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Jean-Pierre Guéno (Éditeur scientifique)
EAN : 9782290015520
157 pages
Librio (14/10/2009)
4.08/5   24 notes
Résumé :
L'ombre a envahi la France entre 1940 et 1944, sous le signe de la francisque et de la croix gammée. Elle y engendra un second cauchemar après celui de la grande guerre. Et ceux qui avaient vécu la " der des ders " ou souffert de ses conséquences devinrent des résistants, des collabos, des justes ou des indifférents... Et tous agirent dans l'ombre : dans celle de la spéculation, de l'infamie, de la délation ou de la clandestinité. Dans celle de l'action ou de l'indo... >Voir plus
Que lire après Paroles de l'ombre : Lettres, carnets et récits des français sous l'Occupation 1939-1945Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
"Paroles de l'ombre" est un recueil de témoignages: lettres, extraits de journaux intimes, de Français sous l'Occupation entre 1939 et 1945.

Dans ce livre, Jean-Pierre Guéno, donne la parole à de grandes figures de l'Histoire: Jean Giono, Antoine de Saint-Exupéry, Simone Weil mais également à des anonymes.

L'auteur reprend la chronologie de la 2ème Guerre Mondiale, depuis les origines jusqu'à la libération des camps et de Paris.

A travers différents récits ou lettres, le lecteur découvre le quotidien, souvent sordide, soit de civils, soit de soldats.
Jean-Pierre Guéno décrit notamment:
- les pénuries en tout genre: viande, oeufs, beurre, café, savon, combustible pour le chauffage...
- les alertes et les courses effrénées pour rejoindre les abris,
- les systèmes d'ingénieux pour gagner un peu de confort.
Toutes ces choses qui nous paraissent anodines aujourd'hui mais qui étaient un luxe pendant ces années noires.

On sombre dans la terreur des rafles et des arrestations à la lecture de certaines lettres. Personne n'est épargné: hommes, femmes, enfants, hommes d'Eglise, étudiantes, lycéens...
Mais dans ce sombre tableau, l'amour d'une mère, d'un fils, d'un père, d'un fiancé résiste malgré les privations, la délation, la séparation, les déportations, comme en témoignent certaines correspondances porteuses d'espoir.

Ce livre est un hommage à tous ces Français, devenus célèbres ou restés dans l'anonymat, dans l'ombre, pour leur courage.
Pour que nous, enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants, puissions vivre dans la douceur et la liberté.
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Passé maître dans la collecte de témoignages historiques, Jean-Pierre Guéno livre ici des extraits de lettres, carnets et journaux intimes de la Seconde Guerre Mondiale.
Il nous montre le pire mais aussi le meilleur de l'homme. Plus le meilleur, car en ce temps-là il fut obligé de se cacher, d'avancer à couvert pour s'exprimer, de manière souvent violente.
Les extraits sont classés par période et précédés d'une petite notice biographique.
Pour ne pas oublier que nous ne sommes pas à l'abri et qu'un jour, peut-être, nous devrons faire des choix, qui peuvent se révéler mortels.
Une leçon d'humanité et de dignité.
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Ce recueil de témoignages, Paroles de l'ombre, est le dixième volume de la série « paroles de... » que je lis de Jean-Pierre Guéno.
Est-ce parce qu'on s'habitue à tout, de l'horreur humaine? Est-ce parce que l'assemblement de ces témoignages m'a semblé moins bon que les autres ? Je ressors avec le sentiment que la lecture de cet ouvrage ne m'a rien apporté, rien appris.

On en prend bien sûr plein la figure (encore qu'on semble s'y habituer comme devant un mauvais film de guerre) et une fois encore on sent à quel point l'humanité rime avec médiocrité, stupidité, imbécilité. Les époques changent mais la nature profonde des humains ne change pas.

Toujours et encore cette même erreur qui consiste à considérer que l'autre n'est pas comme nous. Il y a des gentils et des méchants, et on est toujours dans le camp des gentils. Les sociétés humaines semblent depuis toujours dirigées par des adultes dont le jugement n'est pas plus mature que celui des enfants.
Le temps passe... et on n'apprend rien.

Forcément, lire ce livre sur l'occupation et la résistance à une résonance particulière en cette période de conflit en Ukraine. Comment des personnes qui peuvent faire aussi peu de cas de la valeur humaine peuvent-ils être à la tête des États ? Pourquoi tant de gens obéissent sans réfléchir... Comment tant de gens peuvent massacrer d'autres gens qui leur ressemblent tant. Ils sont tellement comme eux : nous sommes tous pareils, nous voulons être aimés, voir grandir nos enfants,...
Les différences ne sont pas sur les fondamentaux, seulement sur les apparences. On n'appartient pas à une nation, on appartient à l'humanité.

