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EAN : 9782072788079
128 pages
Gallimard (23/08/2018)
3.19/5   18 notes
Résumé :
«C’est comme un petit feu qui grandit en moi, au cœur du ventre, dans le creux de l’estomac, je l’identifie comme l’envie de gâchis. C’est de plus en plus rare, mais ça fait toujours monter les larmes. Il y a une volonté de faire mal à ceux que j’aime et qui m’aiment, pas tous, certains. Peut-être tous. Je ne sais plus. Je ne suis pas lucide, pas forcément lucide. Je vois la scène, j’imagine les scènes. La possibilité du drame.»

La nuit, elle s’ouvre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Je viens de refermer ce livre très troublant, dérangeant et bouleversant à la fois.

Qu'écrire ? Comment expliquer que ce n'est pas vraiment un roman, mais plus un récit d'une jeune fille en complet déséquilibre mental, un récit de sa terrible errance et de son abandon, d'un voyage très sombre et cauchemardesque dans sa propre folie.
*

Clémentine Haenel m'a beaucoup surpris par son choix difficile, celui d'écrire un texte au style très névrosé et déstructuré, afin qu'il puisse coller d'une façon très réaliste et saisissante, à l'état psychiatrique de son héroïne, avec toutes ses pensées morbides qui tournent, se bousculent et se cognent dans la tête.

Une jeune fille sans nom. D'ailleurs aucun personnage ne porte de nom dans ce récit, ce sont tous des anonymes. Surtout les hommes, monsieur X ou Y ceux qui défilent une nuit, ceux qui frappent, ceux qui violentent, ceux qui violent, ceux qui souillent.
*

Le texte est parfois cru, parfois brutal, mais quelques mots poétiques se glissent par enchantement, apportant une petite clarté à toutes les pensées de la jeune fille. Des pensées qui de son encre très noire et glauque, mouchettent les pages blanches du récit.

Les phrases sont courtes, âpres, énervées, râpeuses. Les mots raclent, égratignent, percutent, coupent, lacèrent. Ils se faufilent, ils défilent à grande vitesse. Et puis il y a des ruptures temporelles, comme des chapitres oubliés. Je retrouvais la jeune fille chez sa mère, pour la perdre la phrase d'après, en plein New-York.
Des mots manquants, absents comme pour marquer les vides que peut vivre la jeune fille lorsqu'elle se réveille le matin, après une soirée de sexe et d'ivresse.

Je me suis senti alors dans un labyrinthe froid et lugubre, comme dans les méandres d'un esprit confus et torturé.
*

Mais je suis resté hypnotisé par cette écorchée vive, qui était en immersion totale dans ses psychoses aliénantes.
J'ai ressenti toute sa souffrance et toute sa solitude.
La jeune fille traversait des jours entiers en somnambule et passait ses nuits, réveillée par des ombres hallucinatoires et menaçantes.
Toutes choses semblaient inlassablement glisser sur elle. Rien ne pouvait l'atteindre dans son coeur et dans son être.

Étrange jeune fille que de la voir comme une ombre, marcher en équilibre sur un fil. J'ai peur pour elle !
Ira-t-elle jusqu'au bout de son voyage, de son enfer ?
*

J'attends impatiemment « Pleins phares », le deuxième roman de Clémentine Haenel, qui je l'espère sera moins sombre et moins angoissant.
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Le genre de livre qui te fait devenir réticent à lire de la littérature française contemporaine.
Je suis désolée mais il y a tout ce que je n'aime pas là-dedans.
Une espèce de monologue, pas construit, nombriliste.
C'est froid, sans émotion, faussement trash.
Je me suis accrochée, page après page, attendant le moment. Il n'est jamais venu. J'ai refermé le livre en le regardant d'un air perplexe : c'était quoi l'histoire ? c'est un roman ou un récit ?
La seule qualité de ce livre, c'est de ne faire qu'une centaine de page.
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Un livre édité chez Gallimard/l'Arpenteur, Juin 2018, rentrée Littéraire, "Coup de Coeur du Figaro" à sa sortie... ( 😳 😳), 120 pages, 11,50€. Un premier roman d'une auteure née en 1992.

Voici ce qu'on lit sur la 4 e de couverture :
"C'est comme un petit feu qui grandit en moi, au coeur du ventre, dans le creux de l'estomac, je l'identifie comme l'envie de gâchis. C'est de plus en plus rare, mais ça fait toujours monter les larmes. Il y a une volonté de faire mal à ceux que j'aime et qui m'aiment, pas tous, certains. Peut-être tous. Je ne sais plus. Je ne suis pas lucide, pas forcément lucide. Je vois la scène, j'imagine les scènes. La possibilité du drame.
La nuit, elle s'ouvre. Elle marche, oublie, se laisse passer sur le corps. Et puis, ça reflue : le souvenir, le gluant qui gicle et colle au cerveau. Mauvaise passe raconte une héroïne à la dérive, une femme qui perd pied devant la violence des hommes et l'indifférence des villes ; mais aussi l'espoir qui revient, éblouissant, comme le soleil du Nord."

