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EAN : 9782020096669
Seuil (01/06/1987)
5/5   1 notes
Résumé :
"Il était très secret", a-t-on dit du poète ; parole profonde et que confirment encore ces signes indéchiffrables, ces séries d'initiales mystérieuses que nul n'a pu traduire jusqu'ici, qu'on ne traduira jamais, et qui se lisent en tête de ses grands manuscrits. Une seule chose est sûre : ces initiales figurent des prières. Si l'on ne veut pas s'en convaincre, Lamartine nous échappera et nous ne l'interpréterons plus qu'en le trahissant. Ce n'est pas un personnage q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pour beaucoup, Lamartine n'est qu'un vieux poète, dont on ne sait peut-être que le lac et dont la seule oeuvre encore lue serait le recueil dans lequel il se trouve, les méditations poétiques. Mais Lamartine, plutôt que ce poète un peu fané aux éclairs brillants dans une nuée de vers parfois mal emboîtés demeure un homme fasciné par l'action, qui bien que conservateur et profondément attaché à l'ordre social en vigueur souhaita réformé et dirigé le mouvement qui allait prescrire aux prolétaires, cette menace qu'il voit grandissante, une vie moins misérable que celle promise par la lâcheté, ou l'ignorance conservatrice. Simple instinct de conservation ? Probablement pas.

Lamartine eut tout de l'aristocrate, jeune il voyagea, entrepris de faire des vers et ne négligea pas de connaitre les femmes ; un poète libertin épris de gloire littéraire voilà en somme ce qu'il fut à vingt ans. Cependant, une mère très chrétienne, une enfance passée à l'ombre de la croix et le déchirement que provoqua la disparition d'un amour de jeunesse le rappelèrent aux vertus chrétiennes. Quand il épousa celle qui lui donnera ces deux enfants, deux enfants qui n'auront pas le temps de grandir, il le fit avec la ferme intention d'être d'une droiture toute religieuse. Profondément marqué par ses chagrins, sa foi, vacillante mais chevillée au corps, il fut cependant en bute à sa raison, raison qui proscrivait une vie passée dans la docte ignorance. Perméables aux idées libérales, il s'efforça toute sa vie d'opérer une synthèse entre ces deux inspirations qui lui semblaient trop précieuses pour en négliger une et trop pures pour qu'elles acceptassent la demi-mesure. Cela lui coûta de n'être jamais bien compris des uns et des autres ; les chrétiens lui reprochèrent de n'être pas assez dévot, les libéraux de se laisser, dans son moralisme chrétien, trop occupée à précipiter l'ordre dans le chaos.

Lamartine ne vécut jamais en grand châtelain, croulant sous une rente qui lui aurait apporté l'oisiveté nécessaire à ses grands desseins poétiques. Seul homme d'une fratrie qui comptait de nombreuses soeurs, il s'était fait un devoir de leur accorder une rente annuelle l'empêchant d'être tout à fait serein au quotidien. Ce besoin incessant d'argent fera De Lamartine un bourreau de travail. Ce labeur loin de conspirer à sa gloire lui coûtera un dédain presque unanime, si quelques oeuvres ou morceaux d'oeuvres émergent, la plus part ne sont que des compositions maladroites, écrites à la hâte, marquées du sceau de l'indigence et de l'inanité. Menacé toute sa vie de banqueroute, il légua une dette de plus de deux millions à sa mort.

Voilà Lamartine, présenté par Guillemin.
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Vidéo de Henri Guillemin
Henri Guillemin : Entretiens à propos de Gustave Flaubert (1963 / France Culture). Diffusion sur France Culture les 11, 12 et 13 juillet 1963. Par Benjamin Romieux. Présentation des Nuits de France Culture : Il se définissait comme un "homme-plume" et laissa derrière lui, en plus de quatre romans et trois contes fameux, quelques 30 000 pages de manuscrits et une correspondance riche de plusieurs milliers de missives. C'est dans cette dernière, surtout, qu'en juillet 1963, pour trois émissions diffusées sur France III Nationale, Henri Guillemin allait puiser pour tenter d'approcher ce qu'il appelait "la personnalité profonde de l'écrivain", ou plutôt comment il la voyait. 1963, période à laquelle, dans le même temps, les écrivains du Nouveau Roman redécouvraient l'auteur, qui n'était pas alors — il faut s'en souvenir — cette référence incontournable de la littérature contemporaine qu'il est depuis devenu. Ainsi François-Régis Bastide qui, cette année-là précisément, en préface à la première "Éducation sentimentale" parue au Seuil, écrivait : « Nous le savions bien, mais nous le savons mieux : le patron, c'est bien Flaubert. » C'est donc au "patron" qu'étaient consacrées ces trois émissions, diffusées pour la première fois sur France III Nationale les 11, 12 et 13 juillet 1963. Gustave Flaubert est un écrivain français né à Rouen le 12 décembre 1821 et mort à Croisset, lieu-dit de la commune de Canteleu, le 8 mai 1880. Considéré, avec Victor Hugo, Stendhal, Balzac et Zola, comme l'un des plus grands romanciers français du XIXe siècle, Flaubert se distingue par sa conception du métier d’écrivain et la modernité de sa poétique romanesque. Prosateur de premier plan de la seconde moitié du XIXe siècle, Gustave Flaubert a marqué la littérature universelle par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société. La force de son style se révèle dans de grands romans comme "Madame Bovary" (1857), "Salammbô" (1862), "L'Éducation sentimentale" (1869) ou le recueil de nouvelles "Trois Contes" (1877).
01:22 : 1er entretien 17:49 : 2ème entretien 37:03 : 3ème et dernier entretien
Sources : France Culture et Wikipédia
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