Mon cauchemar est là : je suis de l'humanité !
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L'histoire de ce roman est très importante. Redonner la parole à ceux qui ont vécu cette période pour ne jamais oublier. le problème principal de ce roman est la façon dont il est mis en page. Au maximum on a un paragraphe voire une page de chaque personne. Cela donne une impression de récit haché mais surtout on n'arrive pas à suivre qui a dit quoi et qui a vécu quoi. J'aurai préféré avoir le témoignage de moins de personnes mais qu'ils soient plus long pour mieux appréhender les épreuves qui ont étaient subies par ces personnes.
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Des textes superbes. Très émouvant. Un très bon livre qui témoigne d'une époque terrible et pas si ancienne... A découvrir absolument.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
"Je survole donc des routes noires de l'interminable sirop qui n'en finit plus de couler. On évacue, dit-on, les populations. Ce n'est déjà plus vrai. Elles s'évacuent d'elles-mêmes. Il est une contagion démente dans cet exode. Car où vont-ils ces vagabonds ?"
Antoine de Saint-Exupéry
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Les journaux. Tous vendus à l'Allemagne... Tous se livrent à une propagande éhontée en faveur d'une collaboration avec l'Allemagne ; tous vomissent des flots de haine et des mensonges contre l'Angleterre et les juifs. Assurément, mieux vaudrait renoncer à lire ces infamies qui ont des noms : Paris-Soir, L'Œuvre, Le Pilori, les temps nouveaux etc., etc. Quand l'indignation est au comble, on se promet de ne plus toucher à ces feuilles infectées. Mais on v revient tout de même, parce qu'il faut bien se tenir au courant des formalités incessantes de cartes, tickets, etc., qui concernent le ravitaillement.
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Il n'y a presque rien à manger et c'est mauvais. Quand on trouve des navets au marché de la place des Fêtes, ils sont durs ou très mous, avec de la ficelle à l'intérieur. Ils sont mécheux, dit grand-mère. Il y a des fois des rutabagas, mais c'est pire que les navets! Le pain est tout noir et il y a de la sciure dedans. Il n'y a pas de beurre, pas d'oeufs, pas de viande. On a tellement faim. On peut quand même acheter quelque nourriture avec des tickets ou au marché noir.
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Bordeaux, le 29 novembre 1940

Monsieur le préfet de la Gironde,

Vous avez arrêté cent quarante-huit communistes : c'est très bien Mais beaucoup encore desservent notre pays, c'est pourquoi je tiens à vous d'indiquer un certain Jeaubertie, André, 19, rue Porte-Basse, qui mène une activité très cachée mais certaine et qui peut nous porter encore plus de préjudices. Il fréquente la Banque, rue de Berry, centre communiste notoire. En plus allié à certains juifs de la rue Sainte-Catherine. Son activité n'en paraît que plus dangereuse. Il serait bon, nous pensons, de mettre un terme à ces agissements. La Kommandantur est prévenue. Il faut débarrasser la France de tous ces criminels. Merci d'avance. Vive la France. Ces lignes sont écrites sans haine mais dans l'esprit d'aider à sauver notre pays.
Respectueux sentiments,

Un groupe de Français
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...Je n'aurais pas cru qu'il fût si facile de s'habituer à certaines pensées tragiques.(...)
On s'habitue à la souffrance comme à l'héroïsme. il n'y a qu'une pensée qui m'attriste affreusement: ne pas voir grandir mes fils, et songer: quels hommes seront-ils ? Les premiers temps, quand je regardais leurs photos et celle de leur maman, j'avais les larmes aux yeux. Maintenant, chaque soir, je m'entraîne à les contempler avec un sourire très calme. C'est ma prière à moi. (...)
Demain, mon fils aîné aura 7 ans. Le cadet vient d'avoir 5 ans. Me fusilleront-ils pour cet anniversaire ?
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Vidéo de Jean-Pierre Guéno
Ecrivain, historien, ancien élève de l'école normale supérieur, ancien directeur de la Culture des Musées des Lettres et Manuscrits de Paris et de Bruxelles, Jean-Pierre Guéno est un "passeur de mémoire" qui aime retrouver les manuscrits, les sources, et les partager.
Retrouvez ici sa présentation des correspondances de Guillaume Apollinaire pendant la Première Guerre Mondiale.
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