le tissu remonte le long de ma cuisse. Yeux fermés. Mes avant-bras le repoussent. Sueur dans mon dos. Sa main sous la dentelle, sur ma fesse serrée. Larmes silencieuses. Corps écrasé. Envie de vomir. « S’il vous plaît » murmuré. Son érection contre mon aine. Hurlement.
Ce « stop » hurlé a créé son petit effet de surprise, suffisant pour me permettre de le repousser pour de bon. J’ai juste eu le réflexe d’attraper mon sac à main avant de quitter les lieux, la boule au ventre. Je sais ce que « précipitamment » veut dire. Et j’en suis là, avec la même boule qui depuis trois semaines joue à me faire flipper entre œsophage et duodénum. Trois semaines à vomir, c’est long.
Comme dans la chanson de Dalida, elle venait d'avoir dix-huit ans. C'était le plus bel argument... de sa victoire. Elle n'avait pas encore gagné. Mais c'était pour bientôt, elle en était sûre. En arrivant à Sainte-Vouivre, elle a entendu dans sa tête une petite voix : "Tiède". C'était peut-être celle de sa mère : elle le voulait tellement, vu que c'était exactement ce qu'elle venait chercher. La voix de sa mère.