"Vent printanier" était le nom de code de la rafle du Vel'd'hiv. le haut fonctionnaire qui inventa cette appellation fut félicité par René Bousquet, chef de la Police du gouvernement de Vichy. Les autorités françaises furent chargées de l'opération, en accord avec la Gestapo.
J'avais un camarade, le meilleur, le plus drôle, le plus fidèle. Un strabisme accentué lui avait valu le sobriquet de Biglouche. Dès le début de l'Occupation, il collectait des informations précieuses pour la résistance. Arrêté et déporté à l'âge de quinze ans, il partit pour Auschwitz par le convoi N°35 et disparut à jamais.
Son nom est gravé sur le mur du Mémorial de la Shoah et son portrait figure dans une crypte des enfants déportés. Je l'y ai retrouvé, après soixante ans de silence et de séparation, et un dialogue muet s'est instauré entre nous.
C'est de la traversée du vingtième siècle par un homme qui a échappé aux persécutions nazies dont il est question dans ce récit. Un siècle vécu dans le bruit et la fureur des guerres et des exodes, une histoire faite de résistances, d'engagements et de sacrifices, de combats aux côtés d'hommes et de femmes qui ont inlassablement cherché à comprendre, à partager, à bâtir un monde qui respecte la vie, un monde fait de solidarités où chacun pourrait entendre la parole de l'autre et participer à cet enjeu majeur pour l'humanité : savoir vivre ensemble.
Ce livre nous donne l'occasion de rencontrer à la fois des héros anonymes et quelques hommes illustres, de ces personnages qui font
L Histoire et inscrivent l'Homme dans une dynamique de création et de transformation des rapports sociaux.