Les Cadavres exquis

N’importe quel garçon et quelle fille pouvaient avoir une aventure pendant les vacances. Tomber amoureux et désirer le mariage, voilà qui était autre chose.

Son air intelligent et sérieux, ses manières courtoises, le mettaient à l’abri de la méfiance. Son métier, c’était la vente, après tout, et la première chose à faire pour pénétrer dans un salon afin d’y vanter les charmes d’un aspirateur, c’était de se vendre soi-même. Andy Forster excellait dans cet art.
Il choisissait ses victimes avec soin, bien entendu. C’étaient toutes des femmes qui faisaient carrière, célibataires de surcroît, quoique ce dernier point ne fût pas essentiel. Il avait ainsi spolié une actrice, une journaliste réputée, une styliste de mode. Il avait potassé leurs activités présentes et passées afin de chanter leurs louanges dès son premier appel téléphonique.

Le rire remet les idées à leur juste place.

Les poulets de grand-mère étaient tellement bien apprivoisés que je pouvais les toucher. Je sentais leurs os, et leurs plumes étaient chaudes de soleil. Parfois j’ai envie d’ouvrir toutes les cages du hangar et de déverrouiller les portes, de rendre la liberté aux nôtres, juste pour les voir marcher dans l’herbe quelques minutes.

Il s’exprimait d’une voix douce et affable, quoique non mielleuse. Il donnait l’impression d’être éperdu d’admiration pour la femme qu’il avait en face de lui, ou au moins d’éprouver le plus grand respect pour elle. Il conversait toujours intelligemment, se tenant régulièrement informé sur tous les sujets.