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Valentin Sol est le meilleur raseteur de Camargue : lorsqu'il ne danse pas avec les taureaux dans l'arène, ce jaune saunier d'Aigues-Mortes ne pense qu'à son amour pour Isoline Fontanès, que son père a convaincue d'en épouser un autre. le jour de la fête votive de la ville, le drame éclate. Noces de sel aurait pu tout avoir de ces romans courts qui savent aller à l'essentiel, usant de leur sobriété pour souligner leur beauté tragique. Malheureusement, c'est surtout le sentiment d'une certaine vacuité qui a dominé ma lecture : si l'histoire d'amour marquée par le sceau de la fatalité fait preuve d'intensité dramatique et pourrait évoquer un Pagnol moderne, elle s'avère au global très classique, assez prévisible, et sans véritable aspérité. Ses personnages, uniquement décrits dans l'action et sans profondeur psychologique, peinent à s'incarner et, faute d'épaisseur, ne suscitent guère d'émotions, encore moins d'attachement. L'aspect le plus décevant du roman vient sans doute de ce que l'on perçoit de l'intention esthétique de l'auteur, par un jeu de contraste entre la noirceur désespérée de son histoire et les indifférentes beautés de son écrin de nature camarguaise, et qui demeure totalement inabouti : ne parvenant pas à s'élever au-dessus d'un niveau quasi documentaire aux accents de brochure touristique, les descriptions de paysages manquent de lyrisme et, comme surajoutées au récit, ne parviennent pas à le sublimer ni à en exprimer toute la poésie. Et que dire de cette page entière d'énumération sans intérêt des symboles associés aux années de mariage ? N'y avait-il pas manière plus subtile de parvenir à l'idée des noces de sel, qui devront faire d'un instant une éternité d'amour ? Agréable mais sans plus, cette lecture est un désappointement après le magnifique Neige qui m'avait fait découvrir Maxence Fermine et apprécier un style subtil et poétique que je n'ai pas retrouvé : je referme Noces de sel sur une persistante et frustrante impression d'inabouti et de relative banalité. Lien : https://leslecturesdecanneti.. + Lire la suite |
" L'AUTRE, AVEC LE T-SHIRT BLEU, IL NE MÉRITE QUE ÇA COMME NOM. " Jennifer de Araujo, mère de Maëlys
Dimanche 27 août, trois heures du matin.
Une petite fille de huit ans et demi, Maëlys de Araujo, disparaît lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin, en Isère. C'est le début de l'affaire Nordahl Lelandais, un ancien militaire, trentenaire versatile, cocaïnomane, alcoolique et violent.
Quelques mois plus tard, le suspect est également impliqué dans la disparition d'un jeune caporal de 23 ans, Arthur Noyer. Dès lors, un tsunami médiatique et judiciaire va s'emparer de l'affaire. Une cellule est constituée pour étudier son éventuelle implication avec d'autres disparitions énigmatiques dans la région sud-est.
Nordahl est-il le tueur en série français du siècle ? Que sait-on vraiment du mode opératoire, de la psychologie profonde de celui qu'aucun des proches des victimes ne souhaite appeler par son nom ?
Écrit au scalpel, le récit glaçant de l'auteur multiprimé Maxence Fermine retrace fidèlement l'un des parcours les plus pervers de l'histoire hexagonale contemporaine et nous immerge à pic dans la solitude criminelle et l'âme noire de Nordahl.