Jo, Zette et Jocko - Intégrale

« Heye, Joe, viens dire bonjour, t'en mourras pas, Ta tein, ta tein, ta ta tein, ... Heye Joe, allez bonne chance, Joe ! ... »

Vous êtes bien sur RG, la radio des gégé, quand c'est génial, y'a pas d'mal… à s'faire du bien ! Heye Joe… Pourquoi écouter Joe me direz-vous ? Et bien, c'est en l'honneur de Jo ! Mais aussi de Zette et Jocko, rappelez-vous, les jeunes héros de Hergé, ça pouvait pas mieux tomber ! Septante ans qu'ils existent, c'est tentant d'en reparler ! Et pour l'occasion, les Editions Casterman viennent de rééditer l'intégrale des cinq volumes ! Alors, si vous êtes en panne de cadeau, n'hésitez pas, Jo, Zette et Jocko sous le sapin, c'est divin ! RG, la radio des BD, et maintenant... »

- T'entends ça, Zette, on ressuscite ! On reparle de nous !
- C'est bizarre quand-même, et pourquoi septante, Jo ?
- Mais parce que Hergé était belge, pardi ! Hergé sur RG, fallait y penser !
- Oui, mais on a quatre-vingts ans tout de même, qui se souvient de nous ?
- Zette, les héros ne meurent jamais ! Même si on a été éclipsés par Tintin, tu sais, le lecteur se souvient, et il en parlera à ses enfants, ou petits-enfants, et on aura de nouveaux lecteurs, comme au bon vieux temps !

- Splatch ! Crac ! Bim !

- Oh ! Non, Jocko, pas ce vase, tes singeries sont renversantes, mais quand-même…

Jocko, c'est le petit singe qui accompagne les deux frère et soeur partout dans leurs aventures improbables.

- Oui, mais c'est souvent lui qui nous a sauvés, rappelle-toi !
- Jo, tu as raison, sans lui, nous n'aurions pas vécu ces cinq aventures, et il n'y aurait pas de quoi relire nos exploits au 21 ème siècle !
- Dire que notre papa créateur Hergé a inventé nos personnages à la demande de Coeurs Vaillants, l'hebdomadaire catholique destiné à la jeunesse des années de l'après-guerre…
- Mais Tintin existait déjà, n'est-ce pas ?
- Oui, Zette, mais à l'époque, un jeune homme détective qui ridiculisait la police, ça ne faisait pas très sérieux !
- Ah, Jo, tu penses aux Dupond et Dupont, en effet, drôle de morale, pas très catholique en somme !
- Comme tu dis, c'est pourquoi deux enfants et un singe intrépide, venus d'une famille traditionnelle, avec un père ingénieur et une mère au foyer, ça rentrait mieux dans les codes de l'époque !
- Si j'me souviens bien, on pouvait nous lire dans le magazine Fripounet et Marisette, que l'on trouvait dans les séances de cathéchisme, c'est là que les enfants nous ont découverts !
- Effectivement, avec peu de textes explicatifs, juste des bulles pour les dialogues, un nouveau style plus dynamique, qui a plu aux jeunes.
- Nous avons fait la transition entre Sylvain et Sylvette, une autre série parue pendant la guerre et Tintin, qui a pris le relai et nous a relégués aux oubliettes.
- Mais nous revenons avec un album complet, c'est génial, non ?
- Oh oui, en effet, les enfants d'aujourd'hui vont comprendre comment on vivait dans les années 1950, mais quel changement, tu crois vraiment qu'on va les intéresser ? Avec leurs videos et Internet, ils savent tout sur tout et se fichent de la vie d'alors !
- C'est ce que tu crois, soeurette, mais ils sont blasés, tout va trop vite maintenant, ils ont besoin de se poser, et lire une BD ancienne, ça aide à comprendre l'évolution du monde.
- Et ça fait vintage, comme pour les disques vinyles, tu sais que c'est redevenu à la mode, le mouvement du bras qui se pose sur la galette, le craquement des sons de l'aiguille sur la musique, ça plaît Jo, alors pourquoi pas nos aventures, il y avait de sacrées inventions, des robots, des machines à transformer les âmes !
- Ah oui, c'était dans « Le Manitoba ne répond plus », avec le sous-marin du genre « Vingt mille lieues sous les mers » !
- Mais non, Jo, tu te trompes, c'était dans la suite, « L'éruption du Karamako », le volcan de l'île déserte, même qu'on était revenu de New-York sur le paquebot Normandie, quel voyage !
- Mais on était déjà allés à New-York, tu te rappelles, le Stratonef H.22, sacré engin volant, 1000 km/h, incroyable défi pour l'époque !
- Et le pont que papa devait construire en Inde, dans « La vallée des Cobras », drôle de pays quand même !
- Zette, on a bien voyagé, et Jocko qui laissait traîner les peaux de bananes, combien de fois on a pu s'échapper grâce aux glissades de nos poursuivants ?
- Sans compter toutes les noix de coco qu'il envoyait sur la tête des pirates !