L'histoire, le style :
Les phrases sont décousues, parfois très longues et l'on s'y perd, parfois courtes, hachées, le rythme est saccadé et en même temps l'histoire n'avance pas. Elle parle d'hommes tous les soirs, ou tous les jours, de saleté, de violence, il y a X, il y a Y, il y a Madame S.. des tas de personnages qu'on reconnait, ou pas, c'est une histoire inintéressante sauf si on aime le genre "elle marche, salie, dégoulinante, il l'attrape, la colle contre le mur.... etc".
En fait, on s'accroche au bouquin, malgré tout, en espérant quelque chose.. mais non.

Mon avis : C'est un mauvais livre. La lecture est désagréable, presque salissante. C'est très mal écrit, ça se veut probablement moderne, mais c'est juste un torchon. Heureusement que ça ne fait que 120 pages.
Passez votre chemin, c'est juste bon pour la poubelle.

Alors là, Zéro étoile.
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Elle – narratrice, sans prénom, au physique à peine livré – déambule la rage au ventre, amoureuse malheureuse, maltraitée des hommes, ses amants multiples, violents, destructeurs. Elle erre dans la ville qui l'écrase et l'avale, des nuits sans mémoire, à se perdre et mourir. Parce qu'elle meure. de chagrin, d'amertume, de désirs, de colère, d'abandon.

Le fil est bordélique, les mots en désordre, les faits confus. La baise, l'alcool, la drogue. Ses dérives. Ce sont des instantanés. Des écrits sur le vif. Il s'agit d'elle, de ses pensées, de son vécu, de sa plainte. Un mal-être qu'elle nous livre éparse.

Cet écrit ne laisse sans doute pas indifférent. Il dérange, surprend et interpelle. Je l'ai lu sans savoir vraiment si je l'appréciais ou non. J'ai perçu la douleur tout en m'interrogeant sur l'intérêt de partager si publiquement les faits. C'est l'impression de s'immiscer pleinement dans l'intimité de l'autre, de s'approprier ses souffrances alors qu'elles sont siennes, comme si l'on devenait le déversoir de sa peine. Que ce soit ou non une fiction, l'écrit percute.

Un écrit indescriptible qui mérite une attention.
Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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Le roman sulfureux et diabolique de la rentrée, c'est lui !

Mauvaise passe, c'est du sexe et de la violence, une envie de se perdre, de faire mal aux autres comme ils lui font mal à elle. Les personnages sont peu nombreux : la narratrice, la rue, le métro, et X, un homme marié. Elle est jeune, visiblement, assez jeune pour avoir envie de mourir d'amour. C'est ce que j'en ai déduit car l'histoire est brouillée, sans doute pour mettre en lumière autre chose, ou ne pas perturber l'essentiel.

Mauvaise passe, c'est avant tout une jeune fille qui va mal, qui a perdu le sens de la dignité, à cause d'un drame, d'un homme, des deux à la fois. Seul subsiste le besoin de ressentir la violence, d'exorciser le mal, sans doute par l'écriture, et surtout par les hommes. Personne pour la protéger, une mère effacée, désengagée, des études lointaines, rien pour atténuer son intense mal-être, à part peut-être l'hôpital et les médicaments, ou encore des hommes, X, Y, Z…

Ça faisait longtemps que je n'étais pas tombée sur un roman de ce style-là, impudique et poétique, une suite décousue de sensations, de scènes nocturnes floutées.

Mauvaise passe est une prose mélancolique d'une jeune femme pleine de désir, une plainte lancinante d'un mal contemporain et inqualifiable, évoquant la dissolution de l'âme et du corps, un tournant de vie difficile, et une petite lueur d'espoir qui continue à briller au loin.

Ce roman m'a touché quelque part, cette sorte de sincérité et de candeur dans l'obscénité, l'émerveillement de cette fille désabusée, ses pulsions extrêmes, cette errance à l'orée de la vie adulte. J'aime quand l'envie de violence masque une envie déchirante de vivre. Mauvaise passe, c'est un début prometteur d'une carrière de poétesse.

Lien : https://agathethebook.com/20..
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critiques presse (1)
LeFigaro
07 septembre 2018
Quatre-vingt-quatorze premiers romans paraissent en cette rentrée 2018. Parmi nos dix coups de cœur, celui de Clémentine Haenel.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
(..) Et les jours tournent. Je regarde la télé, me gratte le cuir chevelu. Parler m'encombre. Sortir m'effraie. Je ne m'habille plus. Je ne me lave plus. Je n'écris plus. Je ne fais plus de théâtre. Je ne drague plus. Je ne baise plus. Je n'habite plus chez moi. Je ne ris plus. Je ne pleure plus. je n'achète plus de pizzas. je ne vais plus boire des coups. Je ne dessine plus. Je ne prends plus de photos. Tout dort. Je ne me maquille plus. Je n'achète plus de vêtements. Tout dort dans ma vie. Je ne m'intéresse plus. (..)

Page 60
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