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EAN : 9782251410524
320 pages
Les Belles Lettres (14/06/2014)
3.93/5   7 notes
Résumé :
Après plus de trois siècles de stabilité, l'Empire ottoman se fissure de toutes parts au cours du XIXe siècle. Ceux que les Européens craignaient et admiraient au temps de leur apogée, deviennent l’objet de toutes les haines. En presque un siècle, cet immense territoire va se réduire au plateau anatolien et se transformer en un État-nation qui donnera naissance à la république de Turquie. Une étonnante métamorphose dans l’histoire.Frédéric Hitzel est docteur en hist... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La collection de guides des civilisations proposée par les éditions Les Belles Lettres est tout à fait remarquable. Chaque volume est consacré à une période historique dans une région du globe. La Chine classique, l'Islande médiévale, Carthage et le monde punique, les sujets abordés sont nombreux et souvent inattendus.

Ces guides peuvent se lire de manière linéaire mais peuvent aussi être abordé au départ de n'importe quel chapitre. Ils sont fait pour accompagner le voyageur et l'éclairer sur l'histoire des pays visités. Les sujets traités sont nombreux et parfois surprenants. Ainsi, ce Dernier Siècle de l'Empire ottoman aborde-t-il des questions comme l'urbanisme à Istanbul, l'eau dans la capitale, la mesure du temps, le théâtre satirique ou encore les poids et mesure.

J'ai pris plaisir à voyager avec ce guide en poche, à l'ouvrir alors que je paressais à une terrasse d'Istanbul ou de Goreme. Souvent il m'a permis de comprendre la logique d'aménagement urbains, de mise en valeur du patrimoine ou de certaines pratiques étranges que je n'avais pas encore rencontrées en pays musulman. Mon seul regret est de ne pas avoir acheté aussi le guide de Byzance paru dans la même collection.
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Le centenaire du génocide arménien et des chrétiens syriens a attiré l'attention sur la structure politique de l'empire ottoman. Les guides des Belles-Lettres, toujours d'une qualité remarquable, nous font connaître cet empire dans son dernier siècle, de façon thématique, concrète et vivante. On est frappé par la vivacité culturelle et la créativité de ce siècle : bien qu'islamique, l'empire tend à pratiquer une certaine forme de tolérance et de cohabitation entre communautés que le pouvoir politique, en opposition avec les religieux, commence à considérer comme égales. Dès 1839, contre l'avis des autorités religieuses, l'état décrète l'égalité de tous les citoyens devant la loi, quelle que soit leur appartenance confessionnelle. Aucun état musulman n'avait fait cela avant ! Mais les pesanteurs d'une société islamique et les guerres de libération des peuples des Balkans, suscitant la "colère" des Croyants "humiliés", ont empêché ces lois d'entrer dans les moeurs. Les conséquences économiques et culturelles de cette modernisation ratée sont bien décrites dans le volume, et sa lecture fait regretter le repli nationaliste et chauvin turc qui conduit l'empire ottoman, au début du XX°s, à pratiquer le génocide, à se replier sur la seule nation turque, et à massacrer et expulser des peuples qui l'avaient précédée dans le pays. La suite est racontée, au plan culturel et humain, par les beaux livres de Geoffrey Lewis, "The Turkish language reform, a catastrophic success" (Oxford), et d'Yves Ternon, "Empire ottoman, le déclin, la chute, l'effacement". Voilà donc une lecture nostalgique.
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Livre qui se lit très rapidement et est une bonne entrée en matière pour qui veut faire un tour d'horizon clair et concis. Il brosse un portrait de l'empire ottoman sous tous les aspects : culinaires, sociaux, économiques, religieux.
Cet empire a tenté la cohabitation entre cultures et valeurs intrinsèques, notamment en rendant égaux devant la loi tous ses citoyens. Il a également cherché à se développer en intégrant cultures et présences internationales.
Tantôt ouvert, tantôt réactionnaire, il a navigué entre plusieurs eaux, poussé par une jeunesse qui avait envie de plus d'occidentalisation et retenu par un califat qui s'est nourri de ces envies pour cristalliser les forces opposées à l'Occident.
Tout cela est bien décrit et se retrouve tout au long du livre à travers les différents aspects abordés.
Cependant, je reste un peu sur ma faim, j'espérais plus d'explications quant aux relations entre l'Empire ottoman et l'Occident désireux de se partager ce territoire. Cela ne m'a pourtant pas empêché d'apprécier cet ouvrage qui est, pour ma part, une entrée, le plat de résistance est à suivre, je dois juste le trouver.
Je garde en tête cette collection dans laquelle je piocherai de prochaines lectures.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Si le bilan des quarante années de réformes du Tanzimat n'est pas bon sur le plan extérieur, il est remarquable sur le plan intérieur. On assiste à un démarrage économique, à un essor culturel, à une sécularisation et une modernisation des institutions, à un progrès dans le domaine des droits de l'homme. Mais désigné comme "l'homme malade de l'Europe", l'Empire ottoman reste lourdement endetté, menacé par les grandes puissances, fragilisé par les nationalismes, englué dans les crises politiques. C'est à ces nouveaux défis que la sultan Abdülhamid II doit faite face en montant sur le trône en 1876.
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Le mot "panislamisme" popularisé à partir des années 1880 par Abdülhamid II hante désormais les chancelleries européennes. C'est en effet un moyen redoutable pour le sultan d'accroître son prestige et de s'affirmer vis-à vis des grandes puissances.
Mais cette politique finira par échouer. La "guerre sainte" (djihâd) proclamée par le sultan-calife en 1914 ne parvient pas à mobiliser les populations arabes de l'Empire contre la France et la Grande-Bretagne. Bien au contraire, celles-ci sont lancées par les Anglais contre les Turcs deux ans plus tard. L'idéologie panislamiste a échoué. Les dernières années du califat sont désormais comptées.
Le 1° novembre 1922, le dernier sultan, Mehmed VI Vahideddin, est déposé ; son successeur, Abdülmecid II, ne conserve que le titre de calife. Le 3 mars 1924, celui-ci est évincé à son tour, l'Assemblée nationale de Turquie ayant décidé d'abolir le califat.