Klong, Klong, Klong !

- Arrête de sauter Jocko, ça ne sert plus à rien, personne ne rira plus de tes farces, on est devenu éternel, loin de la Terre, qui nous a vu naître…
- C'est bien pour ça que cette réédition tombe à pic, et pour Noël en plus, quel beau cadeau !
- Tu sais quoi, Jo, ça me fait drôlement plaisir de revenir sur Terre !
- Comme je te comprends Zette, je vois un brin de nostalgie dans ton regard…
- « Vas-y, Jo, vas-y, fonce » !

Merci à Babelio et aux Editions Casterman pour l'envoi de cet album multiple dans le cadre de la Masse critique Jeunesse.

Quelle bonne idée de me l'avoir offerte pour Noël … Car cette partie de l'oeuvre de Georges Remi – alias Hergé – est bien moins connue que les insurpassables héros des aventures de Tintin et ses acolytes.

Cette série familiale (on ne cesse de voir l'angoisse du couple Legrand devant les périls surmontés par leur progéniture) a été publiée entre 1936 et 1957 dans « Coeurs Vaillants »). La lecture en continu des cinq aventures proposées ici permet de retrouver les grands thèmes de la saga hergéenne, avec parfois de très grandes similitudes dans les gags ou les décors.

Comme pour les aventures de Tintin, Hergé utilise la technique de la "ligne claire" dans Jo, Zette et Jocko. Cependant, les lignes sont ici très épurées, et les détails superflus sont évités, les décors souvent lisses – on voit que E. P. Jacobs n'y a pas encore prêté la main. Mais on peut aussi se référer à ce qu'en a fait récemment Floch dans le dernier hors-série des aventures de Blake et Mortimer.

Hergé était connu pour sa quête de réalisme. Il faisait des recherches approfondies sur les sujets abordés – en particulier les nouveautés technologiques - pour garantir une précision visuelle et narrative.
Les planches sont organisées de manière logique, avec une disposition claire des cases. Cela facilite la compréhension de l'histoire et le suivi de l'action. Les personnages des méchants sont très typés. On retrouvera ces modèles dans Allan, ou Rastapopoulos.

Les aventures de Jo, Zette et Jocko suivent naturellement les thèmes d'aventure et de mystère chers à Hergé. On ne peut s'empêcher de penser aux thèmes récurrents : dascination de la mer, la base sous-marine secrète, le concept de savant fou – chers plus tard aux films tirés des personnages de James Bond –

Avec ce point original d'une intelligence supérieure confiée à un couple de très jeunes ados, plus l'intelligence animale de leur singe. Ils sont capables de tout, parfaitement complémentaires dans l'art de faire des bêtises et de s'en tirer avec brio, ces enfants : piloter un avion, un tank amphibie, un avion … il est vrai que leur père est ingénieur ! Autre détail : ces jeunes héros sont français à la différence de Quick et Flupke, qui datent de 1930.

On n'échappera pas cependant au reproche très daté fait à Hergé quant à la représentation caricaturale des peuples primitifs ou de la civilisation indienne … C'est le fruit d'une époque insupportable de nos jours.

Cinq épisodes originaux, qui recèlent tous les thèmes de leur auteur, sans filtre. A lire en conservant à l'esprit l'outillage mental de leur époque.


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..

Cette bande dessinée réunit l'intégralité des 5 albums retraçant les aventures de Jo, Zette et Jocko. Quel plaisir de retrouver ces jeunes héros dans leurs aventures. J'adorais lire cette BD dans mon enfance et je n'ai pas été déçu de ma relecture. Cette BD reste pour moi un classique ou j'aime de tant en tant me replonger.

Les cinq aventures de Jo, Zette et leur singe Jocko (1936-1954) réunis dans un album, permettent au lecteur contemporain de se remémorer des souvenirs d'enfance, mais également de voir ces histoires d'un oeil nouveau. À la nostalgie et au charme daté des robots et autres sous-marins s'ajoute le sourire dubitatif devant les rôles traditionnels des parents, les caricatures de toutes communautés extra-européennes et l'invraisemblance des situations. À lire pour le plaisir des yeux, les comparaisons visuelles inévitables avec les albums de Tintin, et comme un témoignage d'une époque heureusement révolue.
Un ouvrage reçu dans le cadre de Masse critique Babelio.

Les aventures de Jo, Zette et Jocko font partie du corpus hergéen mais n'ont pas suscité autant d'enthousiasme que leur "grand frère" Tintin auprès de leur géniteur. Ceux-ci ont en effet été créés à la demande d'une maison d'édition française qui trouvait que Tintin ne véhiculait pas assez les valeurs familiales de l'époque... Hergé s'en est rapidement lassé.
Il n'en reste pas moins que le charme opère en lisant (ou relisant ) ces aventures. La ligne claire dont je ne me lasse pas reste toujours un réel plaisir de lecture.
Concernant l'objet livre lui même, il est agréable de tenir en main une intégrale en un seul tome, pas trop imposant (moins de 300 page).