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Maxime Berrée (Traducteur)
EAN : 9782264079565
596 pages
10-18 (17/03/2022)
3.5/5   109 notes
Résumé :
Un soir de septembre 1785, on frappe à la porte du logis du marchand Hancock. Sur le seuil, le capitaine d'un de ses navires. L'homme dit avoir vendu son bateau pour un trésor : une créature fabuleuse, pêchée en mer de Chine. Une sirène.
Entre effroi et fascination, le Tout-Londres se presse pour voir la chimère. Et ce trésor va permettre à Mr Hancock d'entrer dans un monde de faste et de mondanités qui lui était jusqu'ici inaccessible.
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
3,5

sur 109 notes
En 1785 à Londres, le capitaine de l'un des navires du marchand Hancock rentre avec une sirène pêchée en mer de Chine. La créature fait sensation et, du même coup la fortune du négociant. Pris dans un tourbillon mondain, Hancock fait la connaissance d'Angelica Neal, belle et riche courtisane néanmoins sur la brèche depuis la mort de son protecteur. Leurs deux situations pourraient bien trouver avantage à se rapprocher, si l'influence de la sirène ne menaçait de folie un entourage dévoré par l'ambition et la convoitise.


Si ce n'est pour sa créature chimérique, cet ouvrage pourrait aisément passer pour un roman historique, tant son évocation du Londres du 18e siècle prend corps pour nous transplanter dans une sorte d'entre-deux de la société georgienne. On y côtoie marchands enrichis et demi-mondaines ambitieuses, occupés à se hisser sur l'étroite arrête glissante qui sépare les deux versants d'une société clivée entre fange populaire et luxe aristocratique. Leur aspiration à s'élever les entraîne dans une vertigineuse course au paraître, où les chutes sont fatales et retentissantes. Quand l'ostentation et le faste font tourner les têtes dans un tel vent de folie, quoi de plus merveilleux que de s'afficher l'exclusif propriétaire d'une curiosité légendaire ? Cette mystérieuse sirène, que l'on comprend vite le symbole de la prétention et de l'avidité humaines, risquera pourtant de perdre ceux qui l'approchent. En attendant, comme l'illustre parfaitement son titre français un rien « lafontainien », le récit se transforme grâce à elle en une jolie fable symbolique, légèrement teintée de fantastique.


Les jolies écritures de l'auteur et de son traducteur contribuent largement au charme de ce texte. Peu importe si chaque rebondissement se laisse assez aisément pressentir et si certains protagonistes semblent peut-être parfois manquer un peu trop de clairvoyance. Ce roman original, qui prend le temps de camper ses personnages dans une ambiance soigneusement étudiée et indéniablement réussie, laisse sur son lecteur une impression durable d'enchantement et de poésie.


Pour finir, mention spéciale à l'étonnant et agréable toucher velouté de la luxueuse couverture, reproduction d'un des superbes textiles conservés au Victoria and Albert Museum de Londres.


Merci à Babelio et aux Editions Belfond pour cette belle découverte.

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Ce premier roman paru en 2018 en Angleterre, avec grand bruit et on le comprend, débute en 1785 à Londres. le butin rapporté par l'un des capitaines qui a vendu le bateau que lui avait confié le marchand Hancock pour l'acquérir défraie la chronique : il s'agit d'une sirène ! Qui va changer le destin des quelques personnages qui l'auront croisée.

Hancock ne réalise pas le bouleversement qui va résulter de cette acquisition. La gloire et la fortune sont à portée de mains. Mais l'amour ? Qu'en est-il pour ce veuf inconsolable qui vit en reclus avec sa cuisinière sa nièce ?

Pour l'abbesse qui contrôle avec beaucoup de rigueur l'armada de ses filles, attirant tout ce que Londres recèle de gratin mondain, l'attraction serait lui ferait une publicité opportune. C'est lors de la première qu'Hancock faite connaissance d'Angelica, une sulfureuse beauté avide de douceurs et de bijoux …

Une sirène peut en cacher une autre, si la renommée de la première est un feu de paille, la quête d'une nouvelle attraction pourrait s'avérer beaucoup plus dangereuse…

L'auteur restitue à merveille la vie quotidienne de cette fin de dix-huitième siècle et offre une galerie de personnages passionnants.

Aucun ennui dans le déroulé de la narration, qui associe une description documentée à une touche de fantastique suffisamment adroite pour confiner à la métaphore;.

Une lecture réjouissante et divertissante.

Merci à Netgalley et aux éditions Belfond

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Une sirène peut en cacher une autre

Dans un premier roman époustouflant de virtuosité, Imogen Hermes Gowar nous entraîne à la fin du XVIIIe siècle dans une Angleterre avide de nouvelles découvertes, sur les pas d'un marchand prêt à tout pour obtenir les faveurs d'une femme qui a compris comment le manipuler.