p. 173
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Au contact du monde de l'islam, la langue turque, langue agglutinante appartenant à la famille des langues altaïques, rencontrait deux systèmes linguistiques très différents : l'arabe, langue sémitique, et le persan, langue d'origine indo-européenne. Le turc se trouva désormais largement sous l'influence de l'arabe (la langue du Coran) et, dans une moindre mesure, du persan ; il leur emprunta l'alphabet, une grande partie du vocabulaire (termes religieux, administratifs, littéraires) ainsi que certaines tournures syntaxiques. Cet ensemble composite constitua une grande langue de culture, la langue ottomane, l'osmanlï, qui se développa et s'enrichit au cours des siècles.

p. 194.
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Video de Frédéric Hitzel (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Hitzel
Le séminaire international « Itinéraires dans les mémoires et les savoirs du Moyen-Orient » a eu lieu à la Bibliothèque nationale de France le 22 mars 2019.
Deuxième table ronde : « Rassembler des sources pour une histoire connectée ». Des chercheurs français et étrangers débattent des possibilités offertes par les ressources numérisées dans les sciences sociales et les humanités. Ils questionnent l'usage d'un site comme Bibliothèques d'Orient en se plaçant du point de vue des utilisateurs.
00:08 – Introduction d'Edhem Eldem, historien, professeur au Collège de France et à l'Université de Boaziçi, Istanbul (modérateur) 02:50 – James Barr, chercheur invité au King's College de Londres, auteur de Une ligne dans le sable (Éditions Perrin/ministère de la Défense, 2017) 09:45 – Frédéric Hitzel, historien de l'art et de la culture ottomans, chargé de recherche au CNRS, Paris 20:27 – Vanessa Desclaux, égyptologue, chargée de collections en préhistoire, histoire ancienne et archéologie à la BnF, Paris 30:53 – Marc Aymes, historien de l'Empire ottoman, chargé de recherche au CNRS, directeur du Centre d'Études Turques, Ottomanes, Balkaniques et Centrasiatiques, Paris 39:06 – Après-propos d'Edhem Eldem
Parcourez le site Bibliothèques d'Orient : http://heritage.bnf.fr/bibliothequesorient
Ce programme de sauvegarde, restauration, catalogage et numérisation du patrimoine écrit est le fruit de la coopération entre la BnF et huit bibliothèques patrimoniales et de recherche implantées au Proche-Orient. le site Bibliothèques d'Orient rassemble des collections remarquables (manuscrits, estampes, photographies, etc...) témoignant des liens entre l'Orient et l'Occident depuis plusieurs siècles. Ces documents sont réunis dans des parcours thématiques et valorisés par des articles rédigés par des spécialistes internationaux. Bibliothèques d'Orient a été réalisée grâce au soutien de la Fondation Total et du groupe Plastic Omnium.
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