Jonah Hancock est bien seul dans sa grande maison, si l'on omet le chat qui joue avec la souris qu'il a capturée. À 37 ans son épouse Mary a succombé en mettant au monde leur fils Henry, mort-né. Alors Hancock vit avec ses fantômes.
À une dizaine de kilomètres de là, dans un faubourg de Londres, Angelica reçoit Mrs Chappell, la mère maquerelle pour laquelle elle travaillait jusque-là. Car elle a décidé de continuer à recevoir des hommes, mais de s'affranchir de celle qui lui a appris à paraître bien davantage qu'une prostituée. Désormais, elle rêve de s'élever dans la société.
Hancock est sur les nerfs. Il a engagé une forte somme en affrétant un bateau dont il n'a plus de nouvelles. Et ce n'est pas les nouvelles du capitaine Jones qui le rassurent. Il revient sans bateau et sans cargaison, avec un simple paquet.
Il a tout vendu pour revenir avec un cadavre, celui d'une sirène aux longs cheveux noirs. Une attraction qui devrait lui rapporter bien plus qu'il n'a perdu. D'abord incrédule, il doit bien constater que le bouche-à-oreille fonctionne. "Les premiers clients arrivent juste après l'aube et les visiteurs continuent à affluer même après que les cloches de St. Edmund ont sonné minuit ; au coeur de la nuit, il faut tirer le verrou à la porte pour les empêcher d'entrer. Un groupe de catholiques vient prier pour débarrasser la créature de ses démons, mais en dépit de leur baragouin, la sirène ne remue pas ne serait-ce qu'une écaille. Des étudiants arrivent d'Oxford, déjà ivres, et la libèrent de sa cloche de verre avant de se la disputer en se battant entre eux. Après cet incident, Mr Murray s'arme d'une Matraque. Un émissaire de la Royal Society vient étudier la sirène: bien qu'il déclare n'être pas du tout déconcerté, son expression parle pour lui."
En entendant parler de cette foule qui se précipite Mrs Chapell voit tout l'intérêt qu'elle pourrait tirer de la chose et propose un marché à Hancock, louer la sirène et en faire la principale attraction d'un spectacle qu'elle va imaginer. Après quelques réticences, il finit par accepter et se voit entraîner dans le monde de la nuit et du stupre, y fait la connaissance d'Angelica, qui comme lui espère sortir de sa condition. Mais contrairement aux politiques et aux hommes d'affaires corrompus, il se sent mal à l'aise devant tant de débauche et fuit, avant de réclamer sa sirène. Pour le faire changer d'avis, l'envoyé de Mrs Chapell lui transmet une invitation d'Angelica.
"Mr Hancock est un homme particulièrement impressionnable, c'est vrai. En moins de quatre heures, il se décide à visiter Angelica Neal dans la soirée. Il ne sait ni ce qu'il dira, ni ce qu'il fera, Mais elle m'attend, pense-t-il, je ne peux pas lui faire le déshonneur d'ignorer son invitation."
Mais ce soir-là, il ne rencontra pas la prostituée, se décidera à récupérer son bien qu'il vendra pour 20000 livres, de quoi satisfaire ses projets de bâtisseur.
Après la sirène, voici le marchand et son ambition. On va le suivre dans Londres au moment où la ville se transforme, où de nouveaux quartiers émergent. Ce monde de la fin du XVIIIe siècle se construit sur des croyances autant que sur des rêves. Avec un art consommé de la mise en scène, Imogen Hermes Gowar montre combien les femmes savent alors jouer de ces ambitions, profiter de l'aveuglement de ceux qui sont éblouis par l'irrépressible besoin d'ascension sociale, quitte à être à leur tour victimes de leurs propres ambitions. Très documenté, le roman entraîne le lecteur dans ce siècle où l'amour se pare de mysticisme et où les apparences sont fort souvent trompeuses. Comme dans Miniaturiste de Jessie Burton, on se frotte à la rigueur des uns, aux rêves des autres. C'est subtilement beau et c'est formidablement réussi pour un premier roman.
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Une touche de fantastique dans le Londres victorien
*
J ai eu une véritable fascination pour le pitch de cette étrange histoire. Bien sûr, nous sommes dans un Londres fictionnel - nous savons tous que les sirènes font partie du bestiaire imaginaire de nos contes. Mais nous nous espérons à croire à l existence de ces créatures mystérieuses et envoûtantes.
Ce roman est nimbé d une atmosphère inquiétante, d un brouillard chargé de folie et d extravagance qui m a happé dès les premières pages. Un dépaysement total qui m a amené dans le Londres de luxure mais aussi dans cette société aristocratique faite de faux-semblants et de « paraître ».
J ai d ailleurs fait le parallèle avec la série historique anglaise « Harlots » , qui dépeint avec justesse et moult détails cette prostitution « haut de gamme » du 18eme siècle avec ses maisons closes, les courtisanes croulant sous les dettes de la tenancière, des rues sordides dans les bas-fonds.
Malgré une intrigue un peu simple, je me suis laissée séduire par les dialogues savoureux avec cet humour typiquement british un peu piquant.
L auteure, dont c est un primo-roman, a réussi à créer un monde merveilleux, ténébreux et envoutant . Notamment dans la description enlevée de ses personnages. Une pensée particulière pour ce riche marchand bien terne et angoissé et qui se dévoile tout doucement. Et que dire de la courtisane fantasque et séductrice. Des destins flamboyants qui se croisent malgré eux dans cet univers délicieusement effrayant et sulfureux.

Un voyage exotique qui interroge aussi sur le sort pas très enviable des femmes. Un faire-valoir pour les hommes, sans aucun libre-arbitre.
Une lecture immersive et originale.
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La couverture et le titre m'ont donné envie de lire ce livre, premier roman qui plus est. Il se passe à Londres et alentours en 1785. Hancock est un marchand-armateur mais son bateau a été vendu par son capitaine qui a ensuite acheté une curiosité : une sirène, morte, laide et minuscule !

Poussé à l'exposer pour satisfaire à la curiosité des londoniens et pour récupérer une partie de son argent, Hancock finit par faire fortune mais se retrouve à côtoyer, à son corps défendant, les putains de grand luxe d'un Couvent réputé ! Sa route finit par croiser celle d'une courtisane de haut vol, quasiment ruinée à la mort de son protecteur, Angelica Neal et dont il va s'enticher.

Je ne saurais dire quel fût le but d'Imogen Hermes Gowar mais je ne l'ai pas non plus cherché, il n'y a pas vraiment d'intrigue si ce n'est que l'on sait que l'histoire tourne autour d'une sirène et que cela va changer les vies.

On sait que le chant des sirènes est une tentation qui se transforme immanquablement en perdition !

Je me suis laissé porter par le récit de la société anglaise du 18ème siècle ; celle des bourgeois, des marchands enrichis et des courtisanes en recherche de bonne fortune.

Les descriptions des personnages et de leurs façons de vivre donnent une réalité à ce tableau qui ne fait pas partie de ceux que l'on a l'habitude retrouver dans un livre. La morale n'est pas sauve mais l'historique est présent et humain !

Imogen Hermes Gowar donne la parole aux classes moyennes, aux femmes que l'on veut muettes et soumises et parsème son récit d'un fantastique un peu angoissant !

Une chose est certaine, c'est une écrivaine que je vais suivre.

#lasirenelemarchandetlacourtisane #NetGalleyFrance

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critiques presse (2)
LeSoir
08 mars 2021
La sirène, le marchand et la courtisane» est un bonheur de lecture au long cours.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Elbakin.net
03 avril 2018
Il faut accepter qu’il s’agit là d’un roman qui prend son temps, et qui brille plus par ses seconds rôles par exemple que par son intrigue principale, souvent insaisissable. A l’image du réalisme magique du tout, car il ne faut pas en “espérer” davantage sur ce point.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Une perte, si tragique qu’elle soit, n’est pas le néant. Une perte est une présence en soi : une perte occupe l’espace ; une perte naît comme toute autre chose vivante.
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Car la classe sociale est une sorte de bulle, une membrane qui nous entoure, et bien qu'on puisse grandir à l'intérieur de cette membrane, et même la faire grandir à notre dimension, il est impossible de s'en libérer. Un homme né nobre le reste toujours au fond de son âme, même quand il chute ; et un homme né modeste le reste toujours au fond de son âme, même quand il s'élève.
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- J'ai vécu ma vie sans examen, dit-il. Et des choses extraordinaires viennent de m'être révélées. Je serais idiot ne pas en vouloir plus. (Mr Hancock)
[...]
- L'idiotie serait de ne pas vouloir vous contenter de votre place, dit-elle (Hester Lippard, soeur de Mr Hancock) L'ambition est une chose dangereuse.
- Il faut bien mourir un jour. Je n'ai pas envie de quitter ce monde exactement tel que je l'ai trouvé.
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– … Je vous l’ai dit, je suis parfaitement contente.
– C’est un bon début, commente Mr Hancock, mais je veux vous rendre heureuse. Je vous donnerai tout ce que vous voulez.
– Vous n’y arriverez pas, répond-elle en beurrant un pain. Il y a toujours autre chose à vouloir.
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- Comme je vais m'amuser, maintenant que je ne suis plus redevable à personne !
- Maintenant que vous n'êtes plus soutenue par personne, vous voulez dire !
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Vidéo de Imogen Hermes Gowar
A tour of Georgian London with Imogen Hermes Gowar
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